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DESCRIPTION
Le premier escarpement occidental du massif jurassien est particulièrement accidenté dans les environs de Salins-les-Bains, où la silhouette caractéristique du Mont Poupet domine le paysage. En contrebas de ces reliefs, le ruisseau du Todeur, affluent du Lison, s’écoule dans une vallée globalement orientée vers le sud-ouest avant de changer radicalement de direction et de s’écouler vers le nord. La délimitation de la zone comprend le tronçon amont du ruisseau jusqu’au droit du village de Saizenay. Sur cette portion, le Todeur, bordé d’une ripisylve discontinue, s'écoule majoritairement en contexte prairial ; seul le secteur de la source se trouve en milieu forestier.
La Franche-Comté montre une grande richesse en cours d'eau, dont la diversité répond à celle des situations physiques qu’elle offre. Selon la nature géologique du sous-sol, la topographie, la climatologie et la couverture végétale, on peut ainsi établir une typologie des cours d'eau et définir une zonation amont-aval à laquelle correspondent des peuplements distincts. Puisqu’ils ne subissent pas l'influence d'éventuelles activités se situant en amont, les ruisseaux de tête de bassin de Franche-Comté devraient présenter une qualité d’eau optimale. La responsabilité de la région vis-à-vis de celles situées plus en aval est ainsi mise en évidence.
Le ruisseau du Todeur présente une pente générale plutôt faible (au moins 2,6 %). Ce type de cours d’eau de tête de bassin se caractérise par des fonds grossiers et des eaux froides, c'est-à-dire fraîches et oxygénées, pauvres en éléments nutritifs et non polluées. Dans ce cas, les ruisseaux abritent tout un cortège d'espèces indicatrices, qui y trouvent des zones de frayères, comme la lamproie de Planer, le chabot, la truite fario ou encore les larves de salamandre et le sonneur à ventre jaune. Ils sont également riches d'une faune invertébrée variée et très sensible aux pollutions diverses : écrevisses à pattes blanches, certains genres ou familles de perles (Perlidae, Perlodidae, Chloroperlidae…), d’éphémères (Epeorus, Habrophlebia) et de trichoptères (Odontoceridae, Brachycentridae…). Le principal intérêt de cette zone est d'abriter une population d'écrevisses à pattes blanches et d’accueillir la salamandre tachetée en période de reproduction.
STATUT DE PROTECTION
Un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope en date du 1/07/2009 assure la protection réglementaire des habitats de l’écrevisse à pattes blanches et des espèces de faune et de flore patrimoniales associées. En outre, la présence de plusieurs espèces citées dans les arrêtés ministériels des 8/12/88, 21/07/83 et 19/11/07 assure la protection de cette zone puisque tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu de vie est interdit.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Les cours d’eau de tête de bassin comme le ruisseau du Todeur font partie de ces écosystèmes remarquables qui se sont considérablement raréfiés en Franche-Comté, de sorte qu'il n'en subsiste qu'un peu plus d’une centaine aujourd'hui. Leur état de conservation est lié à celui du bassin versant ; cependant la nature acide de leurs eaux les rend très vulnérables. Ils sont particulièrement fragiles et sensibles à toute dégradation : d’une manière générale, ils font trop souvent l'objet de pollutions chimiques ou organiques diffuses, de travaux anarchiques tantôt dans le lit mineur (creusement, calibrage ou élargissement) ou en bordure immédiate (réalisation d'étangs, captage d'eau, aménagement de piste ou de chemin revêtu ou non d'un émulsion), de braconnage et d'alevinages intempestifs (notamment en espèces non indigènes) ou encore d'agressions diverses dues à l'exploitation sylvicole et agricole intensives sur le bassin versant.
Le ruisseau a localement subi des rectifications ; l’uniformisation qui en résulte limite la création d'habitats favorables à l'écrevisse à pattes blanches. Les rejets d’effluents domestiques issus du village de Saizenay peuvent également être préjudiciables à la présence de cette espèce.
