ZNIEFF 530015423
TOURBIERE DE LA LANDE DE SAINT-YVES

(n° régional : 00000588)

Commentaires généraux

¨ Descriptif synthétique : La Tourbière de la Lande de St Yves occupe la tête d'un petit vallon et est à la naissance d'un ruisseau affluent du ruisseau du Moulin de Kerleshouarn (Bassin versant du Blavet). Mentionnée dans les inventaires depuis 1993, elle mérite toujours d'être réinscrite en ZNIEFF malgré sa taille réduite et l'évolution, à priori défavorable, des habitats remarquables qu'elle abrite (voir conditions de conservation).

Ce site est naturellement boisé à près de la moitié de sa superficie (auquel il faut rajouter près de 10 % de boisements résineux), les bois humides se trouvant sur la ligne de talweg principale (dans un axe Ouest-Est). Les zones humides ouvertes sont des prairies encore diversifiées qui s'étendent un peu de part et d'autre du talweg dans la partie amont, ainsi qu'une lande dans un environnement boisé dans la partie aval. Un réservoir, proche d'un boisement résineux est présent le long du cours d'eau à l'aval. Pour les habitats et les espèces qu'elle renferme, cette zone tourbeuse possède un intérêt local.

¨ Milieux principaux : - Landes, méso-hygrophile à Ajonc nain et Ericacées et hygrophile à tourbeuse à Bruyère à 4 angles, Callune et sphaignes, dans ce dernier habitat la végétation comporte de petites ²plages² naturellement basses au caractère assez fixé (présence de lichens terricoles indicateurs), c'est un faciès en forte raréfaction en Bretagne.

- Prairies humides à Jonc acutiflore, assez diversifiées car possédant localement une flore dérivant des landes et des bas-marais (en cours de drainage sur la rive gauche).

- Taillis tourbeux mésotrophe, composé d'une saulaie assez marécageuse et sur l'aval d'un bois de bouleaux à Laîche en panicule et sphaignes.

- Milieux connexes : chênaie acidiphile, boisements résineux de pins ou d'épicéas et prairie permanente artificialisée.

¨ Espèces remarquables : · Flore : présence d'une espèce végétale protégée au plan national, le Rossolis à feuilles rondes - Drosera rotundifolia (détecté en 1993 mais non revu récemment, existe potentiellement mais dans un habitat réduit). Présence de deux sphaignes assez peu communes : Sphagnum compactum et Sphagnum squarrosum.

¨ Conditions actuelles de conservation : Malgré un classement en ²Zone Naturelle, affectée à une préservation stricte des tourbières² (NDat) au POS de Bubry (1993), le site n'a pas échappé à diverses dégradations en son sein et sur ses marges : rectification du cours d'eau sur l'aval, boisement résineux (en partie sur la lande tourbeuse déterminante). Des travaux récents de drainage sur une prairie humide du site et d'arasement de talus sur la périphérie immédiate (au Nord) ne vont pas dans le sens de la bonne conservation de la zone humide et de ses habitats. L'absence de gestion sur la lande résiduelle fait qu'à moyen ou long terme le boisement naturel refermera cette ²clairière² déjà réduite.

L'arrêt du drainage et le rebouchage de drains, la mise en place de bandes enherbées permanentes faisant ²tampon² entre les cultures et la zone humide au Nord, seraient des mesures positives à favoriser. La poursuite d'une gestion extensive sur la prairie incluse dans le site, et des mesures de maintien de la lande après sensibilisation des propriétaires forestiers concernés sont à préconiser.

Commentaires sur la délimitation

- Le périmètre de la ZNIEFF comprend toutes les zones humides détectables (exprimées par la végétation hygrophile en place) relatives aux sources et au ruisseau qui prend naissance dans ce site, ainsi que la végétation mésophile de la bordure immédiate ou proche (quand elle existe encore) utile à la protection physique de cette zone humide. (3)

- Deux unités plus artificielles sont conservées dans la ZNIEFF car incluses dans le périmètre tel que défini plus haut et/ou trop liées dans une même parcelle à des milieux retenues comme déterminants (un haut de prairie artificialisé et un boisement résineux composite), le site s'arrête sur l'aval au niveau d'une ancienne voie, les milieux humides se poursuivent par la suite mais sont moins étendus et perdent leurs caractères remarquables, ils ne sont pas retenus (2 et 4).

- Les habitats les plus diversifiés, déterminants, occupent plus de la moitié de la superficie de la ZNIEFF et sont assez bien répartis dans le périmètre. (2)