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Anciennement repérés comme biotopes à sphaignes par Touffet en 1969, sous le nom de : "Forêt de Bily près d’Elven", ces espaces tourbeux réduits, au sein de landes mésophiles et sèches boisées, n’ont pas été décrits dans l’inventaire des tourbières de Bretagne (1985). L’existence de landes humides à ce niveau sera à nouveau signalée par David en 1996, dans une liste de stations principales de cet habitat dans les landes de Lanvaux (Bois de St-Bily - Plaudren).
Plusieurs de ces vallons ont depuis fait l’objet de creusement d’étangs à vocation cynégétique et de réservoir pour la lutte contre les incendies. Certains de ces aménagements ont mis à jour les potentialités floristiques du milieu, en créant les conditions pour que des communautés végétales pionnières, aquatiques, et venant sur tourbe nue, s’expriment, principalement par les spores et graines qui étaient conservées dans le sol organique.
Plusieurs naturalistes ont découvert peu à peu ces dernières années le grand intérêt biologique, et particulièrement floristique, du site. Ces vallons sont situés sur le versant Sud du Bois de St-Bily sur les territoires des communes de Plaudren et Plumelec, cette unité de landes boisées se poursuit sous le nom de Bois de Cadoudal sur cette seconde commune.
Quatre espèces végétales protégées au plan national ont été relevées dans ce site : les rossolis intermédiaire et à feuilles rondes (Drosera intermedia et D. rotundifolia) cette seconde espèce plus localisée ; et deux ptéridophytes : l’une pionnière des bords de mares acides : la pilulaire à globules ou boulettes d’eau (Pilularia globulifera), l’autre le lycopode inondé (Lycopodiella inundata) dont c’est la seule station actuellement connue pour l’ensemble du Morbihan. Découvert par Sourget en 2003, c’est la première observation de ce lycopode dans ce département depuis le XIXème siècle, dans cette ancienne localité signalée par le botaniste Le Gall.
8 autres plantes menacées sont présentes, dont les 2 rhynchospores blanc et brun (Rhynchospora alba et R. fusca), ce dernier, le plus rare à l’échelle régionale, est représenté dans le site par plusieurs stations. Une mention particulière doit également être faite à une graminée menacée des bois clairs et landes très peu commune en Bretagne bien qu’appartenant au domaine atlantique : l’avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium) dont les rares stations morbihannaises se concentrent dans ce secteur
central de Lanvaux et ses abords. Elle s’est réfugiée dans quelques allées forestières en landes, en bonne partie incluses dans la zone.
Le Bois de St-Bily marque également la limite Est de répartition de l’escargot protégé et d’intérêt communautaire : l’Escargot de Quimper (Elona quimperiana).
Il serait bon qu’une information des propriétaires des boisements et des plans d’eau soit réalisée concernant le grand intérêt floristique et l’enjeu de conservation que représentent les vallons tourbeux de cet ensemble forestier. Certains habitats de landes tourbeuses naturellement basses mais enrésinées se révèleront improductifs et mériteraient qu’une réhabilitation de la lande soit tentée. Certaines stations botaniques sont trop rares pour quelles disparaissent à nouveau par évolution, naturelle mais défavorable, du milieu. Il serait ainsi souhaitable qu’une surveillance des stations et qu’éventuellement de petits travaux de gestion puissent être réalisés pour leur sauvegarde à moyen ou long terme.
Le périmètre de cette nouvelle ZNIEFF se présente en 3 unités disjointes centrées plus particulièrement sur des vallons majoritairement en landes humides et tourbeuses, de manière à ne pas annexer trop des boisements artificiels résineux qui les séparent. L’unité la plus à l’Ouest prend de plus en compte des allées forestières en landes pour des raisons botaniques (avoine de Thore).
