Située à l’est du Gers, dans la plaine agricole en rive gauche de l’Arrats, cette ZNIEFF rassemble une mosaïque d’habitats favorables à une faune et une flore patrimoniale. Bien que les grandes cultures dominent le paysage, persistent des bosquets, alignements d’arbres, prairies humides, ruisseaux de qualité, mais aussi cavités naturelles et bâti favorables à l’installation de chauves-souris.
La zone comprend dans sa partie ouest une portion du ruisseau de la Saudroue, où ont déjà été contactées les espèces de poissons suivantes : le Goujon (Gobio sp.), la Loche franche (Barbatula sp.) et le Vairon (Phoxinus phoxinus), formant un cortège déterminant des rivières de piémont. Ces 3 espèces sont vraisemblablement les représentants patrimoniaux d’un cortège piscicole varié. Le maintien de ce cortège (observé en 1998, observation à actualiser) témoigne d’une relative qualité des eaux de ruissellement, clé de la conservation de cette richesse.
Des recherches spécifiques aux abords des cours d’eau ont permis de mettre en évidence le maintien de prairies humides hébergeant la Jacinthe romaine (Bellevalia romana), une espèce protégée en France, ainsi que l’Orchis des Charentes (Dactylorhiza elata ssp. sesquipedalis).
Mais ce sont les chauves-souris qui représentent l’enjeu majeur du site. Plusieurs espèces sont réparties en trois sites distincts. On observe 2 colonies de reproduction de barbastelles en bâti, qui trouvent ici gîtes et habitats de chasse. Espèce forestière, elle est totalement liée aux formations forestières peu denses où elle trouve sa nourriture. Les ruisseaux et zones d’eaux calmes représentent des zones d’abreuvage indispensables.
On note aussi la présence d’une cavité naturelle, qui fut par le passé un des sites majeurs de reproduction du Rhinolophe euryale dans le département. Cette colonie ne se reproduit plus in situ, mais des individus y passent en période de transit. L’enjeu est même plus fort car on suppose, mais ce point est à confirmer, que cette cavité sert à l’accouplement de nombreuses espèces (swarming). Parmi ces espèces on peut citer le Grand Rhinolophe et le Rhinolophe euryale, le Murin de Bechstein, et la Barbastelle. Cette dernière effectuerait donc une grande partie de son cycle biologique sur le secteur.
La délimitation repose d’abord sur la répartition des habitats de reproduction et de chasse des espèces phare de la zone, à savoir les chauves-souris. Ainsi la zone comprend notamment le bâti concerné, la cavité, ainsi que les boisements, bosquets, et haies bocagères limitrophes des colonies de mise-bas. Le périmètre intègre à l’ouest un tronçon du ruisseau de la Saudroue, accueillant un cortège de poissons déterminant, et les prairies humides des bords du ruisseau de l’Orbe au sud, hébergeant une flore patrimoniale.