Ce tronçon de l’Isole présente sur environ 10 kilomètres de long, une population étendue et relativement
dense de Flûteau nageant, plante aquatique inscrite à la Directive Habitat du fait de son endémisme
européen à caractère atlantique. Elle est probablement favorisée par l’éclairement de la rivière, en
l’absence de ripisylve ; les rives conservent seulement quelques arbres dispersés et un liseré plus ou
moins continu de roselière à Baldingère et de Canche cespisteuse, indiquant une nappe d’eau très
fluctuante.
La rivière connait en effet des débits très contrastés : les crues répondent rapidement aux fortes pluies,
tandis qu’en période estivale, la rivière peut connaître des assecs sévères. Ce comportement résulte de la
nature géologique des terrains (micaschistes) mais est renforcée par la présence d’un réseau dense de
fossés de drainage anciennement (années 70) réalisés sur les prairies humides connexes.
Ces périodes d’assecs sont supportées par les plantes aquatiques mais s’avèrent plus préjudiciable pour
la faune piscicole en période estivale ; des interventions de sauvetage ont été réalisées. Le peuplement
piscicole (truite, chabot) reste toutefois conforme à l’habitat à Truite même si celui-ci reste légèrement
influencé par l’environnement. Le lit mouillé, large d’environ 3 mètres, montre un fond majoritairement
constitué de sables et graviers, et alterne radiers et zones plus profondes en segments courts, restant
favorable à la reproduction de la Truite ainsi qu’au Saumon. L’Anguille, espèce migratrice amphihaline
qui connait une évolution de la population européenne inquiétante, est présente sur ce tronçon du cours
d’eau mais en faible densité, probablement du fait des infrastructures des papeteries de Cascadec,
présentes en aval et créant un obstacle à la migration, notamment pour la Lamproie marine qui ne se
reproduit qu’en aval.
La Loutre fréquente le bassin versant, elle y est sédentaire, ainsi que le Martin-pêcheur qui y est
reproducteur). En période hivernale, la ZNIEFF accueille plusieurs oiseaux d’eau (Héron cendré,
Aigrette garzette, Bécassines, Bécasse des bois…) qui se nourrissent sur les prairies humides ou dans
les cours d’eau.
Le lit majeur est occupé majoritairement par des prairies humides pâturées. En aval, près du bourg de
Scaër, elles sont abandonnées et sont remplacées par des mégaphorbiaies à Canche cespiteuse. Deux
petites zones d’anciennes moliniaies tourbeuses en cours de boisement ont été incluses à la znieff. Ces
secteurs permettent une plus forte diversité biologique et sont à préserver.
La conservation de la zone nécessite principalement de prévenir toute perturbation hydrologique
notamment par drainage des prairies humides connexes et la plantation d’arbres à moins de 20 mètres de
la rivière. Le secteur connait en effet un phénomène de plantations d’anciennes parcelles agricoles par
des résineux.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
La délimitation longitudinale de la zone se base sur
l’extension de la station de Luronium natans.
Les limites latérales incluent les zones humides de
part et d’autre du cours d’eau, dans un souci de
prise en compte du fonctionnement hydrologique
superficiel.