La ZNIEFF, d’une superficie de 355 ha, est essentiellement située sur la commune de Cremps, à une altitude moyenne de 236 m. Il s’agit d’un secteur de plateau datant du secondaire (calcaires jurassiques), recouvert de couches plus récentes (dépôts argileux), à relief karstique (présence de lapiaz). Dans un contexte collinéen (succession de combes, collines et pechs), cette ZNIEFF est dominée par les boisements clairs thermophiles à Chêne pubescent (Quercus pubescens), les coteaux exposés au sud offrant de belles zones de pelouses sèches, certaines en voie de fermeture. Les combes (principalement la combe de la Joyeuse) sont ponctuellement exploitées par l’agriculture (fauche extensive à priori). Quelques sentiers en fond de vallon permettent l’accès aux zones cultivées. L’unique bâtisse présente sur le site est un château en ruine.
Essentiellement constituée par la chênaie pubescente calcicole subméditerranéenne, cette ZNIEFF présente une diversité en espèces déterminantes de flore assez faible, les enjeux étant principalement cantonnés sur les pelouses sèches. On y rencontre ainsi des espèces déterminantes remarquables et caractéristiques des pelouses sèches des causses à calcaire dur, comme l’Armoise blanche (Artemisia alba), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), le Serpolet couché (Thymus praecox), la Crépine commune (Crupina vulgaris) et l’Ornithogale des montagnes (Ornithogalum monticola), cette dernière étant très localisée en France, dans le Lot et les Préalpes calcaires. On peut également citer le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus), qui atteint l’extrême limite nord de son aire de répartition sur les causses du Quercy. La Globulaire commune (Globularia vulgaris), présente sur le site, occupe préférentiellement les faciès de pelouses qui se développent sur des calcaires marneux.
Le secteur est un territoire de chasse privilégié et un site de nidification potentiel pour le Circaète Jean-le-Blanc qui se nourrit essentiellement de reptiles. Les secteurs de fourrés xérothermiques offrent des conditions favorables à la Fauvette passerinette, qui a été ponctuellement observée dans le périmètre de cette ZNIEFF sans y avoir été recensée comme nicheuse. Il serait d’ailleurs intéressant de mener des prospections complémentaires sur ces espèces pour vérifier la régularité de leur présence. Au niveau des reptiles et des amphibiens, les différences de topographie permettent d’observer au sein de cette ZNIEFF des espèces à la fois xérothermophiles, comme le Lézard ocellé, déterminant et localisé dans la région Midi-Pyrénées aux pelouses sèches rocailleuses, et un cortège d’amphibiens lié à la mare présente dans la combe, avec la Salamande tacheté, le Triton marbré et le Crapaud accoucheur. Parmi les insectes, une espèce protégée de lépidoptère a été observée : il s’agit de l’Azuré du serpolet (Maculinea arion), une espèce myrmécophile qui passe une partie de son stade larvaire au sein des fourmilières de Myrmica rubra, les premiers stades se déroulant sur l’Origan (Origanum vulgare) dans cette région. Cette espèce xérothermophile, bien que protégée, est relativement commune dans les zones d’ourlets et de pelouses sèches de la région. Il est probable que des inventaires complémentaires permettraient de rencontrer d’autres espèces de papillons déterminantes.
La délimitation prend tout d’abord en considération la répartition des espèces de faune et de flore, notamment le Lézard ocellé et le Circaète Jean-le-Blanc, en intégrant à la fois la zone de présence connue des espèces et les habitats favorables (zone tampon). Les limites s’appuient également sur des chemins ruraux ou des sentiers (sud et nord-est principalement) et sur l’agencement local des milieux.