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Commentaire général
Le Bois de Foignouse s’étend sur une surface de plus de 90 hectares, appartenant au territoire communal d’Alaincourt, dans le nord du département de la Haute-Saône. La partie septentrionale du massif forestier rejoint la vallée du Coney, affluent de la Saône avec laquelle il conflue, vers le sud-ouest, sur la commune de Corre. Ce cours d’eau a abandonné, au cours de son histoire, de grand dépôts alluvionnaires qui constituent aujourd’hui de vastes terrasses anciennes. Dans le Bois de Foignouse, elles sont presque entièrement recouvertes de formations limoneuses, à l’origine d’un relief assez peu mouvementé, en pente douce s’orientant vers le nord-est. L’amplitude altitudinale varie seulement de quelques mètres, passant de 265 m, au point le plus haut au sud du site, à 240 m, le long de la route départementale 50, qui borde le site à l’est.
Les limons donnent naissance à des sols très sensibles au tassement, d’où la formation, le plus souvent en forêt, d’un horizon compact en profondeur qui est à l’origine de communautés végétales marquées par la présence de l’eau dans les sols. Une autre particularité de ces sols est un pH assez bas. Le massif forestier du Bois de Foignouse est donc principalement composé de communautés en adéquation avec ces deux types de caractères pédologiques. L’ensemble du site est occupé par la forêt si l’on excepte une parcelle où un déboisement a eu lieu avant plantation. Sur la partie sommitale où les sols sont les plus ressuyés s’est établie une hêtraie-chênaie acidiphile à luzule blanchâtre, à laquelle succède, sur des sols un peu plus profonds, la chênaie-charmaie acidicline, relativement claire. La pauvreté des sols engendre une faible diversité de la végétation. Le sous-bois, où l’on retrouve du charme et quelques hêtres, n’accueille que des plantes inféodées à ce type de milieu, en cortège assez peu recouvrant, parmi lesquelles on peut distinguer les laîches à pilules et pâle. Sur les sols les plus humides, fougère aigle et molinie occupent la majeure partie de la strate herbacée, en peuplements assez denses, laissant peu de place aux autres espèces. Quelques pieds de laîche espacée sont visibles dans le cortège herbacé des communautés qui bordent les rus à débit intermittent.
L’intérêt patrimonial est mis davantage en valeur par la faune. Les vieux peuplements de chênes, relativement stables par rapport à des chênaies en régénération, abondantes ailleurs dans le secteur, sont intéressants à plus d’un titre et notamment en ce qui concerne les oiseaux forestiers. En effet, le Bois de Foignouse accueille une des plus belles populations de gobe-mouche à collier, au sein de laquelle une quinzaine de mâles chanteurs a été recensée. Cet oiseau est protégé au niveau national.
Statut de protection
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site dans son ensemble. Cependant, la présence d’une espèce animale protégée en France implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêté ministériel du 29.10.2009).
Objectifs de préservation
Peu de menaces affectent actuellement le site, si l’on exclut quelques parcelles en reboisement.
Afin de préserver les milieux naturels encore en état et la population de gobe-mouche à collier, il convient de définir des mesures de gestion forestière en adéquation avec les exigences de cette espèce. La désignation de l’ensemble des vieilles chênaies en tant qu’îlot de vieillissement et de sénescence est une mesure qui va dans ce sens. Il serait souhaitable également de recenser de nouvelles informations sur les forêts voisines du Bois de Foignouse afin de voir s’ils offrent des potentialités favorables à l’accueil du gobe-mouche.
Des reboisements ont commencé à être mis en place. Le choix d’espèces feuillues adaptées au milieu existant (chêne principalement) est à privilégier par rapport à d’autres essences, notamment résineuses.
