Inscrite en ZNIEFF pour ses seuls oiseaux marins nicheurs (sternes, goélands, Tadorne de Belon, Huîtrier pie et Grand Gravelot) dans le milieu des années 1980, l’Île Losquet a vu disparaître en quelques années toutes ces espèces, tout d’abord par la prédation et la concurrence spatiale entre goélands et sternes au détriment de ces dernières, puis la diminution des ressources alimentaires d’origine anthropique qui favorisaient les goélands, et sans doute la prédation des renards et visons d’Amérique observé dans tout le Trégor (source 53), ainsi que l’augmentation de la pression touristique sur le littoral. Plus spécifiquement, cette île portait un pylône de transmissions de 200 mètres de hauteur et ses équipements, installés au début des années 1960, qui générait aussi de la présence humaine.
Le pylône et toutes ses infrastructures ont été enlevés. L’île a été rachetée par le Conservatoire de l’Espace Littoral en 2005, qui a réalisé une importante remise en état des lieux. Cette île de pratiquement 10 hectares possède une belle végétation littorale particulièrement typée : lande littorale à bruyère cendrée et ajonc d’Europe prostré, pelouse à fétuque et armérie ou liseré à brachypode penné, groupement de rochers à orpin des anglais, végétation chasmo-halophile de hauts d’estran rocheux et de cordon de galets. Seul environ un hectare, à l’endroit où était implanté le pylône, porte une prairie-pelouse rudéralisée.
La ZNIEFF englobe également le champ de blocs médiolittoral exposé et les rochers et récifs qui se poursuivent sur sa pointe Nord-Ouest, ainsi qu’une frange proche de la passe sableuse du chenal maritime la séparant de l’estran de l’Île d’Aganton (ZNIEFF n° 00000783).
En plus de la végétation remarquable et très dominante constituée par cette lande et pelouses maritimes, déterminantes pour la zone, trois espèces végétales remarquables sont présentes : l’une protégée en Bretagne, le chou marin (Crambe maritima), et deux autres particulièrement rares en Côtes d’Armor et en Bretagne : le genêt des teinturier sous sa forme littorale prostrée, très typée (Genista tinctoria subsp. littoralis) et la bugrane renversée (Ononis reclinata).
Le Phoque gris est très régulièrement observé en pêche autour des roches au Nord de l’île (sources 1et 53)
Ces données de plantes remarquables, la flore, le peuplement de passereaux nicheurs de l’île (8 espèces en 2005) et des débuts d’inventaires d’invertébrés (gastéropodes terrestres notamment) ont été collectés par Patrick Hamon et différents informateurs du Groupe d’Études Ornithologiques des Côtes d’Armor (GEOCA) pour le Conservatoire du Littoral (source 53).
Cette très intéressante démarche d’inventaires est à poursuivre et encourager.
Les tempêtes maritimes et les paquets de mers ont notablement "grillé" la végétation de la lande par endroits sur la côte Ouest, en 2008. Les déchets échoués et éoliens sont fréquents.
Intérêts historiques :
L'Île Losquet ("île brûlée") fut l´objet d'une extraction intensive de granite depuis la moitié du 19ème siècle (en particulier pour approvisionner le chantier du viaduc de Morlaix). Les traces de la présence des carriers sont encore visibles au nord de l'île : abris de carriers, forge, front de taille, excavations et déchets des carrières (source : Inventaire général du patrimoine culturel).
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Le périmètre de la ZNIEFF a été élargi à l’estran rocheux de l’île ainsi qu’aux rochers constamment émergés et ceux soumis aux marées (reposoirs d’oiseaux marins et secteur de chasse du Phoque gris) qui sont dans son prolongement naturel au Nord-Ouest.