ZNIEFF 430020306
ETANGS NEUF, DE LA CHARME ET ZONES HUMIDES DE SERVOTTE

(n° regional: 14000119)

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DESCRIPTION

 

La plaine de la Bresse se situe entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages. La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau peu profonds, le plus souvent à vocation piscicole, ont été créés par l'homme. La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes d'une grande valeur biologique.

 

A l'extrême nord-ouest de la Bresse jurassienne, le complexe des étangs Neuf et Servotte est l'un des plus vastes de la région. Ces plans d'eau sont de type méso-eutrophe (non acides et moyennement riches en éléments nutritifs). L'étang Neuf, en amont, est intra-forestier et les ceintures végétales sont peu développées. Par contre, la rive orientale et la queue de l'étang Servotte sont occupées par une belle roselière en cordons ou en bouquets, entrecoupée de buissons de saules.

 

L'intérêt floristique est lié à la présence de la gratiole officinale, protégée au plan national. Inféodée aux prairies très humides et aux fossés engorgés, cette plante est en régression. Par ailleurs, les vases exondées en fin d'été sont colonisées par des espèces caractéristiques de ces habitats.

 

Toutefois, cette zone est surtout remarquable pour l'avifaune : l'étang Servotte est à cet égard l'un des plus intéressants du réseau des étangs bressans. Il héberge des oiseaux typiques tels que les grèbes castagneux et huppé, le râle d'eau, le fuligule milouin et plusieurs espèces emblématiques des roselières comme les rousserolles effarvatte et turdoïde, le blongios nain et le héron pourpré. Pour ces deux dernières, régulièrement nicheuses sur le site, la Bresse constitue un bastion. Le blongios nain, le plus petit des hérons de nos régions, subit une réduction alarmante de ses effectifs en France. Le balbuzard pêcheur fréquente également le site. Le leste brun, libellule d'affinité méditerranéenne, trouve dans les roselières ensoleillées en queue d'étang son biotope de prédilection. Deux espèces d'amphibiens protégées, la grenouille agile et la rainette verte, autrefois contactées sur l'étang Neuf, semblent avoir disparu du site.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Bresse jurassienne nord ". La roselière en queue d'étang est protégée par une réserve de chasse et faune sauvage. En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 20/01/82 et 29/10/2009).

 

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage naturel).

 

La préservation de l'intégrité du milieu et le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique et, par là même, d'une bonne productivité. L'intensification des pratiques agricoles (fertilisation, drainage) dans les alentours du site risque d'avoir une incidence sur la qualité de l'eau par enrichissement excessif.

 

Dans les étangs, le maintien d'une pisciculture extensive est à encourager. La pérennité des habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles, baisse du niveau des eaux en fin d'été. L'assec périodique après la pêche favorise la minéralisation de la matière organique et le contrôle de l'extension de la végétation herbacée.

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