ZNIEFF 730010110
Côteaux secs du Travers de Gamanel, du chateau d'Arpelle et de la butte Saint-Loup

(n° regional: Z1PZ0613)

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Cette ZNIEFF se situe au coeur des paysages de collines du centre du Tarn, un secteur très rural composé de collines enchevêtrées dont les parties sommitales aux sols maigres sont réservées à l’élevage ou exposées à l’enfrichement. Ces petits coteaux relictuels au relief de cuestas avec alternance de bancs calcaires et marneux représentent les rares îlots de nature hébergeant encore plusieurs espèces patrimoniales.

Il s’agit d’un ensemble de travers de coteaux présentant une mosaïque d’habitats caractéristiques des versants calcaires thermophiles. On retrouve notamment des milieux ouverts de steppes/pelouses, avec notamment des pelouses à Brome érigé (Bromus erectus) très sèches (Xerobromion) et des communautés d’orpins sur les secteurs de dalles affleurantes, a priori créés par l’extraction ancienne de matériaux. Les fruticées présentent des faciès variables, avec la présence notable de fruticées à Buis (Buxus sp.) et à Genévrier (Juniperus sp.). Des formations forestières et préforestières à Chêne pubescent (Quercus pubescens) traduisent une dynamique d’enfrichement. On retrouve également sur le site quelques parcelles agricoles.

La flore présente est d’affinité méditerranéenne, et permet de caractériser les pelouses sèches du Xerobromion. Plusieurs espèces d’intérêt ont été inventoriées : la Sabline des chaumes (Arenaria controversa), protégée au niveau national et dont la station est particulièrement isolée, la Phalangère rameuse (Anthericum ramosum), l'Hélianthème à feuilles de saule (Helianthemum salicifolium), l’Ophrys du Gers (Ophrys aegertica) et l’Ibéris penné (Iberis pinnata). Citons également certaines espèces anciennement déterminantes qui caractérisent les formations de tonsures comme la Lavande à larges feuilles (Lavandula latifolia), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), l'Égilope ovale (Aegilops ovata), le Brachypode à deux épis (Brachypodium distachyon) ou le Gnaphale dressé (Bombycilaena erecta).

Les cultures et friches du site présentent un grand intérêt pour les messicoles puisqu'elles abritent l'Adonis annuelle (Adonis annua) ou encore le Bleuet (Centaurea cyanus). La Nigelle de France (Nigella hispanica), protégée en France, serait à rechercher. Elle reste encore assez bien représentée sur certaines cultures extensives des coteaux du Lauragais.

La mosaïque d'habitats (pelouses, landes, boisements) est favorable à l'accueil de nombreux oiseaux du cortège agrosystèmes, avec notamment la présence de la Chevêche d'Athéna (Athene noctua), de la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), de la Huppe fasciée (Upupa epops), de l'Alouette lulu (Lullula arborea), du Busard Saint-Martin (Circus cyaneus) et de la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur). Notons aussi la présence du Guêpier d’Europe (Merops apiaster), qui pourrait se nicher dans certaines falaises sableuses.

Une des observations phares du site est la présence du Lézard ocellé (Timon lepidus), en situation particulièrement isolée. En effet, les plus proches populations sont situées sur le causse de Caucalières Labruguière. Son observation reste toutefois assez ancienne (2013) et mériterait confirmation. Il fréquente les pelouses les plus exposées du site.

Chez les insectes, signalons la présence d’un beau cortège de papillons des pelouses sèches, avec l’Azuré du serpolet (Phengaris arion), taxon protégé, le Sylvandre (Hipparchia fagi), la Dryade (Minois dryas) ou encore plusieurs zygènes, dont certaines inféodées à la Badasse (Lotus dorycnium) comme la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), également protégée, et la Zygène de la lavande (Zygaena lavandulae). Des inventaires entomologiques complémentaires permettraient probablement de découvrir d’autres espèces patrimoniales.

Les sports motorisés sont une activité marquant fortement le site et pouvant engendrer des perturbations et dégradations sur ces habitats fragiles.

Comments on the delimitation

Le site englobe la partie sommitale, ou exposée au sud, d’un réseau de coteaux secs (dont un long travers de 3,5 km), ainsi que de deux travers auxiliaires. Les limites suivent celles de l’artificialisation du paysage.