Situé dans la plaine alluviale de la Garonne en contexte très urbanisé, le site concerne un complexe d’anciennes gravières revégétalisées. Cet ensemble, composé d’une riche mosaïque d’habitats située dans le couloir de la Garonne, constitue une halte migratoire, une zone de gagnage, d’hivernage voire de nidification pour de très nombreuses espèces d’oiseaux, notamment de zones humides. Ces plans d’eau se substituent en effet aux annexes fluviales telles que les bras morts, et la présence particulière de berges et d’îlots boisés participe à l’attractivité du site.
On y rencontre plusieurs colonies plurispécifiques d’ardéidés avec le Héron cendré (Ardea cinerea), le Héron pourpré (Ardea purpurea), l’Aigrette garzette (Egretta garzetta), le Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis) et le Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), dont les effectifs sur le corridor garonnais ont subi une chute importante. On y rencontre aussi le plus petit héron européen, le Blongios nain (Ixobrychus minutus), qui vraisemblablement niche lui aussi sur la zone. Il s’agit d’une espèce rare en déclin important sur la région Midi-Pyrénées et plus largement en France.
Les autres groupes sont également bien représentés, avec en particulier de nombreux anatidés, des laridés, notamment la Mouette rieuse (Larus ridibundus) quand le niveau d’eau est propice à son installation, divers limicoles, notamment le Petit Gravelot (Charadrius dubius), ainsi que le Râle d’eau (Rallus aquaticus) ou encore la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus) en nidification.
Au niveau floristique, l’état des connaissances est plus fragmentaire mais plusieurs espèces déterminantes ont déjà été inventoriées. Elles trouvent dans ces milieux d’origine artificielle les conditions favorables à leur développement. Parmi elles le Silène de France (Silene gallica), la Vesce de Narbonne (Vicia narbonensis) et l’Eufragie visqueuse (Parentucellia viscosa) appartiennent au cortège acidophile, et sont fréquemment observés dans les complexes de gravières. Quant à la Vipérine des Pyrénées (Echium plantagineum) et la Vipérine à feuilles de plantain (Echium asperrimum), elles retrouvent ici les conditions d’aridité et les sols sablonneux qu’elles affectionnent.
Ce site est d’une importance majeure pour les ardéidés en Midi-Pyrénées et mérite une attention toute particulière du fait de sa situation en contexte urbain.
La ZNIEFF rassemble un complexe d’anciennes gravières situé en rive gauche de la Garonne au niveau de Roques et Villeneuve-Tolosane, donc en contexte urbain. Cet ensemble situé dans le couloir de la Garonne constitue une halte migratoire, une zone de gagnage, d’hivernage voire de nidification pour de très nombreuses espèces d’oiseaux, notamment de zones humides. Les contours, répartis en trois unités disjointes séparées par des lotissements, comprennent les plans d’eaux et leurs berges végétalisées, ainsi que les milieux à proximité directe utilisés par les oiseaux patrimoniaux (déterminants stricts ou en cortège). Ces contours coïncident en grande partie avec ceux de la zone spéciale de conservation « Vallée de la Garonne de Muret à Moissac ». Ce zonage inclut deux ZNIEFF de type I ciblées sur des espèces particulièrement remarquables ou sur des concentrations d’espèces importantes : « Lac Lamartine », et « Gravière de Cante-Lauzette ».