La ZNIEFF de la Dune de Vauvert abrite un petit massif dunaire situé au fond de la baie de l’Arguenon
en position relativement abritée. Elle inclut aussi la Pointe du Château parlant qui limite la dune à
l’Ouest et porte quelques éléments intéressants de pelouses et de végétation des fissures des rochers
littoraux. Actuellement érodé par le vent et la surfréquentation humaine en bordure dans sa partie Ouest,
et exposé à l’érosion marine dans sa partie Est, le massif ne porte qu’une frange étroite et discontinue de
dune mobile à oyat. L’essentiel est constitué par une dune fixée herbeuse, laissant s’étendre par places
une dune grise rase, le long du sentier littoral la traversant en long ainsi qu’à son revers au niveau
d’anciennes excavations. En arrière se trouve un fourré dense à troènes et prunelliers susceptible de
gagner sur le bourrelet dunaire, puis, parfois en légère dépression, une ormaie-frênaie littorale, et enfin
plusieurs unités de frênaie littorale de ravin établies sur une falaise morte très escarpée par endroits.
Les rochers littoraux, les habitats dunaires et l’essentiel de ces espaces boisés sont des habitats d’intérêt
communautaire (prioritaires pour l’ensemble de la dune fixée et ces bois) dont la protection et la bonne
conservation sont recherchées, plus particulièrement car cet espace est inclus dans le site Natura 2000 :
«Baie de Lancieux, baie de l’Arguenon, côte de St-Briac à Dinard».
Les sables calcaires (coquilliers) et les conditions climatiques locales (ensoleillement assez important,
faiblesse des précipitations) permettent la présence de nombreuses espèces végétales dont quelques unes
sont menacées à l’échelle armoricaine (notamment les espèces déterminantes) ou bien sont rares à très
rares, au moins au niveau départemental. Une plante de la dune mobile, protégée en Bretagne, le
panicaut de mer, n’a pas été revue récemment mais est susceptible de revenir sur le front de dune.
L’avoine pubescente (Avenula pubescens) graminée des pelouses calcaires y est particulièrement bien
représentée. L’orchis bouc (Himantoglossum hircinum) peu abondant doit aussi être respecté, comme
toutes les orchidées et autres plantes du milieu dunaire. Ainsi de nombreuses petites plantes printanières
de la dune rase sont très peu communes en Côtes d’Armor : Vicia lathyroides, Bupleurum baldense,
Minuartia hybrida, etc. L’espace en culture présent sur un fond sableux calcaire porte aussi des
adventices particulièrement rares en Bretagne : Valerianella rimosa, Herniaria hirsuta, etc.
Plage et dune de Vauvert sont relativement épargnées par la forte fréquentation balnéaire du fait de
conditions d’accès automobile rudimentaires. Mais la fréquentation de ce littoral engendre déjà des
problèmes d’érosion et de dégradations dès que les personnes s’écartent du sentier principal du haut de
dune ou séjournent sur la dune : aggravation des éboulements de la dune fixée en front de dune, foyers
et déchets sur la dune rase, prélèvements d’orchidées, etc. Mais le minimum d’informations manque
encore actuellement (2009) aux départs des accès pédestres de la dune et la plage pour tenter de
prévenir, ou au moins limiter, ces dégradations.
Ce site est complètement inclus dans une zone de préemption du Département des Côtes d’Armor, mais
celui-ci n’y possède (en 2009) que 3 parcelles totalisant environ 17 ares, l’essentiel restant privé.
Compte tenu de la valeur botanique du site, qui est assez importante, et de la nécessité à court ou moyen
terme d’aménager légèrement la circulation des personnes pour limiter l’érosion et les dégradations, il
serait sans doute souhaitable de renforcer les acquisitions.
Le maintien d’une activité agricole en arrière de la dune serait intéressant, à la condition qu’il s’agisse de
cultures sans intrants et laissant largement s’exprimer les plantes adventices et messicoles.
Une étude paysagère sur l’ensemble « Château du Guildo et Dune de Vauvert » est en cours (2009-2010)
devant déboucher sur un projet d'aménagement du site.
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Le périmètre de la ZNIEFF est peu modifié par rapport
au précédent. Il prend mieux en compte l’ormaie littorale
qui est au contact Nord-Est de la dune. Et il exclut les
propriétés encloses et jardins situés juste en arrière de la
partie boisée, ainsi que les cultures, à l’exception d’un
espace cultivé plus sablonneux au contact de la dune car
porteur de plusieurs plantes adventices calcicoles rares.