Cette grande ZNIEFF est constituée de tout le versant nord du massif de l’Arbizon aux crêtes de Montarrouye, et de l’ensemble des pâturages d’altitude des Quatre Véziaux jusqu’au Pla de las Pénès à l’ouest. Il s’agit d’une partie du bassin versant de l’Adour de Payolle, traversé par les ruisseaux de Camoudiet, de la Gaoube et de la Gaoubole.
Les sols sont constitués de terrains primaires du Carbonifère, essentiellement des schistes du Namurien et des pélites schisteuses à grès et calcaires du Dévonien. Ils sont entrecoupés de moraines glaciaires et alluvions du Secondaire, surtout dans les vallons. Plus au sud, vers les crêtes se trouve la limite du secteur du Néouvielle avec des terrains magmatiques à graniodorites (formes de granites). L’ensemble s’étend de la limite supérieure des massifs forestiers aux pelouses du haut montagnard, du subalpin et de l’alpin. La partie nord est essentiellement composée de pelouses pâturées entrecoupées de quelques barres rocheuses, landes, vallons et ruisseaux ; la partie sud, la plus élevée, présente des reliefs découpés et des affleurements rocheux nus avec quelques zones humides. L’élevage est encore très présent dans ce secteur, et les milieux sont très ouverts.
Le gradient altitudinal élevé ainsi que la diversité des roches mères permettent de rencontrer de nombreux habitats. Le pâturage ovin freine considérablement la dynamique végétale. Ainsi toute la partie nord, la plus basse, est constituée de ces pâturages, où pelouses acides et basophiles alternent dans les vallons et replats entrecoupés de ruisseaux et de sources de pente souvent bordées de bas-marais. Quelques landes de colonisation sont présentes par endroits, ainsi que des affleurements rocheux calcaires sous forme de petites falaises. Plus haut, de grandes étendues de pelouses alpines basophiles ou acidiphiles se rencontrent au milieu des chaos rocheux, falaises et éboulis, plus verticaux. On note la présence de lacs naturels d’altitude (Arou, Montarrouye), ainsi que quelques résidus glaciaires. Les habitats les plus remarquables au sein de cette grande diversité de milieux sont les falaises du Saxifragion mediae, où vivent de nombreuses endémiques pyrénéennes, et les bas-marais alcalins.
Parmi les espèces les plus remarquables, on peut noter la Scrophulaire des Pyrénées (Scrophularia pyrenaica), endémique et protégée nationalement, ainsi que tout le cortège des falaises calcaires avec de nombreuses endémiques pyrénéennes. Les pelouses alpines calcaires sont recouvertes du Géranium cendré (Geranium cinereum), lui aussi endémique et protégé nationalement. Les zones humides abritent le Cranson des Pyrénées (Cochlearia pyrenaica), protégé en région Midi-Pyrénées. On trouve aussi un cortège de bas-marais (Trèfle d’eau [Menyanthes trifoliata], Rossolis à feuilles rondes [Drosera rotundifolia], protégé nationalement...). Cet ensemble est le territoire de chasse de rapaces rupestres pyrénéens et l’habitat de la Perdrix grise de montagne (Perdix perdix hispanicus), du Lagopède des Pyrénées, et du Grand Tétras en limite altitudinale inférieure de la zone. On y rencontre par ailleurs quelques hardes d’isards. Les hautes altitudes hébergent le Lézard pyrénéen de De Bonnal (Iberolacerta bonnali), et les cours d’eau le Desman (Galemys pyrenaicus) et la Truite des Pyrénées (Salmo trutta fario).
Ce secteur est peu menacé, à la fois peu accessible et peu fréquenté (tourisme de masse) dans sa partie haute. En revanche, les pâturages les plus bas sont sensibles à la pression pastorale en baisse et susceptibles de se fermer par colonisation des ligneux bas.
Cette ZNIEFF de type 1 intègre le bassin versant nord du massif de l’Arbizon-Montarrouye, délimité par les massifs forestiers de la vallée d’Aure à l’est, de Payolle au nord et de l’Adour de Gripp à l’ouest. Il comprend pour l’essentiel les milieux supraforestiers des Quatre Véziaux jusqu’à la ligne de crêtes au sud.