ZNIEFF 430030002
LE SEUT ET LES VARDES

(n° regional: 00000189)

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Description

Entre les villages d’Ouhans et de Saint-Gorgon-Main, en bordure du deuxième plateau du Jura, la zone du Seut et des Vardes est implantée sur un coteau exposé de l’est au sud-est. Ce vaste ensemble de prairies sèches et de pelouses est installé sur un substrat géologique calcaire du Kimméridgien (Jurassique supérieur).

Les conditions y sont favorables à l’installation de groupements de pelouses : sols superficiels à squelettiques, réserves en eau limitées, relative pauvreté en éléments nutritifs, ensoleillement important. Ces milieux abritent généralement une flore caractéristique, riche en éléments d'affinité méditerranéenne.

Sur ce site, l’association de pelouse à sainfoin et brome dressé, à caractère mésophile (assez sèche), n’est plus présente sous sa forme typique qu’au nord de la zone (au-delà de la route D 67). Il semble que l’utilisation de ces pelouses à des fins de pâturage en ait fortement modifié la flore. D’ailleurs, le groupement à luzerne lupuline et crételle, caractéristique des pâtures mésotrophes, domine largement la zone ; il s’est probablement substitué aux pelouses préexistantes. A l’extrémité sud du site, l’amélioration agronomique a conduit à une évolution vers des prairies fauchées eutrophes à berce et brome mou, dont l’intérêt biologique est moins élevé. Localement (au lieu-dit « les Vardes »), on trouve des secteurs plus enfrichés. En effet, la dynamique naturelle tend vers une recolonisation par les ligneux, ce qui se manifeste par la présence d’ourlets thermophiles et de fourrés arbustifs. Plus ponctuellement, des dalles calcaires affleurantes sont colonisées par des groupements pionniers dominés par des orpins.

Ces habitats structurés en mosaïque hébergent une faune intéressante, notamment au sein des groupes des insectes, oiseaux et reptiles pour lesquels ils constituent des zones refuges. Les papillons de jour, en particulier, apprécient ce type de formations herbacées sèches et riches en fleurs. Au sein d’un cortège assez diversifié comprenant 14 espèces, il faut souligner la présence de trois espèces d’intérêt patrimonial : l’hespérie de la mauve, en particulier, recherche des faciès herbacés relativement secs avec des plages de potentilles. Ce taxon est désigné comme prioritaire pour la conservation en Franche-Comté. L’hespérie des sanguisorbes et la virgule recherchent également des milieux de pelouse et prairies maigres sur sol calcaire. On peut mentionner aussi l'argus bleu nacré et le gazé, papillons plus communs mais néanmoins menacés par la régression de leurs habitats.

La partie Nord de cette zone (le Seut) est soumise à une forte pression agricole, induisant un surpâturage qui limite l'intérêt du milieu pour les insectes. La zone au Sud (les Vardes) est moins intensifiée. Satyrium acaciae fréquente une prairie pâturée qui présente des petites zones colonisées par le prunellier épineux, ce qui fait de la zone un milieu favorable à l'espèce.

En ce qui concerne la gestion, il est souhaitable de maintenir une pression de pâturage modérée dans la partie Sud de la zone. Il serait également souhaitable de diminuer la pression de pâturage dans la zone Nord (le Seut). Une extension de la ZNIEFF est proposée au Sud pour inclure des zones d'affleurements rocheux favorables à la présence d'insectes patrimoniaux. L'état de conservation du peuplement d'insectes peut être considéré comme moyen (2014).

Statut de protection

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place.

Objectifs de préservation

D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. En effet, les pratiques agro-pastorales extensives traditionnelles qui sont à l’origine de leur intérêt tendent à être délaissées. L’une des menaces qui pèse sur ces habitats, liée à la déprise agricole, conduit à une recolonisation par les ligneux suite à l’abandon. Sur ce site, toutefois, l’embroussaillement demeure modéré et ne nécessite pas de mesure particulière. Par contre, l’intérêt biologique a été fortement diminué en raison d’une exploitation agricole intensive, non compatible avec la conservation de sa flore et de ses habitats : l’intensification du pâturage ovin et la fertilisation ont conduit à une évolution des groupements de pelouse vers des formations prairiales plus banales. En effet, ces communautés végétales ne supportent aucune fertilisation. Les préconisations de gestion, qui visent à restaurer les qualités écologiques de cette zone, reposent donc essentiellement sur le retour à un pâturage extensif. Le pacage ovin conduit actuellement peut être favorable à condition de conserver des pratiques extensives (limitation du chargement et/ou de la durée de présence des moutons). D’une manière générale, il convient de limiter, voire même d’éviter toute action de fertilisation et d’enrichissement des sols des pelouses.

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