ZNIEFF 530030081
LITTORAL DE FRÉHEL ET PLÉVENON (fusion des ZNIEFF I : FALAISE AU SUD DE LA LATTE n° 00000413, ILOTS ET FALAISES DU CAP FRÉHEL n° 00010001, et de la ZNIEFF II : LANDES DU CAP FRÉHEL n° 0001)

(n° regional: 00000001)

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Descriptif synthétique et Milieux : Le Cap Fréhel est un site de valeur européenne unique par la diversité des types de landes et par leur grande superficie : landes littorales et sublittorales, landes sèches, mésophiles et humides, landes rases et à fourrés, landes tourbeuses. Principalement constitué de grès rose qui font la renommée de ses falaises, le socle du cap est parcouru de grandes fractures apparues postérieurement à sa mise en place et qui ont permis la remontée rapide d’un magma basaltique. Cette alimentation basaltique par volcanisme fissural est responsable de la formation des filons doléritiques qui engendrent des sols localement plus basiques et riches en calcium se ressentant à travers la végétation et la flore. Depuis 1965, les îlots de la Fauconnière et de l'Amas du Cap sont une Réserve ornithologique, principalement d’oiseaux marins nicheurs sur les îlots et falaises du cap.

La falaise se poursuivant au sud du Fort de La Latte et bordant la Baie de la Fresnaye s’abaisse peu en hauteur mais est plus abritée et thermophile (orientation sud-est), elle porte un ensemble de petits boqueteaux formant une forêt de protection contre l'érosion d'un réel intérêt paysager et d'un niveau de valeur biologique régional (GEHU 1984). Certains vallons portent des frênaies de ravins à scolopendre qui pourraient s’avérer d’intérêt communautaire (secteur du Château Serein).

A l’ouest du Cap Fréhel et dans sa continuité littorale, la côte des Grèves d’en Bas et l’espace dunaire du Vieux-Bourg, qui n’étaient curieusement pas repérés en ZNIEFF jusqu’à présent malgré un patrimoine floristique remarquable depuis longtemps connu, sont cette fois intégrés dans cette zone de type I. l’espace des Mielles (nom originaire des côtes de la Manche donné aux espaces dunaires qui ont été partiellement mis en cultures) qui s’étend au sud de la route côtière départementale n° 34a (en face du

camping) est porteur d’une flore remarquable et protégée rare ce qui justifie son intégration dans la zone (une extension de la zone Natura 2000 à ce niveau est aussi à proposer). Sa gestion devrait être mieux adaptée au cycle biologique de ces plantes patrimoniales (orchidées notamment).

De la Pointe aux chèvres jusqu’au niveau du lieu-dit la Carquois, les falaises et certaines carrières désaffectées et les hauts de versant en landes sont aussi intégrés à la zone (présence d’espèces et d’habitats déterminants).

Flore : la zone comporte pas moins de dix plantes protégées dont deux au plan national : le rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) et la patience des rochers (Rumex rupestris), cette dernière est également une plante d’intérêt communautaire. Huit plantes sont protégées en Bretagne et se tiennent dans une assez grande variété de milieux : le chou marin (Crambe maritima) dans la zone proche des laisses de mer, le panicaut maritime (Eryngium maritimum) en dune vive, les orchidées orchis grenouille (Coeloglossum viride) et ophrys araignée (Ophrys sphegodes) dans les systèmes dunaires de Fréhel, l’eufragie à larges feuilles (Parentucellia latifolia) le long des chemins arrière-dunaires et sur filons de dolérite, l’hélianthème nummulaire (Helianthemum nummularium) sur pelouse calcarifère dunaire ou de lande, le peucédan officinal (Peucedanum officinale) trouvé sur les filons alcalins de dolérite traversant le plateau des landes du Cap Fréhel : unique localité des Côtes d’Armor pour une espèce par ailleurs très localisée en Bretagne (littoral sud-est du Morbihan), et l’arbousier (Arbutus unedo) peut-être indigène ou au moins signalé naturalisé entre Fort la Latte et Port St-Géran.

Vingt cinq autres plantes sont également déterminantes pour la ZNIEFF parmi lesquelles : l’épervière de Lepeletier (Hieracium peleterianum) plante de pelouse rase très localisée en Bretagne et présente seulement autour du Cap Fréhel en Côtes d’Armor ; le sceau de Salomon odorant (Polygonatum odoratum) en falaise maritime et aussi localisé à l’ensemble Cap d’Erquy - Cap Fréhel pour le département ; la prêle rameuse (Equisetum ramosissimum) qui ne possède que quelques stations sur la côte du Penthièvre qui sont les plus septentrionales du littoral français ; et la fougère : doradille des ânes (Asplenium onopteris) très rare en Bretagne et qui possède une station dans un bois de la côte est du Cap bordant la Baie de la Fresnaye, c’est l’une des 37 espèces végétales de très grand intérêt patrimonial pour la Bretagne (Conservatoire botanique national de Brest). Une autre plante ayant ce statut : la silène dioïque des Shetlands (Silene dioica var. zetlandica) est signalée sur les vires de la falaise du Cap Fréhel.

