DESCRIPTION
Dans la Haute-Chaîne, le relief du Risoux – Mont d'Or, d'axe nord-est / sud-ouest, frontalier avec la Suisse, domine le Val de Joux à l'est et le Val de Mouthe à l'ouest. Cet anticlinal, qui culmine à 1 463 mètres au Mont d'Or, se prolonge au sud-ouest par le Risol et le Noirmont en un haut plateau de 1 250 mètres d'altitude moyenne. Au nord, entre le Morond et le Mont d'Or, la ligne de crête est abruptement tranchée par le décrochement de Vallorbe-Pontarlier. Au sud, la zone est limitée par la combe de Bellefontaine – Chapelle-des-Bois.
L’histoire et les activités humaines ont façonné le paysage au cours du temps. Actuellement, la forêt couvre les versants et l'agriculture de production se restreint à la vallée. Sylviculture, pastoralisme et tourisme constituent les principales activités dans ce secteur.
Les calcaires massifs du Jurassique supérieur et moyen qui constituent l’essentiel de l'anticlinal sont parcourus par un vaste réseau karstique superficiel (dolines et lapiaz) mais aussi souterrain, ce qui confère une grande valeur hydrologique à ce massif. Le Doubs y prend sa source ; compte tenu de sa situation (altitude, faible activité sur le bassin versant), cette rivière est utilisée comme référence de qualité pour l'ensemble des cours d'eau de Franche-Comté.
Le relief tourmenté, les sols diversifiés, souvent superficiels, et les conditions climatiques sévères (forte pluviométrie et températures moyennes basses), conjugués à l'influence des hommes, expliquent la présence de tout un éventail de communautés végétales. L'étagement de la végétation évolue avec l’altitude :
- hêtraies-sapinières au-dessus de 800 mètres d’altitude, sur les pentes moyennes à faibles ;
- différents types de forêts de pente et de ravin (hêtraie à dentaire, par exemple), dans les secteurs plus accidentés ;
- pessière à doradille sur lapiaz et hêtraie-érablaie subalpine aux altitudes supérieures.
Entre ces différentes formations forestières, des prés-bois occupent les combes au sol fertile (tapissées par des dépôts morainiques). Ils sont composés d'une mosaïque de pâtures (prairies mésophiles ou pelouse à brome et gentiane printanière), de bosquets de feuillus et d'épicéas isolés. De belles mégaphorbiaies montagnardes (formations humides de hautes herbes) ou des tourbières actives, plus ou moins colonisées par le pin à crochets, apparaissent dans les dépressions plus humides.
Enfin, au-delà de 1 400 mètres, des pelouses subclimaciques colonisent les crêtes, au-dessus de la limite de la forêt. Les corniches, falaises et éboulis hébergent des communautés végétales très originales pour la Franche-Comté.
Ces habitats d'altitude diversifiés hébergent une flore et une faune tout à fait exceptionnelles, comprenant de nombreuses espèces protégées en France ou dans la région. La faune des forêts est caractéristique des milieux montagnards supérieurs. En particulier, les structures de végétation sont favorables au maintien de deux oiseaux emblématiques, le grand tétras et la gélinotte des bois. Le lynx et de nombreux papillons, dont l’apollon, sont également des hôtes remarquables de ce site.
Deux ZNIEFF de type 1 sont incluses dans cette zone.
STATUT DE PROTECTION
Le périmètre de cette zone coïncide avec le site Natura 2000 « Massif du Mont d'Or, du Noirmont et du Risol » et la falaise du Mont d'Or fait l'objet d'un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope, en vue de la protection des habitats du faucon pèlerin. Au sud, le site de Chapelle-des-Bois est inscrit au titre de la loi de 1930.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Compte tenu de la richesse biologique exceptionnelle de ce massif, différents objectifs s'imposent afin de préserver l'intégrité du milieu :
- appliquer une sylviculture respectueuse des peuplements en place (diversité des essences, structure) et préserver les clairières forestières ;
- maintenir les prés-bois existants, en encourageant le pâturage extensif et en proscrivant les plantations résineuses dans ces sites ;
- maîtriser la fréquentation touristique, tant estivale qu’hivernale, en mettant au point un schéma d'organisation des pratiques et activités de loisirs, en limitant les aménagements touristiques liés aux sports d'hiver et les axes de pénétration dans la forêt, afin de garantir à la faune (grand tétras et espèces associées, notamment) les zones de quiétude qui leur sont nécessaires.