ZNIEFF 430220004
CHAUMES DU WISSGRUT ET DU TREMONTKOPF

(n° regional: 50150004)

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A la limite départementale entre Territoire de Belfort et Haut-Rhin, la crête du Tremontkopf et du Wissgrut culmine à plus de 1100 mètres et au relief en montrant un relief très adouci comme dans tous les vieux massifs hercyniens. Situé à l'étage montagnard supérieur, ce replat sommital bien dégagé monte vers celui du Ballon d'Alsace et repose sur un pluton granitique affleurant par endroits. D'anciennes déforestations menées à des fins agricoles ont permis le développement de chaumes.

 

Les chaumes sont à ranger dans la catégorie de végétation des pelouses. Celles-ci constituent un type de végétation herbacée installée sur des milieux à degré nutritionnel plutôt faible et sur des sols généralement superficiels. En Franche-Comté, de nombreuses catégories de pelouses ont pu être mises en évidence, les facteurs principaux de différenciation étant liés au climat (températures et pluviométrie) et aux propriétés du sol (disponibilité en eau et en éléments nutritifs pour la croissance des plantes). Parmi elles, les pelouses mésophiles silicicoles tiennent une place à part en raison de leur originalité. En effet, ces pelouses sont installées sur des roches acides et se localisent en Franche-Comté principalement dans les Vosges saônoises et belfortaines. Une petite graminée acidiphile, le nard (Nardus stricta), en domine la physionomie d'où le qualificatif de "pelouse à nard" ou celui, populaire de "chaumes". Celle du Wissgrut et du Trémontkopf est très paturée avec quelques dalles rocheuses affleurantes. La végétation est typique avec le sélin des Pyrénées, l'arnica des montagnes, le liondent des Pyrénées auxquels s'ajoutent la platanthère verdâtre, la gagée jaune et l'oeillet à delta, peu connu et absent des terrains calcaires de Franche-Comté.

 

Du point de vue de la faune vertébrée, cette crête était connue pour encore abriter le Grand tétras en 1990 et constituer un secteur de forte sensibilité avec le Baerenkopf situé plus à l'est et les monts (ou têtes) intra-forestiers et autrefois occupés par des landes. Depuis, avec les suivis réalisés, la disparition de l'espèce est constatée. Pour ce qui concerne, la faune invertébrée, si, pour des raisons historiques, les chaumes se révèlent moins attrayantes pour les papillons de jour que les sommets jurassiens, leur intérêt pour d'autres groupes d'insectes demeure. C'est le cas pour les orthoptères (criquets et sauterelles) marqués par la présence d'un cortège diversifié.

 

STATUT DE PROTECTION

Du point de vue réglementaire, cette crête appartient à un site classé selon la loi 1930. Par ailleurs, la présence de plantes citées dans les arrêtés du 20.01.82 et du 22.06.92 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Les sols qui supportent les pelouses mésophiles siliceuses permettent une évolution naturelle vers la forêt. Bien que cette dernière soit lente, principalement en raison des contraintes climatiques (vent), la conservation de ces chaumes passe par une gestion appropriée : absence d'apports fertilisants et maintien d'un pâturage extensif pour contenir la production végétale. Actuellement, la pression de pâturage parait élevée mais ne semble pas nuire, outre mesure, à la flore actuelle au point de menacer le site.

L'intérêt vis à vis de la faune est indissociable de la gestion forestière des massifs voisins. Pour accompagner la restauration de mesures plus favorables au retour d'espèces sensibles, les lisières entre chaumes et forêts doivent faire l'objet d'une gestion prenant en compte une structuration progressive, la présence d'arbres à baies et le développement de tapis de myrtilles en plusieurs secteurs.

Enfin, l'organisation de la fréquentation hivernale reste primordiale afin de ménager des zones de quiétude pour la faune dans les secteurs les plus favorables.

 

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zone d'extension des chaumes