ZNIEFF 430020233
ETANG DU GRAND VAUTIER

(n° régional : 35000004)

Commentaires généraux

Commentaire général

 

Situé au cœur de la Dépression périvosgienne, le massif forestier du « Grand Bois », sur la commune de Citers (nord-est du département de la Haute-Saône), est parsemé d’étangs. Ces derniers - et parmi eux l’étang du Vautier - se sont installés à la faveur de conditions topographiques et édaphiques propres à la région : nombreuses petites dépressions en cuvettes plus ou moins larges, sous-sol constitué de marnes du Trias, formations imperméables, recouvertes de dépôts alluvionnaires glaciaires provenant du massif vosgien et arrachés au substrat lors du retrait des glaciers à l’époque antéwürmienne.

 

Les conditions environnementales de l’étang du Vautier, situé à environ 300 m d’altitude, sont à l’origine d’une belle ceinture de végétation, établie sur sols tourbeux. À l’heure actuelle, divers aménagements pour la pratique de la pêche ont considérablement réduit son extension, mais elle garde, malgré cela, un intérêt patrimonial remarquable.

Le plan d’eau héberge de belles populations d’utriculaire commune. Les berges tourbeuses sont colonisées par un bas marais acide, première étape dans l’élaboration d’une tourbière. Le relais est pris ensuite par un marais de transition à laîche à utricules velus, bien développé sur ce site. En arrière des berges, on remarque une phase d’atterrissement, mais où les sols sont encore engorgés une bonne partie de l’année. Il s’y développe tout d’abord des fourrés de saules et de bourdaine, espèces pionnières, puis très vite, ils laissent la place à une aulnaie marécageuse.

La présence de l’hydrocotyle commun, espèce strictement protégée en Franche-Comté, et de la laîche à utricules velus, cypéracée considérée comme menacée en France, renforce l'intérêt floristique de ce site.

 

La localisation de cet étang, au sein d’un massif boisé bien installé où les milieux ouverts sont assez peu représentés, limite les possibilités d’échanges faunistiques pour les espèces peu mobiles. Les papillons de jour (Rhopalocères) sont ainsi peu représentés au contraire des Odonates qui comptent une quinzaine d’espèces. Parmi les espèces ayant fait l'objet d'observations à ce jour, le sympétrum noir, la leucorrhine à gros thorax et le leste dryade peuvent être cités, tous trois ayant été désignés comme prioritaires pour la conservation en Franche-Comté et inscrits sur la liste rouge des espèces menacées, même si le caractère reproducteur de la leucorrhine à gros thorax reste toutefois à démontrer sur le site. Cet étang étant enclavé dans un vaste massif forestier, certaines espèces d’oiseaux en sont également les hôtes. Parmi elles, la présence du pic cendré est attestée dans le secteur.

 

Statut de protection

 

La présence d’espèces végétales, d'amphibiens et d’oiseaux protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit tout acte de destruction vis-à-vis des espèces et de leur milieu (arrêtés du 22/06/92, du 19/11/07 et du 29/10/09). L’arrêté ministériel du 08/12/88 assure la protection du biotope de la Lamproie de Planer.

 

Objectifs de préservation

 

L’Étang du Vautier, comme nombre d’étangs dans la région, est utilisé et aménagé pour la pratique de la pêche de loisirs, activité qui a considérablement limité l’extension des groupements végétaux ceinturant le plan d’eau. Les diverses menaces méritent des actions correctives, en agissant de manière raisonnée, notamment en conservant l’équilibre fragile entre le plan d’eau et le milieu terrestre. L’envahissement naturel par les ligneux, en arrière des berges, sera contenu par un débroussaillage ponctuel et régulier, permettant le maintien d’espaces ouverts propices à la faune - et plus particulièrement aux papillons (Rhopalocères) - et au développement de milieux herbacés. La fauche extensive en queue d’étang permettra de conserver la mosaïque des habitats propices aux Odonates. Le choix d’espèces adaptées au peuplement piscicole des plans d'eau locaux doit être judicieux lors des actions de réempoissonnement. Il évitera notamment l'introduction de carpes, amours blancs et poissons-chats étant donné leur impact conséquent sur la végétation aquatique et sur les invertébrés qui s'y développent.

Commentaires sur la délimitation
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