ZNIEFF 730011444
Massif montagneux entre Argelès-Gazost et l'Ouzom

(n° regional: Z2PZ0069)

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Cette ZNIEFF est située dans le département des Hautes-Pyrénées à cheval sur trois vallées secondaires dont deux sur le versant de la vallée d’Argelès-Gazost (vallée du Bergons et val d’Azun), l’autre étant la partie amont en rive droite de la vallée de l’Ouzoum (cirque du Litor) qui représente historiquement une enclave de la Bigorre dans le Béarn (aujourd’hui dans les Pyrénées-Atlantiques). La zone parcourt d’est en ouest le mont de Gez (1 097 m), au-dessus d’Argelès-Gazost, puis le pic d’Arragnat (1 345 m) et le Soum de la Pène (1 616 m), qui constituent une barrière entre le val d’Azun et la vallée du Bergons se finissant au Soum de Berducou (1 638 m) où elle rejoint la première crête nord-sud séparant ces deux vallées de la vallée de l’Ouzoum.

Les forêts d’Arragnat et de l’Abédet sont principalement composées de hêtraie-sapinière sur un substrat calcaire, avec quelques plantations d’épicéas. Les versants sud de la Pène et le cirque du Litor sont principalement couverts de prairies d’altitude moyenne. La soulane du val d’Azun est plutôt sèche alors que le cirque du Litor est parcouru de nombreux ruisseaux et rus alimentés par des sources (prairies humides, tourbières de pente, etc.). Entre les cols de Soulor et de Saucède, on rencontre un bas-marais alcalin avec tout un cortège d’espèces floristiques typiques de ce milieu, parmi lesquelles on peut remarquer le Troscart des marais (Triglochin palustre), une espèce rare protégée en Midi-Pyrénées. Dans ce secteur, le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), espèce protégée nationalement, a également été répertorié. La zone présente une bonne diversité en sphaignes.

Plusieurs taxons des Pyrénées occidentales se trouvent ici en limite orientale d’aire de répartition, telles que le Pétrocoptis des Pyrénées (Petrocoptis pyrenaica) et l’Arméria à nervures poilues (Armeria pubinervis).

Des petites falaises présentent un terrain rupicole intéressant pour les plantes, les isards et les oiseaux. Le pic de Bazès est le terrain privilégié des isards qui s’y réfugient (issus de la réintroduction). Les falaises du cirque du Litor sont occupées par quelques nids de Vautour fauve alors que le tunnel de Bazen est fréquenté par l’Hirondelle des rochers (non déterminante). L’Aigle royal et le Faucon pèlerin sont ici dans leur élément et nichent à proximité.

La Loutre d’Europe fréquente les frayères de grenouilles rousses en compagnie du Héron cendré et sans doute du Putois et du Percnoptère d’Égypte, nicheur à proximité. Aigle botté, Autour des palombes, Bécasse des bois (espèce non déterminante) et Milan royal, présents en migration ou en hivernage, sont des nicheurs possibles. Le Grand Tétras fréquente quant à lui certaines zones tranquilles de forêt au cœur même de la station de ski de fond de Couraduque.

Chouette de Tengmalm et Pic à dos blanc ont déjà été entendus ou vus dans la forêt de la vallée du Bergons, et nichent respectivement de façon probable et certaine sur la zone. Le Desman et la Musaraigne aquatique (non déterminante) fréquentent les ruisseaux d’eaux calmes dans les parties peu pentues et dégagées. On rencontre d’autres espèces comme la Salamandre tachetée, bien présente dans les sous-bois, alors que la Vipère des Pyrénées (Vipera aspis zinnikeri, non déterminante) serait plutôt visible sur les versants ensoleillés du Soum de la Pène.

Le col de Soulor présente un intérêt majeur pour la migration transpyrénéenne de certains oiseaux. Le lac de Soum, non loin de là, abrite une population de Poule d’eau vivant à une altitude importante pour l’espèce (non déterminante). Le Râle d’eau y est également cité. La Perdrix grise des Pyrénées fréquente les pelouses et landes de cette partie du site.

La forêt d’Arragnat présente un grand intérêt en ce qui concerne les champignons, et vraisemblablement aussi en termes de lichens, d’invertébrés et d’insectes xylophages. À titre d’exemples, on peut noter la présence de 2 espèces de champignons saproxyliques remarquables, Entoloma tjallingiorum et Lentinellus ursinus, la présence également d’espèces xérothermophiles (Amanita echinocephala, Boletus rhodoxanthus...) et une bonne intégrité chimique des sols forestiers, avec une bonne diversité en Ramaria ssp. et Hydnellum ssp.

Cet aperçu de milieux et d’espèces présents sur cette ZNIEFF démontre un tant soit peu son grand intérêt patrimonial.

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Cette ZNIEFF est centrée sur le massif compris entre la vallée du Bergons et le val d’Azun, avec pour limite orientale le mont de Gez, aux abords de l’agglomération d’Argelès-Gazost, et pour limite occidentale la frontière régionale avec l’Aquitaine, matérialisée par le passage de l’Ouzom. Au sud-est, le contour est réservé à la zone d’altitude, et exclut les bocages en l’absence d’enjeux identifiés à l’heure actuelle sur ces milieux. Cette limite coïncide approximativement avec la limite d’altitude inférieure de fréquentation de la Perdrix grise de montagne. Au sud-ouest, le contour s’appuie sur le GR du Tour du val d’Azun, qui marque la transition avec le massif du Gabizos. Au nord-est, le contour suit le ruisseau du Bergons, puis rattrape celui de Lastétès, qui marque la transition avec le massif de Granquet.

Les domaines de ski de fond de Soulor et de Couraduque, peu artificialisés et hébergeant des enjeux respectivement floristiques (bryophytes notamment) et faunistiques (Grand Tétras), ont été englobés.