La ZNIEFF s’étend en rive gauche du Lez, et correspond à un ensemble de petits massifs karstiques de moyenne altitude (altitude maximale : 1 380 m). Les conditions locales qui y règnent en font une zone sèche relativement originale dans le contexte de l’ouest ariégeois. D’un point de vue paysager, même si les milieux forestiers dominent, il existe de beaux ensembles de milieux agropastoraux sur calcaire : landes, pelouses sèches et prairies de fauche. L’agriculture est une agriculture de montagne de type extensif. Globalement, les réseaux de haies entre les parcelles sont bien conservés, ce qui confère, avec la présence de granges isolées, un attrait particulier au paysage. Enfin, les milieux rocheux (falaises et affleurements) marquent aussi le paysage. Une partie de la ZNIEFF correspond au site Natura 2000 « Char de Moulis et de Liqué [...] ». Elle correspond à un sous-bassin collecteur pour la rivière le Lez.
Sur le plan des habitats, on peut citer : les milieux forestiers avec les bois occidentaux de Chêne pubescent (Quercus pubescens), déterminant, les hêtraies sur calcaire (Cephalanthero-fagion) et les forêts de ravins (Tilio-acerion), présentes par différents faciès à la fois sur les fortes pentes calcaires en exposition sud et des fonds de vallons confinés et plus froids, ces deux derniers types de milieux forestiers étant des habitats d’intérêt patrimonial européen au sens de la directive « Habitats » ; les habitats agropastoraux, avec des pelouses sèches sur calcaire riches en orchidées de type Mesobromion, des pelouses sèches sur débris rocheux (Alysso-Sedion albi), des prairies de fauche de basse altitude et des prairies de fauche de montagne, tous étant des habitats de la directive « Habitats » ; un habitat original et de fort intérêt patrimonial constitué par les sources pétrifiantes et leur communauté végétale associée (mousses) habitat également de la directive « Habitats » ; les milieux rocheux avec des communautés végétales de falaise particulières (Saxifragion mediae), ou qui accueillent des aires de rapaces patrimoniaux ; les grottes, qui abritent une faune très spécialisée (vertébrés et invertébrés) avec un fort taux d’endémisme.
Sur le plan botanique, on observe un cortège d’espèces à fortes affinités méditerranéennes dont quelques orchidées comme l’Orchis parfumé (Orchis coriophora subsp. fragrans), protégé au niveau national, ou l’Ophrys jaune (Ophrys lutea). Quelques espèces messicoles sont présentes dans les cultures près des villages : la Renoncule des champs (Ranunculus arvensis), la Violette des champs (Viola arvensis), la Mâche à oreillettes (Valerianella rimosa)... La ZNIEFF présente aussi une diversité mycologique intéressante : une trentaine d’espèces de champignons remarquables sont connues à ce jour. Sur le plan faunistique, la ZNIEFF présente plusieurs intérêts. L’avifaune est bien représentée avec la présence de galliformes de montagne : Grand Tétras (Tetrao urogalus) et Perdrix grise de montagne (Perdix perdix hispanicus). Le Hibou grand-duc (Bubo bubo) est aussi nicheur sur la zone. Le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), espèce endémique et d’intérêt patrimonial européen, est présent dans les cours d’eau. Les grottes abritent des espèces de mollusques, de coléoptères et de crustacés cavernicoles avec un taux d’endémisme élevé et une valeur patrimoniale importante (coléoptères du genre Aphaneops, etc.) et qui sont aussi le lieu de reproduction d’espèces de chauves-souris. La ZNIEFF est d´une importance particulière pour ce groupe puisque 11 espèces fréquentent en hivernage ou période de reproduction la zone, dans les nombreuses cavités ou les granges. Ces espèces sont protégées au niveau national et concernées par la directive « Habitat - Faune - Flore ».
Cette ZNIEFF délimite un ensemble de milieux secs (pelouses sèches du Mesobromion et du Sedion albi, bois de chênes pubescents) assez original pour l’ouest de l’Ariège, et repose sur un karst et un milieu souterrain exceptionnel. Sur toute la moitié est, les contours correspondent à la limite entre le massif montagneux et les zones de plaine, excluant les zones plus artificialisées (villages). Au nord-ouest, c’est la topographie du terrain, ligne de crête et talweg, qui a dicté la limite. Au sud-ouest, les limites intègrent les zones de présence de la Perdrix grise de montagne.