ZNIEFF 530030059
ROC’H NIVELEN ET KEREZEN - BOIS ET ROCHERS DE KERÉRAULT ET SAINT-JEAN (ancien nom : BOIS DE KERERAULT ET ROCHERS DE L'IMPERATRICE)

(n° regional: 06060011)

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Descriptif synthétique et milieux principaux : important ensemble de rochers massifs : quartzites de la formation du Grès armoricain (Ordovicien) situé sur Plougastel-Daoulas en bordure Sud de l’Estuaire de l’Elorn (sur environ 4,5 kilomètres de longueur), dans un environnement boisé principalement de feuillus (une bonne partie de ces bois se rapportent à une hêtraie-chênaie acidophile atlantique d’intérêt communautaire), avec quelques ouvertures en landes sèches à mésophiles à ajoncs et bruyères ou landes à molinie et fougère aigle (autour de Roc’h Nivelen et Kerézen). De petits talwegs humides traversent localement cette formation (de part et d’autre de Roc’h Nivelen et au niveau de le Froud). Le Bois de Kerérault, le plus constitué, va jusqu’au contact de l’estuaire de l’Elorn entre le Passage et le Froud. Les faces des rochers en exposition Nord restent fraîches à humides et portent des habitats et espèces à fortes valeurs patrimoniales.

Espèces remarquables :

- Flore : présence de nombreuses espèces de bryophytes et de 3 fougères rares protégées en France : le dryoptéris atlantique (Dryopteris aemula) présent par places, l’hyménophylle de Tunbridge (Hymenophyllum tunbrigense) globalement abondant sur l’ensemble des rochers présents, et le trichomanès élégant (Trichomanes speciosum) ce dernier uniquement présent sous sa forme de prothalle dans les fissures de rochers ombragés (plusieurs stations dans la ZNIEFF). Peuplement bryophytique intéressant et diversifié avec plusieurs hépatiques déterminantes, dont Plagiochila spinulosa inscrite sur la liste nationale de la SCAP (Stratégie nationale de Création d’Aires Protégées terrestres métropolitaines), Kurzia sylvatica rare (ou méconnue) en Bretagne sur banquettes terreuses ombragées (plusieurs stations fournies dans le site), et surtout Lepidozia cupressina espèce subatlantique rare en Bretagne et en France qui a été revue sur tous les rochers de la zone (sauf au niveau du Rocher de l’Impératrice) et est localement en assez bonne abondance (stations historiquement connues : mention dans le Catalogue de Gaume

de 1956, et très certainement la plus importante concentration de cette espèce pour l’ensemble de la Bretagne - à préserver absolument).

- Faune : avifaune caractéristique des bois de feuillus sans espèces remarquables (source ZNIEFF 1998). L'Escargot de Quimper Elona quimperiana, espèce protégée au plan national est assez abondant.

Conditions actuelles de conservation : les principales menaces qui pèsent sur la végétation du site sont liées à l'exploitation forestière (abattage massif) qui peut modifier les conditions d'humidité et de lumière nécessaires au maintien des fougères. Le développement excessif de la fréquentation humaine sur le site (école d'escalade notamment) risque également d'aboutir à la destruction d'espèces protégées ou très rares, l’absence de certains rapaces pouvant trouver à nicher en falaise est déjà symptomatique.

Un dépotoir est présent au pied d’un gros rocher porteur d’hyménophylles à l’Est du village de Roc’h Nivelen.

Le Conservatoire Botanique de Brest propose une gestion du bois sous le régime de la futaie jardinée, en veillant à conserver un couvert végétal dense. Il importe de réaliser des expertises écologiques préalables en cas de création de nouvelles voies d'escalade sur les versants Nord de tous ces affleurements rocheux.

Le Département du Finistère possède en 2010 un peu plus de 23 hectares dans la zone : principalement sur le Bois de Kerérault, et plus localement le Roc’h Nivelen ; une zone de préemption départementale s’étend depuis le Passage jusqu’au Cosquer Saint-Jean à l’Est.

Le secteur du Bois de Kerérault et du Rocher de l’Impératrice a fait l’objet d’investigations naturalistes sur plusieurs groupes de faune et de flore en juin 2010 lors du Défi de la Biodiversité réalisé par l’association Bretagne Vivante en Rade de Brest.

Ce même secteur a probablement un intérêt archéologique majeur pour la période de l’industrie azilienne en Bretagne (10000 - 12000 ans av. J.C.), des fouilles sont prévues en 2012 au niveau d’un abri sous roche.

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