ZNIEFF 720014156
Marais de la Virvée

(n° régional : 36000001)

Commentaires généraux

La ZNIEFF du marais de la Virvée est une zone humide située dans le lit majeur de la Virvée. Elle forme une unité hydraulique délimitée par les esteys Verdun, Giraudeau et Saint-Julien. Les inondations périodiques sont propices à l’expression d’un contingent d’espèces végétales et animales remarquables, dont certaines sont devenues très rares en Nouvelle-Aquitaine.

Le site regroupe un réseau de mares de tonnes de chasse dont les berges exondées abritent des communautés thérophytiques à Renoncule à feuilles d’Ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), de vastes surfaces de mégaphorbiaies à Pigamon jaune (Thalictrum flavum), Euphorbe des marais (Euphorbia palustris) et Gesse des marais (Lathyrus palustris) ou encore des roselières à Butome en ombelle (Butomus umbellatus) et Grande douve (Ranunculus lingua). Ces habitats sont en mosaïque avec des formations arbustives à arborescentes : boisements humides inondables (aulnaies-frênaies) et saulaies à Saule roux (Salix atrocinerea). Ces boisements forment une unité paysagère intéressante pour l'avifaune en période de nidification et plus particulièrement en période post-nuptiale. Une végétation dense permet la présence du Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax). Certaines espèces sont typiques des systèmes bocagers comme la Pie-Grièche écorcheur (Lanus collurio) ou le Torcol fourmilier (Jynx torquilla). Un réseau de crastes assure la gestion hydraulique du site. Les corridors hydrauliques formés par les crastes et les esteys permettent la présence de Mammifères amphibies tels que le Crossope aquatique (Neomys fodiens) et d'autres Mammifères circulant dans les boisements humides comme la Genette commune (Genetta genetta).

Sur sa limite occidentale, la ZNIEFF a subi les effets des aménagements successifs réalisés sur l'A10 et la LGV qui ont provoqué l'assèchement d'une partie de la zone humide et la régression de certaines espèces végétales.

La ZNIEFF est marquée par la déprise agricole et doit la préservation des milieux ouverts à l'activité cynégétique assurant l'entretien du site par une fauche annuelle fin juillet.

Bien qu'étant progressivement dégradée et en voie de colonisation par les ligneux, cette ZNIEFF concentre encore une diversité notable en plantes rares et/ou protégées, ainsi qu'une petite population de Cuivré des marais.

L’eutrophisation du site, son assèchement, la fermeture des zones humides ouvertes ou semi-ouvertes (mégaphorbiaies, prairies inondables) et l’expansion d’espèces exotiques envahissantes (jussies, Ecrevisse de Louisiane) sont des menaces pesant sur cette ZNIEFF.

Commentaires sur la délimitation

Cette zone humide correspond à une unité hydraulique homogène et fonctionnelle, non modifiée par les cultures et encore assez riche en espèces végétales d'intérêt patrimonial. Le périmètre a été défini à partir de photos aériennes (délimitation selon les formations végétales et l'occupation du sol) et de prospections de terrain menées sur plusieurs années.

Sur sa limite occidentale, la ZNIEFF est bornée par l'A10 et traversée par la LGV. La partie au nord-est de cette unité est devenue une culture de maïs et n'a pas été intégrée à la ZNIEFF. 

La ZNIEFF a fait l'objet d'une extension significative sur sa partie sud-est, intégrant un réseau de marais et prairies bocagères séparé de la première entité par le cours d'eau de la Virvée et de grandes cultures de maïs. Les deux entités sont disjointes.

Le contour de cette ZNIEFF pourrait être revue d'ici quelques années en tenant compte des mesures compensatoires envisagées dans le cadre de la LGV SEA dans ce secteur (reconquête du marais par reconversion d'anciennes parcelles cultivées)