ZNIEFF 540220143
Vallée bocagère de l'Egray

La ZNIEFF de la vallée bocagère de l’Egray s’articule principalement autour du cours d’eau du même nom englobant un territoire au bocage dense et préservé.
INTERET FAUNISTIQUE
Cette zone présente un intérêt biologique fort, notamment pour les chiroptères, en tenant compte d’un site majeur de reproduction pour le Grand Rhinolophe et le Murin à oreilles échancrées ainsi qu’un des plus gros sites d’hibernation connu dans les Deux-Sèvres. Ce bocage composé d’une importante mosaïque d’habitats correspond aux territoires de chasse du Grand Rhinolophe et permet le déroulement complet du cycle biologique de cette espèce.
On notera également la présence de la Loutre sur le cours d'eau de l'Egray ainsi que du Campagnol amphibie sur un étang fortement colonisé par les Joncs sur la commune de Surin.
Plusieurs espèces d'arthropodes inféodées aux zones humides sont également connues sur la zone :

- Pour les Odonates, l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale, non revu depuis 2000) et le Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii) représentent le cortège des espèces présentes sur l'Egray et ses affluents, alors que la Cordulie bronzée (Cordulia aenea) se retrouve par endroits sur les points d'eau.
- Pour les orthoptères, on note la présence d'au moins 4 espèces déterminantes sur cette vallée : Criquet des roseaux (Mecistethus parapleurus), Courtilière commune (Gryllotalpa gryllotalpa) et Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) dans les prairies humides et ponctuellement le Criquet des ajoncs (Chorthippus binotatus) sur de petites landes sèches des coteaux de l'Egray.
Les vieilles haies et boisements de la vallée accueillent au moins la Rosalie des Alpes (Rosalia alpina). En outre, une observation ponctuelle d'un Grand Mars Changeant (Apatura iris) a également été réalisée sur la zone. Chez les Hétérocères, la Xyline provençale (Mniotype solieri) occupe les coteaux embroussaillés surplombant l'Egray, au Sud de Champdeniers.
En ce qui concerne les amphibiens, le Triton marbré et la Rainette verte ont été aperçus dans la zone.
Côté piscicole, 4 espèces déterminantes ont été observées sur ce périmètre : Vandoise rostrée, Truite fario, Brochet et Chabot.
Seulement deux espèces d'oiseaux déterminants sont connus dans la zone : le Pic noir et l'Oedicnème criard. La Pie-grièche écorcheur, plus typique des bocages, est probablement présente, mais aucune observation n'a été réalisée à l'intérieur de la ZNIEFF. 
INTERET BOTANIQUE ET PHYTOECOLOGIQUE
Seul le site du vallon des Rochers de la Chaise est suffisamment bien connu : présence d'espèces vernales liés au boisement frais, localisées dans le département : Véronique des montagnes (Veronica montana), Isopyre fausse thalictrelle (Ispoyrum thalictroides). Quelques affleurements de roches siliceuses abritent la Doradille de Billot (Asplenium obovatum subsp. billotii), espèce protégée et vulnérable à l'échelle ex-régionale.
En terme de flore et d'habitats naturels, les connaissances sont lacunaires sur le reste du site. Une campagne de terrain réalisée par DSNE dans le cadre de l'élaboration du document d'objectif Natura 2000 de Ste Ouenne a permis de mettre en évidence la présence de 7 habitats inscrits à l'annexe I de la DHFF, dont les 4 premiers sont liés au fonds de vallée (mégaphorbiaie, aulnaie-frênaie, prairie à molinie, herbiers aquatiques, pelouse calcicole, prairie de fauche atlantique et lande sèche).
Les connaissances naturalistes disponibles sur cette zone démontrent les enjeux importants tant au niveau des zones humides que du bocage en lui-même.

La zone d'emprise de la ZNIEFF est construite autour des enjeux biologiques du site Natura 2000 de la Citerne de Sainte-Ouenne, site de mise-bas majeur pour le Grand Rhinolophe et le Murin à oreilles échancrées, et leurs territoires de chasse bocagers. Ceux-ci sont liés à la vallée de l'Egray qui bénéficie encore, grâce à son relief, d'un réseau important de prairies bocagères et de boisements.
La limite aval (sud) est fixée par le rétrécissement de la vallée et la fin de son caractère bocager. A l'est, le village de Germond-Rouvre et son bocage attenant a également été intégré suite à la découverte récente en 2018 d'une colonie de reproduction de Grand Rhinolophe dans un bâtiment (report de la colonie de Sainte-Ouenne ?). La limite amont (nord-est) est le réseau bocager de Champeaux et les Ripaudières, jusqu'à la ligne de chemin de fer au lieu-dit l'Egray. Ce secteur bocager constitue probablement une zone de chasse privilégiée pour le Grand Rhinolophe et le Murin à oreille échancrée. Le site d'hibernation de la rivière souterraine de Champdeniers, un des plus gros sites des Deux-Sèvres avec une importante population de Grands Rhinolophes, est compris dans le zonage, juste au Sud de la commune.  Au nord-ouest, certaines sources de l'Egray formant une unité paysagère relativement homogène avec le bocage sont intégrées au périmètre de la ZNIEFF.