Présence d’une petite hépatique de sols tourbeux dénudés et apparemment rare en Bretagne : Cladopodiella francisci.

Faune : - Vertébrés : le cap Fréhel est un site d’hivernage (blockhaus et grottes en falaise maritime) et de chasse pour plusieurs espèces de chauves-souris parmi lesquelles au moins 6 espèces sont déterminantes pour la ZNIEFF en particulier le Grand rhinolophe et le Petit rhinolophe, cette dernière espèce, en régression en Bretagne, hiverne en très faibles effectifs depuis 2000 dans le site mais occupe aussi des gîtes de reproduction sur Fréhel et des communes proches. Les hauts de versants de la côte en falaise du secteur de Château Serein sont aussi des secteurs de chasse reconnus pour plusieurs autres espèces de chiroptères.

Plus d’une dizaine d’espèces d’oiseaux sont déterminants pour la zone : quelques oiseaux nicheurs des landes et surtout des oiseaux nicheurs en falaise parmi lesquels le Faucon pèlerin et le Grand corbeau, et des oiseaux marins du cap Fréhel et ses îlots. L'intérêt ornithologique de la Réserve ornithologique et des falaises environnantes est surtout lié aux espèces suivantes :

- le Pétrel fulmar : présence stable avec entre 11 à 24 sites apparemment occupés (difficile à suivre du fait de la dispersion des corniches fréquentées par cette espèce)

- la Mouette tridactyle: la dernière petite colonie de l’espèce en Bretagne subsistant hors du Cap Sizun - Point du Raz reste en situation précaire (entre moins de 20 nids à plus de 50 entre 2008 et 2011)

- le Pingouin torda : la colonie du cap Fréhel accueille environ 17 % des 41-43 couples de pingouins recensés en Bretagne en 2011, mais aucun site n'est sur les îlots en réserve.

- le Guillemot de Troïl : avec 238-259 couples, la colonie du cap Fréhel accueille environ 81 % des 298-319 couples de guillemots recensés en Bretagne en 2011, la tendance est cependant à la baisse.

-enfin la reproduction de l’Huîtrier-pie, et les effectifs nicheurs du Cormoran huppé, et du Goéland argenté (source n° 94).

Le Cap Fréhel est aussi une halte et voie migratoire pour les oiseaux (et suspectée pour les chiroptères).

Le recensement des reptiles et amphibiens est assez complet sur la zone, le Triton crêté espèce d’intérêt communautaire inscrite à l’annexe 2 de la Directive Habitat a été signalé en 2002 près du Camping des Grèves d’en Bas et a été à nouveau repéré plus récemment sur une zone tourbeuse du cap.

- Invertébrés : des travaux importants sur plusieurs groupes d’invertébrés ont été réalisés sur ce site par des chercheurs de l’Université de Rennes I dans les années 1970. La lande humide de Fréhel est une zone très riche en insectes caractéristiques des landes humides (source n° 75), celles-ci portent une population de gentiane pneumonanthe (également plante déterminante pour la zone) plante hôte d’un papillon protégé rare : l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon alcon), la métapopulation de cette espèce est régulièrement suivie depuis 1999 par le Groupe d'Etude des Invertébrés Armoricains (GRETIA).

Protections, Conditions actuelles de conservation :

Les Landes du Cap Fréhel et abords du Fort La Latte sont un site classé depuis le 1er juillet 1967 (environ 469 ha dont une très grande partie est incluse dans cette ZNIEFF). Une vaste zone de protection spéciale (ZPS) couvrant 95 % d’espace marin englobe aussi la Zone spéciale de conservation (site Natura 2000 pour lequel le Syndicat Mixte Grand Site Cap d'Erquy Cap Fréhel est opérateur).

Certains blockhaus ont été mis en protection pour éviter le dérangement des colonies de chauves-souris. De nombreux aménagements ont été réalisés pour la circulation des visiteurs dans le respect des espaces naturels, mais des regroupements ou manifestations de masses sur le site peuvent encore être préjudiciables aux landes et pelouses littorales et aux colonies d’oiseaux. Les survols d’hélicoptères à basses altitudes peuvent aussi causer de grands dérangements.

Les suivis ornithologiques annuels sont assurés par l’association Bretagne Vivante - SEPNB et le Syndicat Mixte Grand Site Cap d'Erquy Cap Fréhel. Un programme d’animations estivales est élaboré en partenariat avec les Offices de Tourisme.

Intérêts géologique et archéologique : la série sédimentaire rose d’Erquy - Fréhel d’âge ordovicien (environ - 470 millions d’années) constitue un ensemble géologique d’intérêt national (source n° 90).

Le Cap Fréhel a aussi un intérêt historique : édifices militaires de plusieurs époques, phares.

Liens écologiques et fonctionnels avec d'autres ZNIEFF : cette zone est en contact à l’ouest avec la ZNIEFF n° 0000 0037: « Côtes de Sables d’Or les Pins - les Hôpitaux et Estuaire de l’Islet » (révisée en 2010), et également avec la ZNIEFF type II de la Baie de la Fresnaye (n° 0053).

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