La ZNIEFF occupe le coteau orienté nord-sud compris entre les vallées de l’Arros et du Bouès, qui prennent respectivement leur source dans les Baronnies et sur le plateau de Lannemezan. Le sol est argileux à argilo-calcaire. La zone est essentiellement forestière, majoritairement constituée de chênaie accompagnée de hêtres et de châtaigniers. Les boisements sont localement en mosaïque avec des milieux plus ouverts, notamment de landes, pelouses, prairies et cultures extensives. Le relief contribue largement à la préservation du couvert forestier et de la mosaïque de milieux en limitant l’exploitation agricole. De nombreux ruisseaux et vallons traversant le coteau transversalement ajoutent à la complexité du relief. Les différentes expositions des versants, la variété des peuplements, les stations de sujets matures ou plus juvéniles, ainsi que la présence de nombreuses lisières et trouées offrent une multitude de conditions hydriques et d’ensoleillement qui contribuent à la richesse du site.
Ainsi se développent des cortèges mycologiques assez variés. 14 taxons mycorhiziens déterminants ont été répertoriés. C’est le cas par exemple des bolets appartenant à la section Luridi tels que le Bolet de Dupain (Boletus dupainii), le Bolet rouge pourpre (Boletus rhodopurpureus), le Bolet de Quélet (Boletus queletii) et le Bolet Satan (Boletus satanas), fréquemment rencontrés sur ces coteaux et pour la plupart d’entre eux à tendance calcicole thermophile. De nombreuses espèces de chanterelles peuplent également ces forêts, en particulier la rare Chanterelle noircissante (Cantharellus melanoxeros), ainsi que des représentants d’autres genres mycorhiziens peu fréquents tels que Phellodon confluens.
Parmi les taxons saproxyliques (dépendants du bois mort), on remarquera en particulier la mention du Créolophe ondulé (Creolophus cirrhatus).
On peut raisonnablement penser qu’une grande diversité d’espèces reste à découvrir sur ce site, notamment liée à la sénescence de certains des peuplements présents et au bois mort laissé en place. Le maintien de cette richesse et des espèces rares et menacées qui en font partie est conditionné à une gestion forestière adaptée.
D’un point de vue floristique, on note la présence résiduelle d’espèces d’influence atlantique telles que l’Osmonde royale (Osmunda regalis), l’Avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium) et le Chêne tauzin (Quercus pyrenaica).
On rencontre ponctuellement des pelouses marneuses riches en orchidées, proches du Tetragonolobo-Mesobromenion (34.324) à fort contraste hydrique, qui hébergent notamment le Lotier maritime (Lotus maritimus). Ces pelouses aujourd’hui en régression se maintiennent en plaine seulement sur ces flancs de coteaux.
On peut aussi noter la présence de prairies fraîches traditionnelles à narcisses (Narcissus subsp.) dans les fonds de vallons, milieu très rare dans ces secteurs boisés.
Les bords de cultures de céréales hébergent la Petite brize (Briza minor), la Pensée des champs (Viola arvensis) ou encore la Mâche à oreillettes (Valerianella rimosa). Le Glaïeul commun (Gladiolus communis), espèce qui tend à se raréfier, trouve quant à lui refuge sur les talus de bords de routes.
Une station de Silène de France (Silene gallica), espèce peu commune dans le département, se trouve ici en situation relictuelle sur une ancienne vigne.
On rencontre encore dans des stations abyssales (fonds de vallons frais) le Hêtre et la Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus).
Ce type de coteau est constitué de grands secteurs boisés entrecoupés de petites parcelles cultivées de façon traditionnelle où l’on retrouve des reliques de prairies de fauche, pelouses à orchidées, anciennes vignes favorisant une diversité floristique constrastant avec les plaines avoisinantes exploitées en culture intensive.
D’un point de vue faunistique, de fortes potentialités existent, notamment concernant l’avifaune forestière. L’Aigle botté, l’Autour des palombes et le Pic mar sont tous trois fortement pressentis comme nicheurs sur la zone, de même que le Busard Saint-Martin dans des secteurs plus ouverts.
Les limites de la zone sont d’abord basées sur la répartition des habitats les moins artificialisés (boisements, landes et pelouses, prairies, cultures extensives), intéressants en tant que tels ou en tant qu’habitats d’espèces déterminantes. Cette répartition coïncide avec la géomorphologie de la zone : les limites est et ouest correspondent donc, en règle générale, aux bas de pentes du coteau orienté nord-sud. Au-delà du coteau, les espaces moins pentus sont davantage habités ou exploités en agriculture intensive. Les limites sud et nord de la zone correspondent respectivement à l’origine du coteau, à savoir à la source de la Lène (65) et à la forêt d’Armagnac-Betplan (32), au-delà de laquelle les enjeux naturels identifiés se raréfient. Les milieux plus artificialisés et notamment les plantations de conifères, en règle générale de moindre intérêt, ont dans la mesure du possible été exclus de la zone lorsqu’ils étaient situés en sa périphérie. Ceux imbriqués dans la mosaïque de milieux ont été englobés.