Ce petit fleuve côtier (environ 30 kms de linéaire principal et 150 ha de bassin versant) accueille 4
poissons migrateurs amphihalins d’intérêt patrimonial : le Saumon atlantique, l’Anguille, la grande
Alose, la Truite de mer.
Le Goyen accueille le Saumon atlantique pour sa reproduction entre novembre et février et les premiers
stades de développement de ces juvéniles. Le Goyen est l’un des 25 principaux cours d’eau bretons où le
stock de Saumon atlantique est jugé fonctionnel et autorise des captures régulières par la pêche, Le
Goyen contribue à hauteur d’environ 2% à la production de smolts (individus aptes à migrer vers la mer)
en Bretagne (La production du Goyen est estimée à 1068 smolts équivalant au retour d’environ 227
géniteurs). Les indices d’abondances du Goyen sont parmi les plus élevés des cours d’eau bretons. Le
cours principal du Goyen apparait comme le tronçon qui contribue le plus à la production (à hauteur de
2/3). L’affluent principal, le ruisseau de Lochrist, offre des conditions favorables à une production de
16%.
A l’inverse du Saumon, l’Anguille rejoint le Goyen, pour son développement juvénile, durant le
printemps. La Bretagne est l’une des dernières régions recevant une quantité appréciable de civelles, au
sein de la façade atlantique européenne. Cette espèce connait une évolution inquiétante de sa population
européenne qui est considérée comme étant « en dehors des limites biologiques de sécurité » (Le
recrutement est désormais quasiment nul dans les pays riverains de la baltique et de la Mer du Nord).
l’Anguille apparait fréquenter l’essentiel du chevelu hydrographique (elle est contactée sur les 4 stations
d’indices d’abondance de juvéniles de saumons). La densité dans le Goyen est élevée.
La grande Alose fréquente uniquement la partie aval du Goyen, jusqu’au pont de Kermarie, les
observations portent sur quelques individus. Cette espèce anadrome est considérée comme d’intérêt
patrimonial car elle n’est présente d’une manière significative qu’en France et au Portugal, sur les côtes
de l’Atlantique Est. La Truite de mer, autre espèce amphihaline est présente sur le cours aval du Goyen,
jusqu’à la confluence entre le Goyen et le ruisseau de Stang Vraz.
Le reste du peuplement piscicole est conforme à sa catégorie de cours d’eau salmonicole : la Truite fario
est accompagné par du Chabot, de la Loche franche, du Vairon, de l’Epinoche.
Cette qualité du peuplement piscicole est à relier à la qualité du milieu. L’essentiel du chevelu
hydrographique du Goyen peut être rattaché à l’habitat d’intérêt communautaire des rivières avec
végétation du Ranunculion fluitantis et du Callitricho-Batrachion. On notera la présence de deux
espèces hyperatlantiques (sans statut en Bretagne) : Apium inundatum (aquatique) et Sibthorpia
europaea (talus suintants), toutes deux sensibles à la qualité de l’eau.
Outre son peuplement piscicole, le Goyen accueille aussi la Loutre. Sa présence a été relevée ces
dernières années, sans que le statut de l’espèce soit établi (individus erratiques, sédentarisation
effective ?).
Parmi les zones humides connexes au cours d’eau, hormis l’étang de Poulguidou (znieff de type 1
n°00000204 et arrêté de biotope), il est à relever l’existence de landes tourbeuses en amont de l’étang,
ainsi qu’à Pontigou en Landudec, en zones de sources (inventaire des tourbières du Finistère), idem à
Kerglaz en Poullan-sur-Mer, en zones de sources du ruisseau du Yun. Ces deux zones pourraient être
opportunément désignées en ZNIEFF ; sujet d’inquiétude : ces zones sont chacune soumises à une
dynamique de boisement artificiel et spontané préjudiciable à moyenne échéance.
Ailleurs, Les fond de vallées montrent des habitats plus communs : saulaies rivulaires à Salix
atrocinerea avec des secteurs fangeux à Chrysosplenium oppositifolium et prairies méso-hygrophiles
moyennement diversifiées sur le plan floristique, à l’exception de quelques prairies mésotrophes à
Carum verticillatum et Juncus acutiflorus. Le bord de rivière, en l’absence de ripisylve, montre une
mégaphorbiaie à Phalaris arundinacea révélant un battement de nappe inter-saisonnier bien marqué.
Les bois de coteaux sont principalement des futaies de Chênes à Houx, avec du Châtaignier et de rares
hêtres (habitat d’intérêt communautaire peu caractérisé). La plupart des boisements de coteaux sont des
accrus de chênes plus ou moins, les arbres creux ou sénescents sont quasiment absents des plantations
matures de résineux y sont dispersées.
Sur le plan géomorphologique, la vallée principale du Goyen présente l’intérêt de visualiser la « zone de
cisaillement sud-armoricaine »
TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos
propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et
localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).
Le périmètre de cette ZNIEFF a été étendu pour inclure
l’ensemble des zones de radiers et rapides répertoriés
comme favorable au Saumon atlantique sur le Goyen et
ses affluents. Dans un souci de fonctionnalité
hydrologique et écologique vis-à-vis des autres espèces
du peuplement salmonicole, l’ensemble du petit chevelu
hydrographique et les zones humides tributaires ont aussi
été incluses. Les boisements des coteaux, ont aussi inclus.
La limite aval est fixée à la limite de la ZNIEFF
« estuaire du Goyen (n°00000233), au niveau du bourg
de Pont Croix.
Cette nouvelle ZNIEFF inclut la ZNIEFF de type 1
« Etang de Poulguidou » (n°00000204).