ZNIEFF 730010544
Vallée Sèche de Mouillagol et plateau de Ganiole

(n° regional: Z1PZ0065)

General comments

Cette ZNIEFF, qui englobe à la fois la vallée sèche de Mouillagol et une zone de plateau, se situe sur la partie sud du causse de Caylus qui est considéré comme le prolongement méridional du causse de Limogne.

La vallée sèche de Mouillagol a été creusée dans le plateau calcaire de Caylus (jurassique moyen en amont, supérieur en aval). La vallée d’amont en aval est d’axe nord-est - sud-ouest. Le fond de vallée, même si le ruisseau ne coule que rarement, est frais, humide et relativement sombre du fait de l’étroitesse du vallon. Une galerie continue arborescente et arbustive (station importante à Groseillier des Alpes [Ribes alpinum], non déterminant) augmente cette impression ; les quelques zones ouvertes correspondent à des prairies de fauche. À la cote 222, où sont groupés trois puits, le niveau piézométrique peut passer de 1 m à un débordement général dans le périmètre des puits en l’espace de quelques jours, voire moins. Ceci montre bien que le réseau karstique est très actif dans le secteur. Des parois rocheuses isolées ou continues occupent les deux versants, où la pierraille affleure souvent.

Le plateau, entaillé par quatre combes d’axe nord-ouest - sud-est, est densément boisé selon les secteurs, mais présente dans l’ensemble une surface conséquente de milieux ouverts vraisemblablement en déprise pastorale. Les chênes pubescents représentant la strate arborescente, certains sont morts sur pied. De nombreuses murettes en pierre sèche quadrillent le site. La roche affleure souvent et surtout en éléments fractionnés.

La ZNIEFF présente plusieurs habitats déterminants très tranchés : frênaie-chênaie, falaise continentale et rochers exposés, fruticée à buis, fruticée rocailleuse, pelouses sèches du Mesobromion du Quercy et du Xerobromion du Quercy, etc.

Un relevé botanique partiel effectué dans la vallée a révélé la richesse floristique des milieux :

- en prairie de fauche : la Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris) (liste rouge et protection départementale en 31, 32 et 82) ;

- en versant boisé frais : le Muguet (Convallaria majalis) [LR plaine] ;

- en milieu sec : la strate herbacée est notamment constituée de l’Égilope ovale (Aegilops ovata), de la Cotonnière dressée (Bombycilaena erecta), du Liseron des Cantabriques (Convolvulus cantabrica), du Stipe penné (Stipa pennata), de la Sabline des chaumes (Arenaria controversa) [LR plaine et Massif central et protection nationale annexe I], et de la Leuzée conifère (Leuzea conifera).

La strate ligneuse basse est composée du Chèvrefeuille d’Étrurie (Lonicera etrusca), de la Filaire à feuilles étroites (Phillyrea angustifolia), du Pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus), du Cerisier de sainte Lucie (Prunus mahaleb), de l’Alaterne (Rhamnus alaternus) et du Cormier (Sorbus domestica). Une espèce abondante ici, mais non déterminante, est à mentionner, car non trouvée au XIXe siècle dans le Tarn-et-Garonne : la Spirée d’Espagne (Spirea hypericifolia subsp. obovata).

Oiseaux : sur le plateau, les zones de lande arbustive abritent les Fauvettes pitchou et passerinette, ainsi que les Busards cendré et Saint-Martin, mais aussi le Circaète Jean-le-Blanc en zone boisée. Il est très probable que la Fauvette orphée, espèce rare dans le Tarn-et-Garonne et sensible en France, soit nicheuse dans la ZNIEFF (observée en période de nidification sur le plateau de Caylus). Un important cortège d’espèces des agrosystèmes complète le peuplement, notamment les Pies-grièches à tête rousse et écorcheur.

Batraciens : le Triton marbré utilise les mares pour la reproduction (présence de larves), et reste sûrement à proximité. Ces points d’eau sont indissociables de sa présence sur les causses.

Reptiles : le Lézard ocellé, bien qu’observé à 500 m au sud de la ZNIEFF, peut être considéré comme présent sur le site. Le milieu et l’abondance de murettes en font son biotope idéal.

Insectes : pour l’instant, seuls sont mentionnés l’Empuse (Empusa pennata), le Mercure (Arethusana arethusa) et l’Azuré du serpolet (Maculinea arion). Ce dernier est protégé en France. La richesse entomologique n’a pas été inventoriée. Les syrphes, orthoptères et lépidoptères mériteraient une attention particulière.

Comments on the delimitation

Le tracé englobe la vallée du ruisseau de Mouillagol proprement dite et une zone de plateau en rive gauche. L’emprise est définie au sud-est par les lieux-dits de Richard, Sarragat et le hameau de Ganiole. La zone concernée intègre d’anciennes pelouses en déprise pastorale parsemées d’éléments arbustifs. Les parcelles cultivées ont été évitées.

Trois mares sont incluses, dont deux non sur carte : une au bord nord de la D20 près de Sarragat, et l’autre au sud de la D20 au-dessus de Pélinasse.