La Forêt de la Hardouinais est une importante forêt des Côtes d’Armor située au Nord de la ville de
Merdrignac, qui concerne principalement cette commune ainsi que celles de St-Vran et de St-Launeuc
respectivement au Nord-Ouest et au Nord-Est du massif (3 autres communes ne sont concernées que par
quelques parcelles forestières de bordure). Le site en ZNIEFF couvre 2373 ha. Près de 90 % de cette surface
est une unité forestière de 2133 ha gérée par le Groupement Forestier de la Hardouinais. C’est un
domaine privé qui n’a pas vocation à accueillir du public et est orienté vers la production de bois
d’œuvre feuillus et résineux et le maintien de la valeur cynégétique du massif. D’autres parcelles boisées
et petits bois privés s’y agrègent (Bois de St-Vran en particulier).
La Forêt de la Hardouinais est installée sur des terrains sédimentaires très anciens (schistes briovériens)
qui génèrent des sols globalement acides, fréquemment hydromorphes, et localement tourbeux. La
rivière le Meu qui prend naissance sur la commune de St-Vran passe dans la bordure Nord de la forêt et
alimente l’important Etang de la Hardouinais (voir ZNIEFF n° 00460001), l’étang de St-Launeuc (près du
Fourneau), puis traverse le massif dans sa partie Nord-Est. D’autres petits étangs existent au sein de la
forêt : Goves de Belluet, Etang du Marais, l’Etang de Bransillon (de création récente), et sont plus
nombreux encore sur ses marges.
Habitats déterminants : l’enrésinement est dominant dans cette forêt, mais il est conservé de grandes
unités de feuillus (futaie, et taillis clair ou dense) qui avoisinent les 800 hectares sur l’ensemble du site.
Le principal milieu déterminant de la zone est la hêtraie-chênaie acidiphile à acidicline à houx, habitat
forestier d’intérêt communautaire (à sous-bois de molinie, de myrtille, ou houlque molle). Aux sources
de quelques ruisseaux forestiers existent des zones tourbeuses résiduelles qui portent de petites boulaies
tourbeuses : habitat d’intérêt communautaire prioritaire, à préserver (ruisseau de St-Doha, amont de
l’étang du marais, ...). Les allées et chemins forestiers conservent assez fréquemment des bribes de
landes mésohygrophiles, localement à sphaignes. Il y a, sur St-Launeuc en particulier, quelques grandes
parcelles enrésinées qui conservent leurs potentialités de landes mésophiles à ajoncs et bruyères, et des
layons drainés qu’occupent des reliquats de landes humides à sphaignes. La petite lande humide à
sphaignes de la Croix Rouge, dans la continuité naturelle de la forêt, témoigne de cette végétation
initiale.
Espèces déterminantes : - Flore remarquable : 4 espèces végétales protégées au plan national sont
présentes ou ont été détectées récemment au niveau de l’Etang de la Hardouinais (voir aussi la ZNIEFF
type I correspondante) : le rossolis intermédiaire, la littorelle, le flûteau nageant, et la pilulaire à globules.
Une autre plante vasculaire déterminante liée au bois a été revue en lisière à proximité de cet étang :
l’orchidée épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine) mais en quantité réduite (à respecter).
Quelques petits espaces boisés tourbeux abritent 2 sphaignes peu communes : Sphagnum fimbriatum et
S. angustifolium.
- Faune remarquable : Avifaune : le peuplement d’oiseaux de la forêt est assez bien connu (sources GOB
n° 57 et GEOCA n° 62), au moins 5 espèces probablement nicheuses sont déterminantes pour la ZNIEFF :
la Bondrée apivore, le Faucon hobereau, le Pic noir, le Pic mar, et le Pouillot siffleur. Le Bec-croisé des
sapins a été également détecté en 2001.
Les données de tous les autres groupes de faune restent en grande partie à réunir ou collecter,
particulièrement pour les mammifères, les batraciens et les insectes pour lesquels des habitats privilégiés
sont présents dans le site. (Note : la fiche ZNIEFF II de la forêt intègre aussi les données d’espèces de l’étang
de la Hardouinais, pour lequel plus de précisions sont apportées au commentaire de la ZNIEFF I correspondante).
La Forêt de la Hardouinais semble posséder un patrimoine naturel d’intérêt moyen au regard d’autres
massifs bretons comparables, mais qui est certainement encore insuffisamment connu pour de nombreux
groupes. Il serait donc intéressant que le nouveau propriétaire permette à des naturalistes de différentes
spécialités de prospecter afin de mieux évaluer cette biodiversité.
Le maintien de stades forestiers matures, et localement d’arbres sénescents ou morts (chandelles et
troncs au sol) est également important pour la biodiversité forestière.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Le périmètre de la ZNIEFF de la forêt reste globalement le
même, mais les limites forestières sont plus détaillées. Sont
rajoutés quelques vallons forestiers attenants à la forêt sur la
rive gauche du Meu sur St-Vran, la Lande de la Croix rouge en
St-Launeuc, etc. Quelques prairies humides limitrophes
enclavées (St-Doha par exemple) sont conservées.