ZNIEFF 430020304
ETANG GUIGNARD

(n° regional: 14037027)

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DESCRIPTION

La plaine de la Bresse s'étend entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.

La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe interactif et cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau, à vocation piscicole le plus souvent, ont été créés par l'homme. Leur faible profondeur et l'absence de gradient thermique autorisent le développement de la végétation sur toute la hauteur d'eau. La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes de grande valeur biologique.

Dans la partie nord, l'étang Guignard s'insère dans un contexte entièrement intraforestier. La végétation présente une zonation concentrique caractéristique selon les exigences en humidité. Une roselière continue et dense borde les berges sinueuses de ce plan d'eau sur la totalité de son pourtour à l'exception de la digue. Des boisements humides (saulaie arbustive et aulnaie marécageuse) sont implantés en périphérie.

Composante du réseau des étangs bressans, cette zone est attractive pour l'avifaune : les oiseaux paludicoles, notamment, trouvent dans ces habitats imbriqués des lieux de reproduction et d'étape migratoire. Hébergeant plusieurs espèces patrimoniales, cet étang présente un intérêt ornithologique très fort : les roselières denses et inondées constituent en effet le biotope de prédilection pour la nidification du blongios nain, le plus petit des hérons français, nicheur régulier sur ce site. La Bresse constitue un bastion pour cette espèce discrète, en régression alarmante. Bien que le héron pourpré ne semble pas s'y reproduire, il utilise pleinement les capacités de la zone pour s'alimenter. La rousserolle turdoïde est également contactée, de même que le balbuzard pêcheur, ce qui confirme l'implantation durable de ce rapace en Bresse en période estivale.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Bresse jurassienne nord " et fait partie d'une Réserve de Chasse et de Faune sauvage. En outre, la préservation des zones humides, tant pour leur intérêt patrimonial que fonctionnel, est un objectif prioritaire affirmé par la loi sur l'eau du 03/01/92. De plus, la zone héberge plusieurs oiseaux protégés cités dans l'arrêté ministériel du 17/04/81.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage).

La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique. Dans les étangs, il convient donc d'encourager la poursuite d'une pisciculture extensive. L'eutrophisation serait notamment préjudiciable au maintien du cortège floristique inféodé à ces milieux. La pérennité des habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation des ceintures végétales actuelles, baisse du niveau des eaux en fin d'été et assec périodique après la pêche. Des travaux de génie écologique d'entretien de la roselière seraient à envisager : la limitation des saules au sein de certains massifs de roseaux et l'ouverture de chenaux en queue d'étang renforceraient l'attrait pour l'avifaune. Enfin, le maintien de pratiques extensives, l'absence de drainage ou d'assainissement permettent de préserver le niveau de diversité biologique qui caractérise les boisements périphériques.

 

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