ZNIEFF 730012050
Massif du Mont Valier

(n° regional: Z2PZ0441)

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Le massif du mont Valier, situé sur la zone axiale de la chaîne pyrénéenne, abrite un ensemble de milieux, une faune et une flore typiques des zones de montagnes des Pyrénées centrales. Un peu plus de 18 000 ha sont inventoriés en ZNIEFF de type 1. La zone s’échelonne de 510 à 2 868 m d’altitude. Le climat est de type montagnard à régime atlantique avec des précipitations annuelles de plus de 1 000 mm, l’ensemble étant modulé par le relief et l’altitude. Au niveau géologique, on observe une alternance de faciès pélitiques, schisteux et calcaires. Le fort gradient altitudinal, associé aux diversités topographiques, lithologiques et climatiques, engendre une grande diversité de paysages et de milieux. L’étage collinéen correspond aux prairies de fauche et aux prairies pâturées, dont l’abandon entraîne la transformation progressive en landes à fougères et en taillis de Noisetier. On y rencontre également des frênaies-chênaies de bas de versants humides, en bordure des cours d’eau. L’étage montagnard est essentiellement forestier avec des hêtraies pures majoritaires et quelques sapinières. La limite supérieure de la forêt voit l’apparition d’une frange de bouleaux, de landes à callunes et à genêts ainsi que de landes à myrtilles. L’étage subalpin est marqué par la dominance des landes et des pelouses. Cette zone est marquée par la présence d’un pâturage extensif favorisant le maintien des pelouses. À l’étage alpin, les combes à neige présentent des communautés végétales originales différentes selon la nature du substrat calcaire ou schisteux. Les falaises et les éboulis sont aussi très présents sur la zone. Au niveau des milieux, l’intérêt de la zone est important. On y retrouve de nombreux habitats d’importance communautaire européenne (directive « Habitats ») avec notamment : des sources pétrifiantes avec dépôt de calcaire, abritant une communauté végétale très spécialisée, dominée par les bryophytes (habitat jugé prioritaire pour sa conservation au niveau européen) ; des habitats forestiers comme la hêtraie acidiphile très répandue et la hêtraie calcicole à l’étage montagnard, la forêt de pins à crochets qui est devenu rare en Ariège ; des landes à Rhododendron et des landes à callunes et à genêts largement répandues aux étages montagnards et subalpins, ainsi que des landes à Myrtille et des landes à genévriers ; des pelouses dominées par le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) sur de grandes surfaces de l’étage montagnard en exposition bien ensoleillée, des pelouses à Gispet (Festuca eskia) bien représentées aux étages subalpins et alpins, des pelouses alpines calcaires à Elyna et Laîche toujours verte (Carex sempervirens) aux étages subalpins et alpins et, moins répandues, des pelouses à Canche flexueuse (Deschampsia flexuosa) et Nard raide (Nardus stricta) (habitat jugé prioritaire pour sa conservation au niveau européen lorsqu’il est riche en espèces) ; des mégaphorbiaies à la végétation luxuriante le long de certains cours d’eau et au niveau des zones humides ; quelques prairies de fauche aux étages collinéen et montagnard inférieur, avec une tendance à l’abandon ; des habitats rocheux bien représentés avec des éboulis et des falaises siliceux et calcaires ; des cavités et grottes abritant une faune cavernicole intéressante.

Sur le plan botanique, on retrouve de nombreuses espèces remarquables dont une bryophyte protégée au niveau européen (annexe II de la directive « Habitats ») : la Buxbaumie verte (Buxbaumia viridis), espèce sapro-lignicole rare au niveau mondial, et tout un cortège de sphaignes (Sphagnum denticulatum, Sphagnum fallax, Sphagnum palustre, Sphagnum papillosum, Sphagnum quinquefarium, Sphagnum subnitens et Sphagnum tenellum). Parmi les espèces protégées au niveau national, on observe le Lycopode des Alpes (Diphasiastrum alpinum), le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) et le Géranium cendré (Geranium cinereum). Quelques espèces sont protégées au niveau régional : la Gymnadénie odorante (Gymnadenia odoratissima), le Myosotis des Pyrénées (Myosotis corsicana subsp. pyrenaearum), la Fétuque de Bordère (Festuca borderei), la Pédiculaire rose (Pedicularis rosea), la Saxifrage intermédiaire (Saxifraga media) et le Pigamon à gros fruits (Thalictrum macrocarpum). Sur le plan faunistique, la zone est riche en espèces montagnardes et endémiques des Pyrénées. Plusieurs sont inscrites au titre de la directive « Habitats » (annexes II, IV ou V). Parmi les mammifères, on observe le Desman des Pyrénées, indicateur de la qualité des cours d’eau, ainsi que plusieurs espèces de chauves-souris sensibles au dérangement. Sur le plan ornithologique, la zone présente une grande richesse d’espèces montagnardes dont un certain nombre est protégé au niveau national ou international et d’importance au niveau européen. Parmi celles-ci, on peut notamment observer des espèces de rapaces comme le Faucon pèlerin, le Grand-duc d’Europe, l’Aigle royal et le Vautour fauve dont la zone est importante pour leur conservation. Parmi les rapaces, on retrouve également la Bondrée apivore (non déterminant), le Circaète Jean-le-Blanc et le Busard Saint-Martin dont les effectifs sont à surveiller en France. Plusieurs espèces de galliformes de montagne sont observées comme le Grand Tétras, le Lagopède alpin et la Perdrix grise de montagne. Le Pic noir et la Chouette de Tengmalm sont présents dans les forêts anciennes et les zones à vieux arbres de l’étage montagnard. Des passereaux des milieux montagnard et rocheux se rencontrent aussi, comme le Merle à plastron (non déterminant) et le Monticole de roche. La zone est également riche en insectes. On retrouve des espèces protégées nationalement et/ou inscrites au titre de la directive « Habitats », comme la sous-espèce pyrénéenne de l’Apollon (Parnassius apollo pyrenaica), la Rosalie des Alpes (Rosalia alpina), dont la conservation est jugée prioritaire au niveau européen, ainsi que plusieurs espèces de coléoptères cavernicoles du genre Aphaenops entre autres.

Les facteurs d’évolution de la zone sont principalement : la diminution des pratiques agropastorales avec l’abandon des prairies de fauche et la diminution des surfaces pâturées avec une évolution vers des faciès à landes ; l’augmentation de la fréquentation touristique avec un piétinement exagéré sur certains secteurs, la cueillette excessive...

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D’un point de vue géographique, la zone s’étend sur l’ensemble du massif du mont Valier, sur la zone axiale de la chaîne pyrénéenne. Au sud, elle est délimitée par la crête frontière avec le val d’Aran, au nord les ruisseaux de Balamet et d’Esbonts. Elle s’étend à l’ouest jusqu’à la vallée de l’Orle sur la commune de Bonac-Irazein, et à l’est jusqu’à la vallée du Salat sur les communes de Couflens et de Seix. L’ensemble de la zone fait l’objet d’un réseau dense de données déterminantes d’habitats, de flore et de faune.