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COMMENTAIRE GENERAL
À l’est du département du Doubs, la vallée du Dessoubre dissèque fortement la région des plateaux. Ces derniers, plus ou moins mollement vallonnés, viennent s’appuyer sur les versants très escarpés qui bordent la vallée, profonde et encaissée. C’est dans cette région, sur le plateau dominant le Dessoubre vers l’ouest, qu’est localisé le site de « Les Essarts et le Clos de l’Eusselot », à l’est du village de Belleherbe. À 650 m d’altitude, il correspond à un secteur plutôt plat, ponctué de témoins de surface du régime karstique sous-jacent qui prévaut dans ce secteur (dolines). Les sols, développés sur les formations calcaires du Séquanien (Jurassique supérieur) et généralement assez peu profonds et plus ou moins caillouteux, sont favorables à l’installation de formations herbacées de type pelouses. C’est le cas ici où un bel ensemble de pelouses mésophiles et de prairies pâturées, animées de quelques haies arborées, s’étend sur environ 6,5 hectares, au croisement des routes départementales 464 et 343.
La végétation de ces pelouses mésophiles présente une strate généralement élevée, composée d’espèces de plantes à floraison abondante et durable : sauge des prés, scabieuse, marguerite, trèfle des prés, lotier corniculé, petite pimprenelle… Des zones plus rases, développées sur les affleurements rocheux, laissent apparaître des espèces comme le thym serpolet, les orpins... Quelques-unes de ces espèces se retrouvent dans les prairies avoisinantes, en compagnie de taxons plus caractéristiques des prairies eutrophes (pâturées sur le site).
Ces milieux ouverts sont bordés, sur une bonne partie de leur périmètre, par des haies qui ajoutent encore à la diversité des habitats, de même que quelques îlots de buissons.
Les conditions environnementales sont particulièrement favorables à la fréquentation du site par un bel éventail d’insectes et notamment de papillons diurnes, ce qui n’est pas toujours le cas dans les secteurs prospectés alentour. Cette richesse faunistique, importante, montre une bonne typicité en comparaison des milieux situés à la périphérie du site. Une espèce prioritaire pour la conservation, potentiellement menacée et déterminante pour les Z.N.I.E.F.F. en Franche-Comté y a d’ailleurs été repérée : l’azuré des cytises. Cette espèce, liée aux formations herbacées maigres et fleuries, est assez peu fréquente sur les premier et deuxième plateaux du Doubs. L’état de ses effectifs peut s’expliquer par une extension, dans la région, des prairies où la fauche a lieu à plusieurs reprises durant la saison de végétation, au détriment d’habitats à gestion plus extensive. Vingt autres espèces de rhopalocères ont été contactées et, parmi elles, l’actéon (potentiellement menacée), l’azuré des coronilles et l’hespérie des sanguisorbes, toutes déterminantes pour les Z.N.I.E.F.F. dans la région.
STATUT DE PROTECTION
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Ce complexe de pelouses et de prairies est aujourd’hui traité en pâturage extensif, ce qui a pour intérêt de maintenir ce type de formations herbacées, favorables à l’entomofaune. À l’avenir cependant, il serait judicieux de conserver la même mosaïque tout en maintenant les îlots arbustifs et boisés, qui ajoutent à la diversité de ce beau complexe, apprécié des insectes et autres espèces animales. La conservation des lisières forestières est une action complémentaire judicieuse, apportant, malgré sa superficie réduite, une surface de plantes fleuries supplémentaire. Elle permet en outre de maintenir un gradient progressif dans l’étagement de la végétation entre les milieux ouverts et les milieux boisés. Enfin, il serait utile de débarrasser le site de tous les dépôts de détritus qui ont été observés.
