La tourbière de Kerroc’h conserve encore un petit intérêt écologique local qui justifie son maintien en ZNIEFF. La ZNIEFF englobe 2 parcelles humides où naissent des sources qui génèrent de petites zones tourbeuses aux points bas du site, à proximité du ruisseau (affluent du Ruisseau de Stanven, bassin versant de l’Ellé).
La plus grande parcelle est fortement pâturée et la lande humide qui surmontait la zone tourbeuse est plus ou moins en voie de destruction. Des gouilles aquatiques de bas-marais acides se sont formées et apportent une certaine diversité floristique (communautés à potamot à feuilles de renouée et millepertuis des marais, à éléocharis à tiges multiples, à scirpe flottant, à mouron délicat,...), mais une certaine eutrophisation de cette petite zone humide est perceptible, et graminées, jonc diffus et grandes herbes pourraient à terme tout envahir.
La présence de l’épilobe des marais (Epilobium palustre), plante de la Liste Rouge armoricaine (mais non déterminante pour les ZNIEFF) est à signaler.
Il subsiste une petite zone à molinie et narthécie, au fond probablement plus tourbeux, où potentiellement les plantes remarquables signalées dans le passé (placées encore en liste 2a pour mémoire) pourraient réapparaître sous l’effet d’un pâturage modéré, mais cette petite zone est très peu pénétrée par le bétail actuellement (2007).
Une saulaie tourbeuse est assez diversifiée, des fossés-mares très humides, à sphaignes, imbibent encore fortement le sous-bois. Le drainage est bien sûr à proscrire.
Les préconisations formulées à l’Inventaire des espaces remarquables du Centre-Ouest Bretagne en 2003 (source 54) restent d’actualité : pour maintenir durablement l’intérêt de la zone, il ne faut pas disposer de râtelier à foin dans la zone humide (non vu en 2007), ne pas surpâturer, et protéger le cours d’eau. Malgré l’ouverture créée par le pâturage, la menace principale à long terme reste la fermeture du milieu par les saules et bouleaux.
Le secteur d’alimentation amont proche de la tourbière n’a pas été inclus dans la ZNIEFF car il a été en partie drainé et boisé artificiellement, avec recalibrage du ruisseau.
Les prairies agricoles environnantes ne sont pas incluses dans la ZNIEFF.