ZNIEFF 430020220
VALLEE DE LA LANTERNE A BAUDONCOURT

(n° régional : 35168002)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La Lanterne (69 kilomètres) est le premier affluent important de la Saône en rive gauche. Dans le cours moyen, en amont de Baudoncourt, la dynamique alluviale est bien préservée et la rivière décrit des méandres au sein d’une vaste plaine occupée essentiellement par des prairies. En rive gauche, celles-ci constituent encore des complexes fonctionnels bien typiques ; elles sont entrecoupées de divers habitats aquatiques (ruisseaux et fossés) et de quelques boisements. Les formations végétales liées à ces écosystèmes sont remarquables et, pour certaines, relictuelles à l’échelle de la France. L’ensemble revêt un attrait paysager incontestable.

 

Les groupements prairiaux se répartissent selon le degré d’inondabilité et le mode d’exploitation, les formes fauchées étant les plus riches. Ainsi, les secteurs longuement inondables à oenanthe fistuleuse et laîche des renards laissent place à une association à séneçon aquatique et brome en grappe aux niveaux topographiques moyens, puis à des formations mésotrophes, voire eutrophes, à fromental. Les pâtures relèvent généralement de groupements à ray-grass et crételle. Des mégaphorbiaies (formation de hautes herbes), des cariçaies à laîche aiguë et divers types de roselières sont disposés en mosaïque avec des bosquets ou formations linéaires de saules cendrés. Ces groupements se développent surtout le long des berges de la rivière et de quelques ruisselets, mais sont également liés aux secteurs en déprise agricole. Enfin, quelques aulnaies-frênaies résiduelles sont également notées.

 

La flore associée est remarquable : la stellaire des marais (protégée dans la région), la gaudinie fragile, le lythrum pourpier et le vulpin de Rendle, rares en Franche-Comté, se rencontrent dans les prairies humides. Ce dernier est assez abondant sur le site, où il se localise dans les prairies de niveau topographique moyen. Une autre graminée, le pâturin des marais, est plus particulièrement liée aux lisières humides : elle se rencontre notamment au pied des saules sur le bourrelet alluvial en bordure de la Lanterne.

 

Dans la continuité de l’axe de la vallée de la Saône, ce vaste espace herbacé se révèle d’un intérêt exceptionnel pour de nombreux oiseaux nicheurs, hivernants ou migrateurs. Le courlis cendré, espèce en danger typique de ces milieux, y niche régulièrement.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09 et 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage) et de limitation de l’érosion.

 

La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d’habitats semi-naturels riches et diversifiés. Ces derniers présentent encore un bon état de conservation malgré diverses atteintes, dont la plus importante est le drainage d’une partie de la zone. La perturbation du régime hydrique qui en résulte risque de remettre en cause la pérennité des groupements et des espèces à moyen terme. Ainsi, la préservation durable de la vallée est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux. Ces objectifs s’intègrent dans le cadre plus large du contrat de rivière Lanterne, signé fin 2008.

 

En outre, le double phénomène d'intensification et de déprise agricole qui menace potentiellement le site pourrait conduire à l'abandon des terrains les moins rentables puis à leur enfrichement (ce phénomène, déjà constaté sur quelques parcelles, reste toutefois localisé) ou au contraire à la mise en culture des terres les plus propices.e à la mise en culture des terres les plus saines.

Commentaires sur la délimitation
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