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DESCRIPTION
A Champagne-sur-Loue, la Loue décrit un méandre resserré pour contourner un dernier relief d’axe nord-sud avant de s’orienter vers l’ouest alors qu’elle s’engage dans sa basse vallée. Au sud du village, une butte culmine à 342 mètres, offrant une large vue panoramique. Le périmètre de la zone A Montain englobe une très belle entité de pelouses, d'ourlets et de faciès d'embuissonnement, occupant le flanc ouest et la partie sommitale de cette éminence. En contrebas, les versants sont boisés ou plantés de vergers.
Sur ce coteau, le substrat géologique affleurant, constitué de calcaires marneux lités du Séquanien (dalles calcaires entrecoupées de minces lits marneux), détermine des sols superficiels à squelettiques, une relative pauvreté en éléments nutritifs et des réserves en eau limitées. Combinées à un ensoleillement important, ces conditions sont favorables à l’installation de groupements de pelouse variés, allant des stades pionniers, sur dalle ou sur sol squelettique, jusqu'aux ourlets, riches en espèces de lisière. La variante à genêt ailé (à caractère acidicline) de la pelouse mésoxérocline à phalangère rameuse et brome dressé est bien représentée sur les pentes. Du fait de sa richesse en espèces, ce milieu est reconnu d’intérêt européen. Les dalles calcaires affleurantes sont colonisées par une formation très spécialisée à céraiste nain, association bien répandue dans le Vignoble et sur le premier plateau jurassien. D’une manière générale, les conditions drastiques de ces milieux entraînent la sélection d’un cortège floristique diversifié, riche en éléments d’affinité méditerranéenne. Une partie du sommet est envahie par des espèces arbustives et buissonnantes à caractère thermophile (églantiers agreste et à petites fleurs, épine-vinette), témoignant de la dynamique de recolonisation par les ligneux. Quelques pieds de petit cytise hérissé se développent sur les pelouses. Avec les monts dolois, les coteaux de la moyenne vallée de la Loue constituent l’un des deux principaux pôles régionaux de répartition de cet arbuste assez rare.
A ces habitats structurés de façon hétérogène est associée une faune typique. En particulier, la richesse ornithologique est assez élevée, avec 19 espèces contactées : la pie-grièche écorcheur, l'alouette lulu et le torcol fourmilier, notamment, affectionnent ce type de paysage semi-ouvert ponctué de buissons. De plus, ce vaste espace constitue une zone refuge pour plusieurs espèces de reptiles, toutes protégées ; il accueille notamment le lézard vert, qui recherche à la fois des milieux thermophiles et l’ombrage procuré par les buissons. Enfin, de nombreux insectes (papillons de jour, sauterelles et criquets) sont inféodés à ces milieux.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Vallée de la Loue ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels du 29/10/09 et 19/11/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Elles sont soumises à deux types de menaces : d’une part, l’évolution naturelle en l’absence d’entretien tend vers une recolonisation par les ligneux. Cette tendance reste peu prononcée sur le site, du fait de la poursuite d’activités agro-pastorales ; d’autre part, l’intensification des pratiques, notamment le surpâturage et les apports d’intrants, conduisent à une banalisation des habitats et entraînent une régression des espèces patrimoniales. C’est le cas dans la partie sud-est de la partie sommitale, où le cortège des pelouses semble appauvri et tend vers une prairie calcicole. Un entretien par fauche ou pâturage extensif permettrait de retrouver des groupements plus riches en espèces.
