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Le site concerne la totalité du plateau d’Anglès avec les nombreux habitats de zone humide (essentiellement tourbeux), ainsi que le reste du bassin versant de la rivière Arn sur la portion où se trouve la majeure partie de la population de Moule perlière (Margaritifera margaritifera).
Le plateau d’Anglès est un ensemble de milieux aquatiques et de zones humides de type soligène, sur des sols tourbeux à paratourbeux situés entre l’Agout et l’Arn. Les zones humides représentent plus de 5 % de la surface de ce territoire, soit une densité cinquante fois plus importante que celle de zones humides de la région Midi-Pyrénées.
Ces formations tourbeuses actuellement peu turfigènes présentent des tourbes sapriques.
L’hydrographie de surface est marquée par des eaux oligotrophes.
Outre ces zones humides, l’occupation du sol est dominée par des plantations de résineux et des prairies.
Les habitats naturels de ces zones humides sont dominés par des formations de bas-marais acides, de prairies humides atlantiques à Molinie et par des saussaies marécageuses. On notera particulièrement la présence de populations de sphaignes, de narthéciaies, de cariçaies à Carex rostrata (Laîche à bec), de formations à Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), et de communautés à Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba).
Présence d’une flore classique des tourbières subatlantiques, mais rares à l’échelle du département (seulement 0,3 % des surfaces du département peuvent les accueillir). On y trouve entre autres parmi les moins courantes : Mouron délicat (Anagallis tenella), Laîche à deux nervures (Carex binervis), Laîche à bec (Carex rostrata), Carvi verticillé (Carum verticillatum), Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), Scirpe à nombreuses tiges (Eleocharis multicaulis), Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum polystachion), Millepertuis des marais (Hypericum elodes), Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), Ossifrage (Narthecium ossifragum), Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba), Violette des marais (Viola palustris), Campanille à feuilles de lierre (Walhenbergia hederacea), Sphagnum subsp.
La faune associée aux milieux aquatiques et aux zones humides est également d’intérêt patrimonial. On notera la présence d’une dizaine d’espèces de syrphes et la Moule d’eau douce.
L’espèce phare du site est la Moule perlière (Margaritifera margaritifera) dont les effectifs sont très importants et se reproduisent encore dans la rivière. Ceci fait de l’Arn le site majeur pour l’espèce au niveau français. Actuellement, la principale menace consiste en des pollutions ponctuelles ou localisées.
La qualité des eaux et leur régime sont donc primordiaux pour la Moule perlière et les tourbières, principaux enjeux de ce site. Les tourbières jouent aussi un rôle important dans les fonctionnements hydrauliques, ainsi que les ripisylves et forêts de feuillus vis-à-vis de la rivière.
Afin d’assurer la conservation de la Moule perlière, la prise en compte de la qualité et de la ressource en eau est primordiale sur tout le bassin versant de l’Arn en amont du barrage des Saints-Peyres.
Vu l’intérêt national du site, en cas de nécessité, des mesures (contractuelles, réglementaires ou autres) de conservation doivent être envisagées.
Un important cortège de syrphes est présent sur le plateau d’Anglès. La plupart des espèces sont caractéristiques de milieux ouverts humides (tourbières, prairies humides ou eau courante oligotrophe), mais on trouve également des espèces caractéristiques de la forêt (humide elle aussi) environnante comme Neoascia annexa, Orthonevra nobilis, Parhelophilus frutetorum et Platycheirus tarsalis. On y trouve même une espèce des vieilles pelouses sèches : Merodon aeneus. Cela montre l’intérêt de ces zones humides à proximité de zones plus sèches où les espèces ont plus de mal à trouver de la nourriture en été ; de même, elles peuvent servir de zones de nourrissage à des espèces forestières qui y trouveront des fleurs absentes dans les milieux fermés. Parhelophilus frutetorum est une espèce en déclin en France, de même que Platycheirus tarsalis.
Aux côtés des milieux aquatiques et des zones humides, on notera aussi la présence d’espèces déterminantes liées aux systèmes prairiaux, forestiers et aux landes avec : Ail victorial (Allium victoriallis), Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus), Maïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium), Laitue de Plumier (Cicerbita plumieri), Pensée des monts Sudètes (Viola lutea subsp. sudetica), Arnica des montagnes (Arnica montana subsp. montana), Gentiane jaune (Gentiana lutea)...
Les écosystèmes palustres situés en tête de bassin versant assurent en outre des fonctions de régulation du régime des eaux (soutien d’étiage, atténuation des pics de crue), et constituent aussi des réserves d’eau de surface sur un territoire très pauvre en aquifères souterrains.
La limite de la ZNIEFF inclut des zones artificialisées qui ne représentent qu’une fraction du bassin versant hydrologique qui influence la conservation des zones humides du site.
Le site concerne la totalité du plateau d’Anglès avec les nombreux habitats de zone humide (essentiellement tourbeux) ainsi que le reste du bassin versant de la rivière Arn sur la portion où se trouve la majeure partie de la population de Moule perlière (Margaritifera margaritifera). Ses limites prennent aussi en compte une forte concentration de zones humides, souvent tourbeuses.
Afin de prendre en compte la conservation de la Moule perlière, enjeu important du site, tout le bassin versant de l’Arn en amont du barrage des Saints-Peyres a été inclus (partie Midi-Pyrénées).
Malgré l’abondance de plantations de résineux, ce sont avant tout les enjeux liés à la fonctionnalité hydrologique du réseau de sagnes du plateau d’Anglès et au bassin versant de l’Arn qui justifient les limites de ce site.
