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La ZNIEFF des marais de la Perge et du Gua, localisée dans le Nord du Médoc sur les communes de Vendays-Montalivet et Vensac, figure en tant que zone humide de grand intérêt écologique. Ces marais constituent depuis longtemps un corridor écologique important pour la faune et la flore et un site de stationnement de nombreuses espèces d'oiseaux, odonates et mammifères exploitant les milieux palustres. Ils sont ponctués de nombreuses mares de tonne destinées à la chasse et concentrent un nombre important d’espèces animales et végétales à enjeux, pour certaines devenues très rares en France. Ce site assure la continuité avec le réseau de marais médocains (marais de Lespaut, marais humides du bas Médoc).
Les marais de la Perge et du Gua sont traversés par le chenal du Gua. De part et d’autre s’étendent de vastes mégaphorbiaies, magnocaricaies en mosaïque avec des fourrés et boisements humides (chênaies, aulnaies, saulaies) riches d'une flore remarquable dont la Patience d’eau (Rumex hydrolapatahum), le Pigamon jaune (Thalictrum flavum), la Gesse des marais (Lathyrus palustris) ou encore la Berle à larges feuilles (Sium latifolium). Les chemins d’accès aux nombreuses mares de tonne présentent par endroits des cortèges de pelouses et prairies vivaces eutrophes favorables au développement d’espèces patrimoniales (Renoncule à trois lobes - Ranunculus trilobus, Vulpin genouillé - Alopecurus geniculatus, Potentille des oies - Argentina anserina). Les berges des mares de tonnes temporairement exondées abritent de belles stations de Renoncule à feuille d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius) et de Persicaire flottante (Persicaria amphibia). La dégradation liée à l’eutrophisation et à la progression d’espèces exotiques envahissantes est bien amorcée en plusieurs endroits du site. Les herbiers aquatiques sont fortement menacés, voire dégradés à inexistants par endroits, en lien avec les fortes populations d’Ecrevisse de Louisiane. Certains taxons remarquables pour la région, comme la Berle à larges feuilles signalée historiquement sur le site, n’ont pas été revus. Le site est bordé par des saulaies à Saule roux et des chênaies et aulnaies hygrophiles mixtes acidiphiles.
Relativement épargné par les cultures, c'est plutôt la déprise agricole, les invasions biologiques, l’eutrophisation et la colonisation du milieu par les ligneux qui constituent des menaces pour le site. Quelques opérations d'entretien des milieux ont toutefois permis de préserver des zones herbacées humides dont l'intérêt patrimonial est élevé.
Les évolutions du site, qu'elles soient naturelles ou induites par les activités humaines, semblent toutefois avoir provoqué la disparition du très rare Graphoderus bilineatus, observé en 1994 par Franck Bameul.
Outre cette grande richesse spécifique, le site abrite une espèce faunistique non déterminante, mais considérée sensible à l'échelle Nouvelle-Aquitaine pour laquelle ce périmètre présente un enjeu de conservation.
La ZNIEFF se limite aux terrains les plus humides, régulièrement inondés, non plantés et non cultivés. Il s'agit en majorité de milieux herbacés humides, parfois colonisés par les ligneux (fourrés arbustifs ou arborés), les friches denses et vastes étant évitées. Elle correspond à une entité bien définie (les marais de la Perge et du Gua), développés sur substrat argileux ou argilo-sableux, au sein des dépôts sableux du littoral girondin. Elle s'arrête à l'aval avant la terrasse alluviale de l'estuaire de la Gironde et à l'amont avant les sols plus tourbeux du marais de Lespaut.
La ZNIEFF a fait l'objet d'une délimitation sur photo aérienne en s'appuyant sur des inventaires sur le terrain. L'occupation du sol, les formations végétales et la répartition des espèces déterminantes sont les trois variables utilisées pour délimiter la ZNIEFF.
