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Il s’agit de deux tourbières de taille similaire (environ 25 ha chacune), situées sur le plateau de Ger entre Pontacq et Ossun. Le climat est naturellement humide avec une absence de relief à l’ouest qui autorise des arrivées de précipitations abondantes.
La zone est située en limite des moraines frontales de la vallée du gave de Pau. Les sols sont constitués de cailloutis du plateau de Ger, insérés dans des couches argileuses. Ce sont des alluvions anciennes du Gûnz et du Danaù (Pléistocène) qui correspondent aux anciens trajets du gave de Lourdes. Ces sols permettent, sur les zones de relief faible comme c’est le cas sur cette ZNIEFF, une forte rétention d’eau, ou favorisent l’existence de gouttières où les eaux se concentrent et forment des zones humides.
Ces zones sont constituées pour une grande partie de végétation arborée (saussaie marécageuse). On peut constater une nette tendance à la fermeture des milieux, avec la présence, parfois sur des surfaces importantes, de la Fougère aigle (Pteris aquilina), de la Molinie bleue (Molinia caerulea), de la Bourdaine (Frangula dodonei)…
Elles sont, pour une grande part de leur périmètre, entourées de fossés de drainage, ce qui accentue l’assèchement et la colonisation par les ligneux.
Malgré cela, le site est intéressant, notamment par la présence d’un cortège d’espèces végétales liées aux milieux tourbeux : le Rossolis à feuilles intermédiaires (Drosera intermedia), protégé nationalement, la Petite scutellaire (Scutellaria minor), localement abondante sur les bords des chenaux avec le Mouron délicat (Anagallis tenella) et la Campanille à feuilles de lierre (Wahlenbergia hederacea), le Potamot à feuilles de Renouée (Potamogeton polygonifolius), l’Osmonde royale (Osmunda regalis)...
Sur le plan faunistique, la présence du Lézard vivipare (Zootoca vivipara), une espèce qui apprécie particulièrement les zones tourbeuses, avait été rapportée et mériterait d’être réactualisée.
De la même manière, l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), protégé nationalement, et la Cordulie à taches jaunes (Somatochlora flavomaculata), deux odonates déterminants, ont été signalés sur la tourbière du Gabastou. La première espèce est attachée aux sources, ruisseaux et fossés non pollués. la deuxième se trouve principalement dans les eaux dormantes ou peu courantes, essentiellement dans les marais, les bas-marais et les tourbières.
Les contours sont basés sur la répartition des habitats humides d’intérêt, en tant que tels et en tant qu’habitats d’espèces déterminantes. Les tourbières sont ceinturées d’espaces agricoles majoritairement exploités en maïsiculture.
