ZNIEFF 730010086
Vallée du Gijou de Lacaze à Bézergues et vallée de l'Agoût de Bézergues à La Vergne

(n° regional: Z1PZ0571)

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La ZNIEFF correspond au complexe des vallées encaissées du Gijou et de l’Agout. Les raides versants sont très majoritairement boisés (taillis de feuillus et boisements résineux), et comportent de nombreuses zones rocheuses et quelques landes sèches.

Des parcelles de prairies naturelles et artificielles occupent certains fonds de vallées et versants dans les parties du site où le relief est le moins encaissé (notamment entre Lacaze et Sénégats).

Sur la rive gauche du Gijou en aval de Lacaze, le bois de Sahuzet occupe plusieurs centaines d’hectares (chênes et hêtres principalement traités en taillis plus ou moins âgés et plantations de résineux).

La diversité des habitats présents et la faible pression anthropique (surtout en comparaison des plateaux agricoles et herbagers voisins) confèrent à cet ensemble de vallées boisées à fortes pentes une grande richesse biologique.

La vallée du Gijou abrite une grande variété d’habitats, dont les principaux relèvent du caractère acidiphile, lié à la nature granitique de la roche mère. Certains affleurements calcaires apportent une diversité d’habitats souvent remarquables. Dans ces contextes de sols, une végétation particulière se développe dans des conditions parfois très xérothermiques, et donnent des pelouses sèches. Ces milieux, entrecroisés par des dalles rocheuses, abritent notamment les habitats patrimoniaux suivants : pelouses sèches calcaires ou acides, pelouses annuelles acides, pelouses pionnières sur dalle et végétation chasmophytique des falaises siliceuses. Les pelouses sur roches acides superficielles sont souvent originales à l’échelle régionale, et dominées par la Fétuque bleue (Festuca arvernensis) qui forme des tapis monospécifiques remarquables. Elle est également présente en mosaïque dans les landes ou les zones de roche nue (dalle ou falaise). L’habitat de dalle est bien représenté, cependant toujours lié aux pelouses annuelles acides qui utilisent les mêmes conditions stationnelles. Les crêtes présentent des espèces très typiques comme le Scléranthe vivace (Scleranthus perennis). Ces habitats présentent un bon nombre d’espèces patrimoniales telles que l’Arnoseris naine (Arnoseris minima), la Canche printanière (Aira praecox), l’Orpin d’Angleterre (Sedum anglicum), l’Orpin reprise (Sedum telephium) et le Séneçon livide (Senecio lividus).

Les bas de falaises schisteuses accueillent une végétation de falaises humides suintantes abritant une végétation originale avec une espèce protégée dans le Tarn : la Saxifrage de l’Écluse (Saxifraga clusii). Le nombre important de petites fougères est également typique de cette végétation de fissures, souvent sciaphile (qui aime l’ombre et l’humidité). On note aussi dans des expositions différentes des mélanges avec des espèces des dalles rocheuses, déjà vues plus haut. Les contextes frais de bas de falaises sont également ponctuellement favorables à la hêtraie atlantique acidiphile.

Diverses formations de landes, notamment des landes atlantiques à Genêt et à Callune, se présentent sur le site.

Les zones humides liées au Gijou et à ses affluents sont également remarquables, notamment les formations de ripisylve.

La ZNIEFF offre des conditions particulièrement favorables pour la nidification de nombreux rapaces dont notamment plusieurs couples de Circaète Jean-le-Blanc, espèce déterminante qui trouve dans les milieux ouverts et semi-ouverts (landes, lisières, zones rocheuses) de nombreux sites riches en reptiles.

L’existence de nombreuses zones rocheuses permet la nidification de plusieurs couples de Faucon pèlerin et de Grand-Duc d’Europe, rapaces rupestres rares et localisés dans le Tarn.

Ces milieux abritent également le Lézard catalan et la Coronelle girondine, reptiles à affinité méditerranéenne localisés et peu abondants en Midi-Pyrénées.

Quelques landes sèches (éricacées, genêts, ronces et ajoncs) occupent encore les sommets de certains versants, ce qui permet au Busard cendré et au Busard Saint-Martin de trouver des sites de nidification favorables à proximité des terrains de chasse des plateaux agricoles proches. Ce type d’habitat a considérablement diminué au cours des dernières décennies (fermeture du milieu, enrésinements, défrichages agricoles), affectant nettement les populations de busards.

Les bois de feuillus de la vallée du Gijou abritent également le Pic mar et le Pic noir, assez localisés dans le département.

Plusieurs gîtes souterrains accueillent des colonies de chiroptères, soit en hibernation pour les rhinolophes et barbastelles, soit pour la mise bas des minioptères.

La présence dans la rivière Gijou des 4 espèces de poissons du cortège des ruisseaux et rivières de piémont (Goujon, Lamproie de Planer, Loche franche et Vairon) traduit une qualité des eaux et une diversité d’habitats intéressantes.

L’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) est également présente sur certains cours d’eau.

L’Agout abrite encore la Moule perlière (Margaritifera margaritifera). Sur cette ZNIEFF, seules des coquilles vides ont été contactées récemment. La présence de populations reste à confirmer. Cette espèce est fortement menacée sur l’ensemble de son aire de répartition.

La Loutre d’Europe fréquente également l’Agout et le Gijou.

Signalons l’abondance inquiétante de l’Écrevisse signal (Pacifastacus leniusculus) dans ces cours d’eau et en particulier le Gijou, posant la question de la pérennité de l’équilibre des populations des autres richesses aquatiques (crustacés, odonates, poissons, botanique).

Ce site comporte également de nombreux intérêts botaniques non renseignés ici du fait d’une absence de données.

À noter aussi une diversité de lichens très abondants : corticoles, saxicoles, sciaphiles, hydophiles, hygrophiles, lichens muscicoles et terricoles.

Comments on the delimitation

La ZNIEFF correspond aux habitats des espèces citées, et suit globalement les limites supérieures des versants.