ZNIEFF 430020506
VALLONS DES SOURCES DE L'AIN JUSQU'À COMBETIOZ

(n° regional: 46000067)

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DESCRIPTION

Au sud de Nozeroy, la zone englobe la partie supérieure du bassin versant de l’Ain : le vallon « Au Combetioz », les vallons de la source de l’Ain et du cours aval de son affluent la Serpentine, puis le cours de l’Ain sur un tronçon d’environ un kilomètre en aval de la confluence. Ces rivières incisent profondément le plateau, constitué de calcaires du Crétacé inférieur surmontés de dépôts glaciaires. La forte pente des cours d’eau se traduit par l’existence de deux cascades sur ce secteur, le Moulin du Saut (aménagée avec une retenue juste en amont, pour la production d’énergie hydraulique, à l’emplacement d’anciens moulins) et le Saut des Maillys.

 

La source de l’Ain est une résurgence temporaire issue d’un réseau karstique souterrain, sortant d’une galerie accessible sur 300 mètres.

 

Ces vallons se singularisent par la diversité de leurs habitats forestiers, dont plusieurs sont reconnus d’intérêt communautaire. Ceux-ci se répartissent selon l’exposition et le degré de confinement. Sur les versants marqués, l’érablaie hygrosciaphile à barbe-de-bouc et la hêtraie xérocline à if sont les plus remarquables ; cette dernière se développe au niveau des sources de l’Ain sur des pentes marneuses, en alternance avec des lambeaux de pelouses accidentées relevant de l’association à calamagrostide panachée et à molinie, rare et très localisée. La sapinière-hêtraie à prêle des bois apparaît localement à la faveur de suintements. En fond de vallon confiné, les groupements rivulaires sont représentés notamment par l’érablaie-frênaie ripicole des rivières à eaux vives et l’aulnaie-frênaie à hautes herbes, mêlées à des ourlets et des mégaphorbiaies (formations humides de hautes herbes) montagnards hygrosciaphiles. Leur intérêt est accru par la présence de la campanule à large feuilles, protégée en Franche-Comté, et de la bardane des bois, peu commune dans le massif jurassien. A la confluence entre l’Ain et la Serpentine, les bancs d’alluvions sont colonisés par la saulaie pionnière à saule drapé et à pétasite hybride.

 

Entre ces vallons, la transition écologique est assurée par plusieurs milieux ouverts de qualité, s’étendant sur une belle surface : des bas-marais alcalins, particulièrement riches sur le plan floristique, comprenant trois plantes protégées dans la région (le troscart des marais, la gentiane pneumonanthe et la grassette commune) sont développés autour de suintements carbonatés favorables aux Characées pionnières (algues vertes évoluées) et hébergeant le cordulégastre bidenté, libellule vulnérable. Ces marais entrent en contact avec des prairies hygrophiles (abritant notamment la fritillaire pintade, également protégée en Franche-Comté), des pelouses et des prairies mésophiles mésotrophes pâturées, ainsi qu’avec des mégaphorbiaies à épilobe hérissée et reine-des-prés où l’œillet superbe (protégé en France) est recensé.

 

STATUT DE PROTECTION

Deux sites inscrits sont inclus dans la zone : « Source de l’Ain à Nozeroy » et « Cascade du Moulin du Saut à Nozeroy ». En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 21/07/83, 22/06/92, 19/11/07 et 29/10/09).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Du fait de la nature forestière et escarpée du site, la fréquentation touristique semble avoir un impact relativement limité sur la flore. Pour les mêmes raisons, les forêts ne sont pas exploitées et conservent des arbres sénescents et de gros bois, ce qui rehausse leur intérêt écologique.

 

Entre les deux vallons, il est essentiel de maintenir les conditions hydrologiques favorables au maintien des groupements humides, notamment des bas-marais (pas de drainage, d’assainissement ni de creusement de plan d’eau dans ce secteur). La poursuite des pratiques agro-pastorales extensives dans les prairies et pelouses avoisinantes est à encourager : en effet, tout enrichissement en éléments nutritifs entraînerait une banalisation des habitats et des espèces.

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