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COMMENTAIRE GENERAL
Dans le massif jurassien, le Deuxième Plateau s’étend sur les départements du Doubs et du Jura, entre Goumois au nord, en limite de la frontière suisse, et Saint-Claude au sud. Il correspond à une zone très étendue, plus ou moins mollement vallonnée, mais qui, le plus souvent, est limitée, sur ses marges, par des versants escarpés et bien marqués dans le paysage, offrant d’ailleurs de très beaux points de vue. Au nord de cette entité, les versants bordent la vallée du Doubs à l’est et la vallée du Dessoubre, à l’ouest.
Situé à cheval sur les territoires communaux du Narbief et du Bizot, sur le Deuxième Plateau du Jura, entre 900 et 930 m d’altitude, le site de Pilatre, la Verdage et le Champ du Moulin se présente sous la forme d’un vaste espace ouvert de plus de cinquante hectares, au relief relativement plat. Il s’est établi sur des sols très caillouteux et peu profonds, issus des calcaires durs du Kimméridgien (Jurassique supérieur). Ces formations géologiques sont d’ailleurs visibles à l’affleurement en plusieurs localités sous la forme de dalles rocheuses, de plus ou moins grande superficie. Des témoins de surface du système karstique sous-jacent, développé dans ce type de formations géologiques, sont également visibles sous la forme de dolines.
À la faveur de ce type de système géomorphologique s’est développée une belle mosaïque où alternent des groupements végétaux assez ras (pelouses et dalles rocheuses) et des bouquets arbustifs ou arborés, plus développés et composés d’espèces communes dans la région : prunellier, aubépines, églantier, noisetier… Les milieux ouverts sont représentés surtout par un bel ensemble de pelouses, très riches en espèces : petite pimprenelle, plantain moyen, lotier corniculé, lin purgatif, brize moyenne, hippocrépide à toupet… Elles sont ponctuées de dalles rocheuses qui accueillent tout un lot d’espèces végétales xérothermophiles comme le thym serpolet, des orpins…
Cette diversité des milieux est à l’origine de l’établissement de nombreuses espèces animales et plus particulièrement des papillons. Parmi ces derniers, on relève la présence d’une espèce protégée au niveau national, l’azuré du serpolet, et d’un deuxième taxon prioritaire pour la conservation en Franche-Comté, l’azuré du genêt. Mais, dans les deux cas, les effectifs contactés restent réduits. En outre, le fadet de la mélique, observé également sur les lieux, est considéré comme potentiellement menacé sur la liste rouge des insectes et déterminant pour les Z.N.I.E.F.F. en Franche-Comté. À leurs côtés, le cortège global des papillons montre une belle richesse spécifique puisque quinze autres espèces ont été recensées sur le site et parmi elles : le gazé, la belle dame, le demi-deuil, la sylvaine, le damier noir…
STATUT DE PROTECTION
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site. Mais la présence d’une espèce protégée d’intérêt national implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en, effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêté ministériel du 23.04.2007).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Actuellement, le site est voué au pâturage extensif par les bovins. Ce type de traitement n’empêche pourtant pas les buissons de gagner petit à petit du terrain, entraînant ainsi la fermeture du milieu, la disparition progressive des pelouses et donc de l’azuré du serpolet si aucune mesure de gestion n’est appliquée. Afin d’éviter une telle évolution, des mesures de défrichement par débroussaillage ponctuel et modéré sont à programmer. Compte tenu de l’état de la population d’azuré du serpolet, un suivi des effectifs est à programmer à court terme. Des études complémentaires, nécessaires à la connaissance plus approfondie des populations ciblées, seraient également à envisager.
On note également une prolifération de chardons au nord de la ZNIEFF, qu'il serait souhaitable de faucher avant grainage pour limiter leur prolifération.
