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DESCRIPTION
Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se situe entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. Ce territoire est ainsi dénommé d’après la fréquence des reliefs tourmentés. La structure géologique est constituée de trois faisceaux associés à deux étroites bandes de plateaux, ce qui se traduit par une alternance de crêtes et de dépressions orientées globalement nord-sud.
La zone En Ratand et vallée du Valzin correspond à un bel ensemble constitué d’un coteau sec dominant une petite vallée encore bien préservée. La juxtaposition étroite de milieux contrastés confère à ce site un intérêt écologique marqué. Le coteau d'En Ratand repose sur des matériaux marno-calcaires. Ce substrat a favorisé l'implantation de pelouses à blackstonie perfoliée et brome dressé, très riches sur le plan botanique. Divers facteurs conditionnent l’installation de ces groupements : sols superficiels, relative pauvreté en éléments nutritifs, ensoleillement important. De plus, les formes sur marnes présentent des caractéristiques particulières (fort contraste hydrique au cours de l’année, faible stabilité des sols constamment rajeunis par l’érosion, humus peu épais). Ce type de pelouse original est assez répandu en Petite Montagne. L’évolution en l’absence d’intervention tend vers une recolonisation forestière, ce qui se traduit par l’extension de buissons de genévrier et d’un boisement de pins sylvestres ; certains secteurs sont même très largement enfrichés.
Ce coteau domine la vallée du Valzin. Bordé de haies riveraines (saulaies blanches), le cours d’eau s'écoule dans un contexte bocager de prairies mésophiles à humides. Des formations tufeuses apparaissent ça et là sur les fonds.
A ces habitats structurés de façon hétérogène est associée une faune typique. Ce secteur est particulièrement riche en espèces d’oiseaux. La pie-grièche écorcheur, notamment, affectionne ce type de milieux semi-ouverts. Le cortège de papillons de jour est assez diversifié (une douzaine de taxons recensés) et comprend des espèces menacées : le damier de la succise (protégé en France), typique des pelouses marnicoles de Petite Montagne. Le grand nègre des bois, quant à lui, est inféodé aux lisières forestières et aux boisements clairs.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». En outre, la présence d’un insecte protégé confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 23/04/07).
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION
D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Globalement, ces habitats présentent encore un bon état de conservation en Petite Montagne, toutefois, les secteurs les plus escarpés ou difficiles à exploiter sont abandonnés progressivement par l’agriculture, ce qui conduit à leur enfrichement. C’est le cas sur cette zone, ce qui se traduit par l’extension de boisements de pins sylvestres en haut de coteau. A contrario, les terrains les plus accessibles, sur sol assez profond, sont soumis à l’intensification. La mise en culture menace les pelouses du coteau dont les marges sont régulièrement rognées.
Pour les zones les plus enfrichées, des opérations de débroussaillage ciblées pourraient être envisagées, suivies d’un entretien par pâturage extensif. Le maintien de la vocation pastorale de l’ensemble des pelouses et prairies humides est à préconiser. Il faut souligner que toute intensification (fertilisation notamment) serait préjudiciable au maintien des habitats et aurait également une incidence sur la qualité des eaux du Valzin, les cours d’eau de tête de bassin étant particulièrement fragiles.
Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette pelouse fait partie intégrante d’un réseau favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles à l’échelle de la Petite Montagne et joue à ce titre un rôle de corridor écologique.
