ZNIEFF 540220164
Communal de Fors

(n° regional: 79120001)

General comments

Vaste étendue de prairies humides d'un seul tenant, pâturées par des bovins en été, et inondées une bonne partie de l'hiver. Il s'agit du seul communal du département encore totalement en prairies. Le pâturage est extensif avec un faible chargement en bétail. Le réseau bocager attenant, de faible superficie mais en bon état de conservation, est inclus dans le périmètre. L'ensemble consitue le bocage relictuel communal suite aux remembrements.

INTERET HERPETOLOGIQUE :

Ce communal constitue l'un des principaux sites de reproduction du Crapaud calamite (Epidalea calamita) dans le département, où ses effectifs peuvent atteindre plusieurs dizaines, voire centaines d'individus reproducteurs. Le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), la Rainette arboricole (Hyla arborea), le Triton crêté (Triturus cristatus) et le Triton marbré (Triturus marmoratus) sont aussi reproducteurs sur cette ZNIEFF. La route située juste à l'ouest du site, peu passante, représente toutefois une menace pour les amphibiens qui se déplacent en période de reproduction.

INTERET ENTOMOLOGIQUE :

On retrouve le Criquet tricolore (Paracinema tricolor) et le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) sur les parties les plus humides des prairies, tandis que le Criquet des pelouses (Chorthippus mollis mollis) se trouve en périphérie des prairies, sur les parties les plus asséchées en été. Il est possible que d'autres espèces patrimoniales utilisent ce site, le pression d'observation ne semble pour le moment pas suffisante.

Concernant les Odonates, les 3 lestes patrimoniaux du département y sont signalés : Leste dryade (Lestes dryas) Lest fiancé (Lestes sponsa) et Leste fiancé (Lestes sponsa)  fréquentent ce site, particulièrement adéquat pour ces espèces des milieux temporaires. Néanmoins, le Leste dryade n'a plus été observé depuis 2012.

INTERET ORNITHOLOGIQUE

Présence de la Pie-grièche écorcheur, peu fréquente dans ce secteur du département, du Petit-Duc Scops et du Faucon hobereau nicheurs. Le site semble également utilisé en halte migratoire par la Marouette ponctuée.

INTERET BOTANIQUE et PHYTOCEONOTIQUE : 

Certaines parcelles de prairies de fauches ou sous régime de pâturage extensif accueillent encore un cortège typique des prairies alcalines moyennement humides à innondées, dont certaines sur sol paratourbeux : Gaillet boréal (Galium boreale), protégée régionale ici en population importante, Jonc strié (Juncus striatus), espèce protégée régionale, méditerranéo-atlantique dont les seules populations françaises en dehors du pourtour méditerranéen sont établies en Charente-Maritime et Deux-Sèvres, Renoncule à feuilles d'Ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius, PN), Trèfle étalé (Trifolium patens), Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris), Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora), Vulpin bulbeux (Alopecurus bulbosus), etc.

Comments on the delimitation

Le périmètre englobe la totalité du communal, ensemble de prairies permanentes pâturées une partie de l'année, scindé en deux par la ligne de chemin de fer reliant Niort à Saint-Jean d'Angely.

Les enjeux faunistiques sont concentrés sur l'ensemble de parcelles à l'Ouest de la ligne de chemin de fer, là où se trouve les habitats les plus humides. Les cortèges hygrophiles y sont bien représentés, notamment chez les Odonates et les Orthoptères. Des enjeux très forts ont été identifiés concernant les amphibiens, avec un important cortège d'espèces, dont le Crapaud Calamite. Il s'agit probablement de la population la plus importante du département pour cette espèce. Les enjeux floristiques sont également significatifs, avec plusieurs espèces protégées régionalement ou fortement menacées.

Les parcelles périphériques du communal s'assèchent plus rapidement, et accueillent des espèces plus thermophiles, comme le Criquet des pelouses, notamment à l'Est de la ligne de chemin de fer.

Le triangle bocager à l'Est du communal a été intégré dans le zonage pour des enjeux botaniques notamment. Cet élément bocager est un vestige de ce que pouvait être le paysage autrefois, dans un état stable et satisfaisant. Il a été relativement épargné (3 haies ont été arrachées depuis les années 50) alors que le paysage environnant a été profondément modifié, avec des 10aines de km de haies supprimées, prenant un virage marqué en faveur de l'agriculture intensive. Ce noyau bocager est un refuge pour bon nombre d'espèces ne pouvant survivre dans les grandes plaines céréalières.