Le site est situé au niveau de la partie ouest du Séronais. Il s’agit d’une zone de collines aux pentes douces, sur roche mère principalement calcaire, qui s’étend au sud du massif du Plantaurel, entre le Mas d’Azil et le village de Saint-Lizier. On se trouve dans un secteur où le climat est influencé à la fois par les flux atlantiques et par la relative proximité de la Méditerranée. Ici, les paysages ont été modelés par les activités agricoles d’élevage. Ils sont dominés par des prairies naturelles de fauche et des prairies pâturées, entrecoupées de forêts souvent de petite surface. On observe par endroits des zones typiques de bocages avec de petites parcelles bordées de murets de pierres et de haies. Sur la majeure partie du site, le relief est karstique, ce qui explique la présence de gouffres et de grottes, ainsi que la perte et la résurgence du Volp. Dans le fond des vallées coulent des ruisseaux de petite taille. Dans les secteurs où le sol est plus maigre, les prairies laissent place à des pelouses. Sur calcaire, il s’agit des pelouses semi-arides du Mesobromion, ou encore, sur les versants sud des collines calcaires, des pelouses sèches du Xerobromion. Ces pelouses sont souvent en mosaïque avec des pelouses à annuelles sur sol superficiel calcaire, et parfois piquetées de landes à Genévrier (Juniperus communis). Sur les affleurements se trouvent des pelouses à orpins sur débris rocheux. Sur les flancs des reliefs marneux, poussent parfois de belles pelouses du Tetragonolobo maritimi-Mesobromenion, caractérisées par la dominance de la Molinie. Au niveau des reliefs situés au nord-est de la zone, on trouve un type de pelouses acidiclines assez peu commun dans la région (pelouses du Violion caninae). Dans les zones de suintements ou le long des petits ruisseaux se trouve un habitat remarquable : il s’agit des sources d’eaux dures pétrifiantes formées par les dépôts de tuf. La présence de l’Épipactis des marais (Epipactis palustris) et de la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) témoigne de l’existence de zones de prairies humides calcaires à Molinie, rares dans la région, dont l’état de conservation sur le site n’est, à priori, pas connu.
Les intérêts floristiques sont liés aux différents milieux présents sur le site. Nous pouvons citer : les orchidées de pelouses sur calcaire comme l’Ophrys jaune (Ophrys lutea) et l’Orchis odorant (Orchis coriophora subsp. fragrans), espèce protégée au niveau national ; les espèces liées aux prairies humides à Molinie sur calcaire comme l’Épipactis des marais, la Gentiane pneumonanthe, l’Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata subsp. incarnata), et celles liées aux prairies humides comme la Jacinthe romaine (Bellevalia romana), espèce protégée au niveau national, et le Narcisse des poètes (Narcissus poeticus subsp. poeticus) ; les espèces à affinités montagnardes comme la Gentiane de Burser (Gentiana burseri subsp. burseri), endémique des Pyrénées ; les espèces messicoles telles que l’Adonis d’automne (Adonis annua) ou la Renoncule des champs (Ranunculus arvensis), qui poussent sur les rares parcelles cultivées de la zone. Le site présente un grand intérêt mycologique, et notamment une grande diversité d’espèces. Parmi elles, un riche cortège de mycorhiziques thermophiles (Amanita echinocephala, Boletus rhodopurpureus, Cortinarius elegantissimus...), quelques saproxyliques rares (Hericium erinacum, Mucronella calva, Volvariella bombycina, Psathyrella hirtosquamulosa, Pluteus fenzlii – uniquement connu des Pyrénées pour la France –, Ramicola coniophora – seule mention pour la France ?), un très riche cortège de saprohumicoles rares (Camarophyllopsis micacea, Cystolepiota rosea, Entoloma strigosissimum – très rare en France –, Lepiota fuscovinacea...), un cortège de saprotrophes de pelouses anciennes (nombreux hygrocybes, entolomes...), ainsi que la présence d’Omphalina subglobispora, une espèce inédite en France à écologie très particulière (bryoparasite hyperxérophile). Plusieurs espèces de chauves-souris utilisent le site comme zone d’alimentation, de reproduction ou d’hibernation. Elles sont toutes protégées au niveau national. Ces chauves-souris ont pour habitats les vieux bâtiments, les cavités rocheuses ou les forêts où elles occupent les vieux arbres. Parmi celles liées aux cavités, le Murin à moustaches (Myotis mystacinus) et le Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale) sont des espèces peu communes. En milieux forestiers, le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) est assez rare. Concernant les oiseaux, le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo) a été observé comme oiseau nicheur sur le site. Les espèces de papillons comme le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), l’Azuré du serpolet (Maculinea arion) ou la Bacchante (Lopinga achine), qui est une espèce menacée, ont été observées sur le site. Ces trois espèces sont protégées nationalement. La présence d’une petite libellule liée aux eaux courantes, l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), témoigne de la bonne qualité des petits cours d’eau présents sur le site. Ce bon état de conservation général permet également la présence, localement, de populations d’Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes). Le Lézard hispanique (Podarcis hispanica) trouve sur le site des habitats thermophiles qui lui sont propices. Les quelques milieux humides abritent le Triton marbré (Triturus marmoratus), le Crapaud accoucheur (Alytes obstreticans) ou la Rainette méridionale (Hyla meridionalis). La Salamandre commune terrestre (Salamandra salamandra terrestris) est également présente sur le site.
Ainsi ce site est une zone de piémont calcaire qui garde un caractère bien préservé. Les ruisseaux, les cavités rocheuses, les coteaux secs et les massifs forestiers constituent des habitats favorables à une faune, une flore et une mycoflore remarquables.
Les limites de la zone sont basées sur la répartition des habitats naturels intéressants en tant que tels et en tant qu’habitats d’espèces déterminantes : pelouses hébergeant notamment orchidées et champignons déterminants, prairies humides, falaises, landes, boisements, cultures extensives... La périphérie du site, sensiblement moins riche en enjeux naturels identifiés à l’heure actuelle, et légèrement plus artificialisée, fait l’objet de la ZNIEFF de type 2 : « Coteaux de l’est du Saint-Gironnais ».