Ensemble de vasières et prés-salés développés dans des anses pénétrant profondément le bocage, figurant sur la liste des milieux à protéger dans la Directive du Conseil des Communautés Européennes pour la conservation des oiseaux sauvages.
La rade de Brest constitue un site important de halte migratoire et d'hivernage pour de nombreuses espèces d'oiseaux d'eau (plongeons, grèbes, anatidés, limicoles). Cela tient à l'existence de vastes zones d'eau peu profondes et de rivages variés (rochers, cordons de galets, vasières), offrant aux oiseaux des ressources alimentaires abondantes. L'importance des effectifs d'oiseaux hivernants fait de la rade de Brest une zone humide d'importance internationale pour l'avifaune
Zone d'hivernage importante pour les oiseaux d'eaux, d’importances : internationale pour l'hivernage du Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), et nationale pour le Harle huppé (Mergus serrator) et le Plongeon arctique (Gavia artica) (extrait et source : évaluation de la ZPS 2010).
Intérêt botanique des prés-salés caractérisé par une grande diversité floristique et par la présence de Limonium humile (petit Statice), plante protégée en France dont la Rade de Brest abrite l'ensemble des stations françaises de l'espèce et qui fait l’objet de suivis constants et d’efforts de protection et gestion (Conservatoire botanique national de Brest).
Descriptif synthétique : Vaste baie soumise aux marées comprenant plusieurs ensembles de prés-salés de valeur nationale, et recevant plusieurs rivières côtières ainsi que le fleuve Aulne dont toute la partie estuarienne soumise aux marées et les espaces naturels remarquables le bordant directement sont à présent compris dans la zone.
Milieux principaux : - infralittoraux : fonds de vases (coquillières ou avec localement du maërl) entourant d’importants bancs de maërl dans la Baie de Daoulas et face à l’Anse de Poulmic
- intertidaux : slikke (vasières maritime et d’estuaire) et nombreuses communautés végétales de prés-salés et prairies halophiles ; herbiers de zostères (localisés) ; champs de blocs ; levées de blocs et galets formants de nombreux et remarquables cordons littoraux (grand intérêt géomorphologique) - terrestres :
falaises côtières avec végétation rochers ; espaces boisés feuillus (principalement hêtraie-chênaie d’intérêt communautaire) sur plateau et versants littoraux pentus (faciès à luzule sylvatique), roselières subhalophiles (environs de la pointe de Rosconnec), …
Espèces remarquables : près de 70 espèces déterminantes pour la zone.
* Flore : plusieurs phytocénoses halophiles rares et présence de 6 espèces protégées au niveau national (les plantes à fleurs : Limonium humile, Serapias parviflora et Rumex rupestris, ce dernier d’intérêt communautaire : 2 stations recensées ; et 3 fougères : Dryopteris aemula, Hymenophyllum tunbrigense et Trichomanes speciosum celle-ci uniquement connue dans le site sous sa forme de prothalle est aussi d’intérêt communautaire), et 3 espèces protégées au niveau régional (Lotus parviflorus et Parentucellia latifolia à Traon Liors en Plougastel-Daoulas, l’orchidée Neottia nidus-avis en Forêt domaniale de Landévennec), et plus d’une douzaine d’espèces végétales déterminantes pour les ZNIEFF, dont des plantes souvent liées aux marges des prés-salés rares en Finistère et en Bretagne (les glycéries Puccinellia distans et Puccinellia rupestris, et la discrète ombellifère Bubleurum tenuissimum).
* Faune : zone d'intérêt communautaire pour les oiseaux (ZICO + ZPS) et intérêt majeur comme halte migratoire et pour l'hivernage des anatidés et des limicoles. Zone d'hivernage très importante pour le Harle huppé et le Grèbe à cou noir. Reproduction du Tadorne de Belon. Le marais de Rosconnec est réputé pour le passage en migration d’effectifs significatifs du très rare passereau, endémique des grands marais d’Europe centrale : le Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola). Présence régulière de plusieurs individus de Balbusard pêcheur (Pandion haliaetus).
Mammifères : présence de la Loutre d’Europe (Lutra lutra) sur l’Aulne maritime. Potentialités très fortes d’accueil de chauves-souris (et notamment de grands rhinolophes par la présence de la colonie de reproduction de l’Eglise du Faou cf ZNIEFF type I n° 00000759) dans les tunnels de Rosnoën (entrepôts souterrains d’armement désaffectés).
Poissons : zone de migration pour le saumon atlantique, et l'anguille pour laquelle c'est aussi une zone d'alimentation. Passage des aloses et présence de la lamproie marine.
Conditions actuelles de conservation : augmentation de la pression humaine, développement des prairies à Spartina alterniflora au détriment des zones à Limonium humile.
Liens écologiques ou fonctionnels avec d'autres ZNIEFF : cette ZNIEFF type II n° 0035 contient actuellement 8 ZNIEFF de type I : - 3 ZNIEFF principalement "terrestres" s’adossant à la Presqu’île de Crozon et bordant la rade et l’estuaire de l’Aulne au sud : les « Bois du Folgoat et de Bodogat » (n° 00350007) et le « Bois et l’Anse du Loc’h » (n° 00350005) constitués en très grande partie par la Forêt domaniale de Landévennec, et l’ « Anse et Bois de Poulmic » (n° 00350006)
- un marais estuarien situé autour d’une boucle de l’Aulne maritime : le « Marais de l’Aulne maritime autour de la pointe de Rosconnec » (n° 00000257)
- et 4 zones recouvrant essentiellement des milieux intertidaux : l’Anse de Landévennec » (n° 00350008 qui inclus à présent l’ancienne et petite ZNIEFF de l’Anse de Seillou), l’ « Anse de Kéroullé et Rivière du Faou » (n° 00350004), la « Baie de Lanveur » (n° 00350002), et l’ « Anse de Penfoul » (n° 00350001).
Compte tenu des connaissances actuelles, d’autres ZNIEFF type I se justifieraient, notamment sur l’Anse de l’Auberlac’h en Plougastel-Daoulas pour des stations importantes du Limonium humile.