ZNIEFF 430020500
SUR LES ROCHES

(n° regional: 46484035)

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DESCRIPTION

 

Au sein du massif jurassien, la Combe d'Ain constitue une région naturelle particulièrement diversifiée. Deux entités majeures peuvent être distinguées. La première est représentée par la vallée de l'Ain, qui traverse, selon un axe nord-sud, des paysages au relief calcaire tourmenté, marqués par une influence méridionale croissante. L'autre composante correspond à la région des lacs, dont l'origine glaciaire a permis le développement de grandes plaines marécageuses. Des plis accentués aux pentes boisées marquent également ce paysage, auxquels s'ajoutent de hautes falaises et des barres rocheuses.

 

Non loin de la vallée de l’Ain, la zone Sur les Roches est implantée au nord-est du village d'Auge sur un substrat calcaire à marno-calcaire du Jurassique supérieur. Cette petite pelouse ceinturée en partie par des boisements s'apparente plutôt à une friche fortement colonisée par les ligneux (buis, prunelliers et ronces). De petits faciès rocailleux et des affleurements calcaires lui confèrent cependant une physionomie attractive. Plusieurs facteurs conditionnent l’installation de groupements de pelouses sur ce site : sols superficiels à squelettiques, réserves en eau limitées, relative pauvreté en éléments nutritifs, ensoleillement important. Ces conditions contraignantes entraînent la sélection d’une flore diversifiée, riche en espèces d’affinité méditerranéenne. L’évolution de ces milieux tend vers une colonisation par la forêt, ce qui se traduit par la présence de divers stades d’enfrichement : densification du couvert graminéen (dominance du brachypode penné et formation d’une litière épaisse), ourlets thermophiles, buissons et faciès préforestiers.

 

Sur le plan faunistique, ce milieu structuré de façon hétérogène est particulièrement favorable à de nombreux insectes : il accueille notamment divers papillons affectionnant ces milieux ouverts plus ou moins buissonnants. Parmi les plus remarquables, il faut citer la bacchante, protégée en France, inféodée aux formations boisées claires à strate herbacée dense et haute, la thécla du prunier, liée aux lisières, broussailles et bois clairs, mais aussi le fadet de la mélique et l’hespérie de la mauve, qui recherchent des milieux plus ras. La mante religieuse est assez abondante sur ce site.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection de l'espace n'a été mise en place en dehors des dispositions de la loi Littoral qui s'appliquent au lac de Vouglans. En revanche, la présence d’un insecte protégé confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 23/04/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

D’une manière générale, ces milieux semi-naturels subissent une régression alarmante et deviennent relictuels. Les menaces sont liées notamment à un enfrichement suite à la déprise agricole et à l’abandon du pâturage. La fermeture du milieu qui en résulte risque d’entraîner une banalisation des habitats et des espèces. C’est le cas sur cette zone qui ne semble pas faire l'objet d'une exploitation particulière. La présence de quelques dépôts de gravats suggère toutefois une utilisation ponctuelle comme décharge de matériaux.

 

La mise en œuvre de mesures de gestion est essentielle pour préserver l’intérêt écologique de cette zone. En effet, une pelouse ponctuée de buissons s’avère la plus favorable à une biodiversité élevée. Dans ce but, il serait souhaitable de programmer des travaux de défrichement afin d'assurer le maintien des poches herbacées résiduelles. Il conviendra également de respecter une structuration hétérogène des lisières, qui ménage une transition progressive entre forêt et secteurs herbacés, et ce, afin de permettre le développement de hautes graminées indispensables à la bacchante.

 

Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette pelouse fait partie intégrante d’un réseau favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles à l’échelle de la Combe d’Ain et joue à ce titre un rôle de corridor écologique (notamment pour les papillons).

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