La ZNIEFF des « montagnes de Bélesta, de la Frau, de l’Ordat et de Prades » est une zone de moyenne montagne située dans la partie orientale du département de l’Ariège entre les monts d’Olmes et le plateau de Sault. La zone est majoritairement composée de calcaires du Secondaire. Les gorges de la Frau, la circulation de l’Hers et du Lasset, ainsi que le phénomène d’intermittence de la fontaine de Fontestorbes sont les résultats les plus visibles de cette formation karstique. Essentiellement forestier (hêtraie et hêtraie-sapinière, sapinière), le site présente de nombreuses falaises calcaires disséminées sur l’ensemble de la ZNIEFF (gorges de la Frau, La Bartefeuille, roc de la Mousse…). Dans les zones basses et autour des villages (Montaillou, Prades, Montségur, Fougax et Barrineuf) persiste une agriculture traditionnelle menée de façon extensive (prairies de fauche et cultures de céréales). Les conditions y sont favorables aux espèces à affinités méditerranéennes. Deux entités se distinguent donc : la moitié nord à dominante forestière avec les villages et les zones agricoles, et la moitié sud plus sauvage et plus élevée en altitude correspondant à la montagne de la Frau et au pic Fourcat. La ZNIEFF s’étend jusqu’à presque 2 000 m (montagne de la Frau, pic Fourcat). En altitude se rencontrent également des zones de pelouses et de pâturages.
Concernant les habitats naturels, les intérêts naturels résident dans la mosaïque de milieux : zones boisées, milieux rocheux (formation végétale du Saxifragion mediae), zones ouvertes d’altitudes avec landes, landines, garrigues montagnardes à thyms, formations arbustives et pelouses montagnardes et subalpines. Ces habitats ont un intérêt patrimonial en tant qu’habitats et habitats d’espèces.
Au sujet de la flore, les intérêts sont multiples et concernent : des espèces à affinités méditerranéennes comme la Lavande à larges feuilles (Lavandula latifolia), l’Iris à feuilles de graminée (Iris graminea), le Chêne vert (Quercus ilex) ou encore l’Euphorbe des garrigues (Euphorbia characias) ; un riche cortège d’espèces messicoles dans les zones cultivées près des villages, comme le bleuet (Centaurea cyanus), la Nielle des blés (Agrostemma githago), espèce en situation critique au niveau régional, le Miroir de Vénus (Legousia speculum-veneris), le Pavot rude (Papaver argemone)... ; des espèces de milieux rocheux à fort enjeu patrimonial comme l’Alysson à gros fruits (Hormatophylla macrocarpa), protégé au niveau national, ou encore la Campanule remarquable (Campanula speciosa) ; des espèces de milieux humides ou tourbeux comme la Gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe) ou l’Épipactis des marais (Epipactis palustris) sur les têtes de petits cours d’eau qui parcourent la zone ; la flore des zones de pâtures comme la Gentiane des Pyrénées (Gentiana pyrenaica), le Lis des Pyrénées (Lilium pyrenaicum), la Nigritelle de Gabas (Nigritella gabasiana), la Gagée de Liotard (Gagea fragifera). La ZNIEFF est également d’un grand intérêt mycologique puisque 83 taxons de champignons déterminants ont été recensés. Pour la faune, les intérêts sont là aussi multiples. L’avifaune de montagne est particulièrement bien représentée. Le site est une zone de reproduction et de chasse pour des rapaces diurnes comme le Circaète Jean-le-Blanc, l’Aigle royal et le Faucon pèlerin entre autres, et pour des rapaces nocturnes comme le Hibou grand-duc ou la Chouette de Tengmalm. Le site accueille également 3 espèces de galliformes de montagne : le Grand Tétras et la Perdrix grise de montagne s’y reproduisent ; le Lagopède alpin y est présent en hiver, mais sa nidification sur le site n’est pas avérée. Le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), espèce endémique des Pyrénées, fréquente les ruisseaux de la ZNIEFF. Certaines des espèces de papillons connues sur la zone sont des espèces à fort intérêt patrimonial. C’est le cas de l’Azuré du serpolet (Maculinea arion), protégé nationalement.
La ZNIEFF correspond aux montagnes de moyennes altitudes comprises entre le massif de Tabe à l’ouest (la limite correspondant à la vallée du Lasset), la vallée de l’Hers au niveau de la gorge de la Frau et le pays de Sault audois. Elle rassemble donc les montagnes de Bélesta, de la Frau, de Lordat et de Prades. Les villages sont exclus du zonage. Elle constitue une unité homogène d’un point de vue géologique (calcaire), géomorphologique et biogéographique, qui s’individualise bien du massif de Tabe voisin et du plateau de Sault. De façon plus précise, la limite nord, et une grande partie de la limite est correspond à la vallée de l’Hers. Les villages de cette vallée sont exclus du contour de la ZNIEFF, notamment Bélesta et Fougax-et-Barrineuf. La carrière de Trimouns est exclue, de même que le village de Montségur. Au nord-ouest, la limite correspond à la vallée du Touyre, et exclut Lavelanet. Les contours se rapprochent de ceux de la zone spéciale de conservation : « Gorges de la Frau et Bélesta ».