ZNIEFF 730010625
Landes et coteaux d'Ornézan à Traversères

(n° regional: Z2PZ1035)

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Ces coteaux sont situés en rive droite de la rivière Gers, au sud d'Auch, et s'étendent sur les communes de Traversères, Orbessan, Sansan, Ornézan et Monferran-Plavès.
Il s'agit d'un coteau découpé de nombreux petits talwegs formés par des affluents du Gers. Sur un substrat de marnes et d'argiles calcaires, offrant un sol peu perméable, se développe une mosaïque diversifiée de pelouses du Mesobromion, avec des contrastes hydriques marqués dans les zones les plus fraîches. Les pelouses sont imbriquées avec des garrigues à Genêt scorpion (Genista scorpius).Les pelouses, comme les garrigues, sont des habitats déterminants. On les retrouve en mélange avec des landes à Genévriers, autre habitat déterminant (si les formations sont stabilisées), des ourlets mésophiles et des chênaies pubescentes, selon la dynamique évolutive naturelle. Des anciennes prairies de fauche complètent la mosaïque. Elles sont aussi déterminantes ZNIEFF. Au nord-est de la zone, dans un méandre du Gers, en bas du coteau, se situe un petit appendice constitué de prairies humides, autre habitat naturel remarquable du site.



Ce sont les zones de sommet où le sol est superficiel et érodé, offrant des conditions plus xériques, que l’on trouve la zone la plus riche en espèces d'orchidées du département, que ce soit en diversité ou en nombre. Pour les plus remarquables citons l’Ophrys guêpe (Ophrys tenthredinifera), en danger critique d’extinction en Midi-Pyrénées, protégée à l’échelle nationale et dont l’unique station du département (et de l’ex-région Midi-Pyrénées) se situe sur la présente ZNIEFF. Continuons avec les orchidées rares avec l’Ophrys du Gers (Ophrys aegirtica), uniquement présente dans la zone biogéographique du Sud-Ouest, sur les terrains calcaires du Gers, du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne. L’Orchis papillon (Anacamptis papilionacea) est protégée en ex-région Midi-Pyrénées et est classée vulnérable selon la liste rouge de l’UICN. Autre espèce d’orchidée déterminante mais plus commune : l’Ophrys à forme d’araignée (Oprhys arachnitiformis). A ce cortège déjà remarquable, on peut rajouter une Euphorbe déterminantes des pelouses mésoxérophiles : Euphorbia verrucosa, protégée en ex-région Midi-Pyrénées et une bryophyte qui croit sur les milieux riches en base et pauvres en végétation : Aloina aloides.


De nombreuses autres espèces remarquables, anciennement déterminantes et d’affinités méditerranéennes se côtoient, comme l'Aphyllante de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), la Lavande à larges feuilles (Lavandula latifolia), la Stéhéline douteuse (Staehelina dubia), le Jasmin jaune (Jasminum fruticans), ou encore, et sans être exhaustif, la Cardoncelle molle (Carduncellus mitissimus).

Ces milieux thermophiles, plus ou moins en phase de déprise et d’ourlification, accueillent de nombreux lépidoptères déterminants et protégés comme l’Azuré du Serpolet (Phengaris arion), le Nacré de la Filipendule (Brenthis hecate), le Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) et, en ce qui concerne la famillle caractéristique des Zygaenidae, la Zygène d’Occitanie (Zygaena occitania), la Zygène de la Badasse (Zygaena lavandulae), la Zygène de l’Esparcette (Zygaena rhadamanthus) et le Procris vert (Adscita mannii).

 

A ce cortège de papillons, rajoutons une espèce d’orthoptère déterminante occupant les mêmes milieux : le Criquet de la Palène (Stenobothrus lineatus), plutôt rare dans le Sud-Ouest.


Dans le fond de vallon, on retrouve deux insectes patrimoniaux : le Miroir (Heteropterus morpheus), qui affectionne les prairies humides encaissées ou fermées de type clairière et le Criquet tricolore (Paracinema tricolor) bisignata que l’on retrouve dans les roselières basses.

A leurs abords, les milieux aquatiques lenthiques tels que les mares prairiales offrent des habitats de reproduction pour le Triton marbré (Triturus marmoratus), l’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans), et la Cistude d’Europe (Emys orbicularis). Le Gers ainsi que ses petits affluents, peu pollués, et les milieux herbacés annexes, offrent des zones de nourrissage pour le Gomphe semblable (Gomphus similimus), et la Cordulie métallique (Somatochlora metallica), dont la reproduction de ces deux espèces reste à vérifier.

On retrouve également des espèces patrimoniales à la lisière des milieux boisés telles que la Coronelle girondine (Coronella girondica), et le Sylvandre (Hipparchia fagi).


Le coeur des boisements offre des espaces de nidification avérés pour l’Aigle botté (Hieraaetus pennatus), le Hibou Moyen-Duc (Asio otus) et des espaces de nidification potentiels pour le Milan royal (Milvus milvus) et le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus). Le site est également connu pour être une halte migratoire, avec des oiseaux migrateurs déterminants, plutôt rare pour le département qui profitent de la mosaïque d’habitat présente comme le Gobemouche noir, le Rollier d’Europe (Coracias garrulus) ou le Vautour fauve (Gyps fulvus).



L’importance du site en matière d’espèces patrimoniales, dépend du maintien d’une agriculture extensive. Certains petits champs présentaient en 2008 de bonnes populations de plantes messicoles, avec la présence de la Nigelle de France (Nigella hispanica), plante protégée à l’échelle nationale dont il faudrait évaluer aujourd’hui l’état de conservation des populations. Les milieux ouverts, traditionnellement gérés par pâturage extensif, sont aujourd’hui à l’abandon sur de nombreux secteurs et particulièrement sur les coteaux, mettant en péril la conservation des espèces héliophiles et de pelouses.

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Les contours sont limités à l’ouest par la limite de bas de coteau (rupture de pente) ; côtés nord, est et sud, c’est la répartition des habitats qui a conduit à délimiter le site, incluant les habitats de pelouses et prairies, et excluant dans la mesure du possible les zones de cultures plus intensives. Quand cela a été possible, les ruisseaux, routes et chemins ont été utilisés : ils correspondent assez souvent à des limites de parcelles et de propriétés, donc d’usage.

Le site présente un petit appendice au nord-ouest de la zone, dans un méandre du Gers en bas du coteau : il s’agit de prairies humides, habitat naturel remarquable devenu rare dans la vallée du Gers.