ZNIEFF 730010326
La Fin du Monde, Puczats, Pique Merle et Roc de Conte

(n° regional: Z1PZ0318)

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Cette ZNIEFF s’étend vers le nord à partir de la rivière Lot, depuis la ville de Cajarc (qui est exclue du périmètre) sur 3 km. Une vallée centrale (Pique Merle) accueille les prairies mésophiles ainsi que quelques cultures, et draine les différents versants d’expositions variées. Ces coteaux calcaires et thermophiles sont boisés sur une grande surface, et sont favorables à certains rapaces. Les versants exposés au sud ou au sud-est présentent des faciès écorchés et xériques. Enfin, une grande zone au sud-est montre un plateau bien dégagé (cap de Pech) où sont localisées les pelouses sèches mésophiles et la diversité de flore et d’insectes qui leur est liée. Des escarpements rocheux et des falaises abruptes complètent le décor.

La diversité floristique est assez remarquable avec un minimum de 25 espèces déterminantes et remarquables. On peut les répartir selon le type d’habitat qu’elles affectionnent. Les pelouses sèches à plantes annuelles, abritent la Sabline des chaumes (Arenaria controversa), espèce protégée au niveau national. Les zones rocheuses et abords de falaises calcaires sont colonisés par la Sabline à grandes fleurs (Arenaria grandiflora subsp. grandiflora), la Campanule érine (Campanula erinus), l’Euphorbe de Duval (Euphorbia duvalii), la Fumana fausse bruyère (Fumana ericoides) ou encore le Laser de France (Laserpitium gallicum), une grande et robuste ombellifère. Les pelouses très sèches et écorchées (Xerobromion), majoritaires sur le secteur, accueillent le plus grand nombre d’espèces, dont beaucoup sont remarquables. Elles reflètent le caractère sec et méditerranéen des environs, avec le Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus), une toute petite jonquille jaune, ou encore la Leuzée conifère (Leuzea conifera). On trouve d’autres espèces dans ce cortège comme le Lin d’Autriche (Linum austriacum subsp. collinum), le Salsifis à feuilles de crocus (Tragopogon crocifolius), la Scorsonère hirsute (Scorzonera hirsuta) ou l’Anémone pulsatille (Pulsatilla vulgaris), très rare dans le Lot. Deux dernières espèces sont à mettre en avant, en raison de leur statut particulier. En effet, l’Aster amelle (Aster amellus) est une espèce protégée au niveau national, et elle représente un fort enjeu pour la ZNIEFF. Signalons également la Catananche bleue (Catananche caerulea), habituellement associée aux ourlets et pelouses mésoxérophiles dans le Lot. Plusieurs plantes annuelles méditerranéennes sont à signaler en limite d’aire, peu communes comme le Torilis à folioles étroites (Torilis leptophylla), voire rares au niveau départemental ou régional comme le Salsifis à feuilles étroites (Tragopogon angustifolius) et l’Urosperme faux picris (Urospermum picroides).

Les zones de fermeture et de colonisation des pelouses s’expriment par la présence d’une strate arbustive. C’est dans ce milieu que l’on peut observer le Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus) ou encore le Sumac des corroyeurs (Rhus coriaria), beaucoup moins commun. Des bosquets de Chêne vert (Quercus ilex) sont également présents, notamment en situation de corniche. Il faut enfin aborder 5 autres espèces très rares et remarquables pour le secteur : une graminée protégée au niveau national et connue de quelques rares départements du Midi, le Millet verdâtre (Piptatherum virescens), qui affectionne les zones ombragées (bas de falaises ou bois clairs) ; une fabacée affectionnant les pelouses et les lisières mésoxérophiles et cantonnée au nord de la région Midi-Pyrénées, la Gesse de Pannonie (Lathyrus pannonicus subsp. asphodeloides) ; le Choin noirâtre (Schoenus nigricans), de large répartition, localisé et absent de certains départements de la région, et dont la présence localement est très ponctuelle dans des adrets ébouleux à caractère habituellement xérique, mais soumis à des suintements temporaires ; le Gaillet à trois cornes (Galium tricornutum) est une messicole rare qui a été recensée sur le site dans une moisson extensive de plateau ; enfin, le Gaillet glauque (Galium glaucum), rare en Midi-Pyrénées, se rencontre sur les pelouses sèches du site.

Les oiseaux suivants peuvent aussi être répartis selon leurs milieux de vie : les 2 passereaux comme la Fauvette passerinette et la Fauvette mélanocéphale affectionnent les zones ouvertes piquetées de zones de broussailles où elles peuvent se cacher ; les 3 autres sont des rapaces. Deux sont rupestres : le Grand-Duc d’Europe et le Faucon pèlerin qui nidifient sur les falaises, et 1 rapace est forestier, le Circaète Jean-le-Blanc, qui utilise les grandes zones forestières, au nord, pour nicher, mais chasse sur un territoire bien plus grand. Le cortège entomologique est bien représenté avec une série de papillons (lépidoptères) et de criquets ou sauterelles (orthoptères) inféodés aux zones de pelouses sèches. On peut citer l’Hermite (Chazara briseis), dans le groupe des papillons « satyres » qui se posent régulièrement au sol pour se confondre avec le substrat. Les populations de cette espèce présentent un déclin marqué dans le Lot. Le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate) est une espèce méridionale fortement localisée au niveau national, cependant bien répandue sur les causses du Quercy. Elle affectionne les zones plus mésophiles et plus herbeuses, tout comme l’Azuré du serpolet (Maculinea arion) qui vit dans les zones de lisières où il trouvera de l’Origan, sa plante hôte. Cette dernière espèce est protégée au niveau national. Enfin, on dénombre un minimum de 5 espèces d’orthoptères d’intérêt patrimonial : l’Arcyptère bariolée (Arcyptera fusca), l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica germanica), le Criquet des rocailles (Omocestus petraeus), la Decticelle des friches (Pholidoptera femorata) et le Barbitiste des Pyrénées (Isophya pyrenaea). Ces deux dernières sauterelles apprécient les zones herbeuses plus mésophiles.

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Sont considérés dans cette ZNIEFF plusieurs secteurs avec des enjeux différents. Le secteur sud-ouest comprend les falaises du Travers de Glaudy avec une zone en APPB, pour la protection d’un rapace. Le secteur nord prend en compte une zone forestière et des petits affleurements rocheux pour des enjeux à la fois ornithologiques et botaniques. Enfin, la zone sud-est regroupe une très grande surface de zones ouvertes de pelouses sèches, avec leurs cortèges d’espèces floristiques et l’entomofaune associée (insectes). Les limites sont donc réparties ainsi : au sud, c’est la rivière Lot qui termine la ZNIEFF, mais le village de Cajarc en est exclu ; la vallée de Pique Merle remonte jusqu’au hameau du Verdier, en suivant la D17 à l’ouest et la D19 à l’est.