ZNIEFF 430020347
EN LEVAU ET LA VOURPILLE

(n° regional: 46484031)

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DESCRIPTION

 

La commune de Largillay-Marsonnay se situe tout au sud de la Combe d’Ain. Cette longue dépression désigne l’étendue d’un ancien lac qui s’est formé suite aux glaciations entre les plateaux de Lons-le-Saunier et de Champagnole. Le dernier glacier jurassien y a accumulé d’énormes quantités de sédiments sous forme de moraines et de dépôts lacustres. A l’aval de la combe, l’Ain s’engage dans des gorges, noyées depuis 1969 suite à la construction du barrage de Vouglans.

 

La zone d’En Leveau et la Vourpille correspond à un vaste coteau orienté de l’est au sud, qui surplombe directement le lac de Vouglans. Les groupements s’apparentent à une pelouse marnicole enfrichée dominée par des faciès à végétation haute. Quelques poches herbacées plus rases sont présentes en haut de la pente, dans des portions encore pâturées.

 

Divers facteurs sont à l’origine de l’installation de pelouses dans ce secteur : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées, ensoleillement important. Sur terrain marneux, le fonctionnement se caractérise en outre par une alternance de phases d’hydromorphie marquée et d’assèchement au cours de l’année. Sur le site, les associations dominantes sont de type mésophile à brome dressé. Les conditions contraignantes sélectionnent une flore riche en espèces patrimoniales, incluant de nombreux éléments d’affinité méditerranéenne, dont une plante protégée dans la région. Les ourlets xérothermophiles relèvent d’une formation à géranium sanguin et herbe aux cerfs ; ils se développent le long des lisières et parfois en nappe. L’aster amelle, protégé en France, est inféodé à ce type de biotope. Des faciès plus enfrichés hébergent le nerprun des rochers, arbuste rare en Franche-Comté, qui forme des buissons prostrés épineux.

 

A ces habitats structurés de façon hétérogène est associée une faune typique. Au sein du riche cortège de papillons de jour, on recense plusieurs taxons remarquables, dont les azurés du serpolet et de la croisette, protégés en France. Ces deux espèces, ainsi que l’azuré des coronilles, sont liées à des milieux herbacés maigres. La Petite Montagne constitue un pôle de répartition important pour l’azuré de la croisette, vulnérable dans la région. Dans ce secteur, ses chenilles se développent majoritairement sur gentiane jaune. Sur ce site, on relève également le petit mars et le grand mars changeants, tous deux liés aux bosquets humides de saules et de trembles implantés sur les berges toutes proches du lac.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection de l'espace n'a été mise en place en dehors des dispositions de la loi Littoral qui s'appliquent au lac de Vouglans. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92 et 23/04/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Ce type de pelouse est généralement menacé et en régression. Sur ce site, un pâturage bovin est pratiqué par endroits, complété semble-t-il par la fauche localisée des refus ; cependant, la majeure partie de la surface est abandonnée. Si l’état de conservation demeure favorable dans les zones pâturées, l’enfrichement apparaît excessif ailleurs, surtout vers En Leveau. Des opérations de dégagement seraient donc à programmer rapidement, afin de freiner cette dynamique. Par contre, les apports de fertilisants et l’arrachage systématique des îlots de buissons sont à éviter. Ces pratiques entraînent en effet une banalisation de la flore et une simplification de la structure paysagère. Des pelouses ponctuées de buissons (avec une proportion de l’ordre de 25 %) sont en effet les plus riches sur le plan de la diversité.

 

Le réseau dense et bien constitué de stations d’azuré de la croisette dans ce secteur est favorable à la conservation de ce papillon, puisqu’il permet des échanges entre populations. L’abondance locale ne doit toutefois pas masquer la régression importante de cette espèce, surtout en plaine (un plan régional de restauration est en cours).

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