Descriptif synthétique : La zone constitue un complexe cohérent de rochers, landes sèches à humides, landes tourbeuses et
tourbières de pente essentiellement situés sur un versant exposé au Nord-Ouest. Cet ensemble abrite les tourbières du Nesnay,
de Roc’h Trédudon, le complexe tourbeux de Roc’h ar Feunteun – le Relecq (jusqu’à l’étang aval du Relecq) et les tourbières
proches de Quilloguès. Ces zones humides sont des sources majeures pour les rivières Penzé et Queffleuth. Sur un replat de
haut de versant, une petite tourbière de couverture est en voie d’édification (habitat exceptionnel en France). La flore
caractéristique de ces milieux contient également des éléments rarissimes. Les landes avec une juste proportion de quelques
prairies agricoles enclavées accueillent une avifaune remarquable d’intérêt patrimonial. Cet ensemble a un niveau de valeur
national.
Milieux principaux : Affleurements rocheux remarquables (schistes et quartzites) en ligne de crête avec végétation
pionnières saxicoles, micro-pelouses sèches et landes sèches (différents faciès). Landes mésophiles, humides, tourbeuses
(ouvertes oligotrophes par endroits). Tourbières de pente à Narthécies, communautés pionnières aquatiques, sur tourbe nue
ou dépression de la lande (Rhynchosporion). Tourbière de couverture à Sphagnum magellanicum. Prairies et bois humides
à tourbeux (en quelques points aval). Certaines activités agricoles participent à l’entretien des landes et des tourbières par le
pâturage ou la fauche (bien développée dans ce secteur des Monts d’Arrée).
Espèces remarquables :
Flore : présence de 7 espèces végétales protégées au plan national (5), régional (1), départemental (1). Le Lycopode en
massue a malheureusement disparu de sa station. Le Lycopode des tourbières – Lycopodiella inundata,, l’Osmande royale –
Osmunda regalis, Le Rossolis à feuilles rondes – Drosera rotundifolia – le Rossolis intermédiaire Rossolis intermedia , la, le
Spiranthe d’été Spiranthes aestivalis,, le Malaxis des tourbières Hammarbya paludosa (orchidée très rare en France et en
Europe, près du quart de la population française connue est contenu dans cette zone. La Sphaigne de La Pylaie – Sphagnum
pylaisii, espèce d’intérêt communautaire inscrite à la Directive Habitats est également bien représentée dans ce site. 12 autres
espèces végétales menacées sont présentes sur la zone dont les rares ;
Faune :
Insectes : 11 espèces d’odonates ont été observées à l’étang de l’abbaye du Relecq (GRETIA 2004) dont l’Agrion délicat
Ceriagrion tenellum le Dympetrum à nervures rouges Sympetrum foscolombii, le Sympetrum noir Sympetrum danae.
Lépidoptère : Ecaille chinéeEuplagia quadripunctaria
Le Courlis cendré est nicheur, en particulier sur les secteurs de landes fauchées, à proximité des prairies pâturées. Les
Busards Saint Martin et cendré, se sont reproduits dans les landes, jusqu’à l’année 2000 au moins, et les utilisent comme
zone de chasse.
Chiroptères : 9 espèces recensées en 2004 (GMB) sur le site de l’Abbaye du Relecq dont 4 espèces de la Directive
européenne Habitats : Grand Rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum la Barbastelle Barbastella barbastella, le Murin de
Daubenton Myotis daubentoni l’Oreillard Plecotus spp
La Loutre fréquente les ruisseaux, les étangs et les zones de sources.
Conditions de conservation : elles sont actuellement bonnes grâce aux pratiques agricoles positives que sont la fauche des
landes mésophiles et humides et, localement, le pâturage extensif sur certaines zones tourbeuses (pratiques aidées par des
Mesures Agro-environnementales). Il ne semble pas que de nouvelles mises en culture de landes aient été effectuées depuis la
cartographie des habitats établis par J. Durfort FCBE 1999 – 2001. La protection et la gestion de certains habitats
remarquables (tourbière de couverture) et stations botaniques d’espèces très rares nécessitent des actions conservatoires, avec
l’accord des propriétaires et des exploitants en partenariat avec les collectivités locales, les associations et les scientifiques.
La réhabilitation de l’ancien site de décharge d’ordures ménagères du Nesnay en Plounéour Menez, menée en concertation
étroite avec la commune, en est un exemple. Dans le cadre de la mise en œuvre de Natura 2000, les procédures d’évaluation
préalable des incidences devrait permettre de limiter l’impact de certaines activités (manifestations de loisirs rassemblant un
public nombreux, par exemple…).
Cette zone s’inscrit dans le vaste continuum de landes et
de tourbières des Monts d’Arrée. La ZNIEFF Nord Roc’h
Trédudon Le Relecq est un sous ensemble de taille
moyenne, pour conserver sa précision à l’inventaire, et
dont le découpage est surtout justifié par la topographie et
l’hydrographie, l’agencement spatial des habitats et par
une concentration d’éléments floristiques et faunistiques
remarquables qui lui confère un intérêt majeur.
La moitié du périmètre est au contact avec d’autres
ZNIEFF de type 1 (en partie à l’Ouest, à l’Est et au Sud)
où le contour choisi (limite administrative) suit de près
l’axe synclinal des Monts d’Arrée et les limites hautes
des bassins versants). L’autre moitié est justifiée par
l’existence, à l’extérieur de ces limites, d’une beaucoup
plus forte proportion de milieux artificialisés jouant un
rôle moins fonctionnel vis-à-vis des landes.