ZNIEFF 730012157
Pied du massif de Hautacam entre Argelès et St-Créac

(n° regional: Z2PZ0094)

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Cette zone de piémont située en rive droite du gave de Pau est composée d’une mosaïque de différents milieux. Située au pied du massif de Hautacam, la zone est relativement anthropisée de par les activités agricoles, qui y sont essentiellement pastorales. Avec la baisse de ces activités depuis plus d’une cinquantaine d’années, le milieu a tendance à se fermer, ce qui est favorable à de nombreuses espèces d’oiseaux nicheurs forestiers, qui bénéficient par ailleurs des nombreuses haies et prairies pour se nourrir ou se cacher. La présence du gave de Pau et de nombreux ruisseaux de montagne, les falaises du Pibeste à proximité et la situation elle-même de la vallée d’Argelès-Gazost permettent à une grande diversité d’espèces d’animaux de fréquenter la zone, notamment les oiseaux migrateurs.

La bande forestière collinaire, entre 400 et 700 m d’altitude, est composée de nombreuses espèces de feuillus dont le Chêne pubescent, le Bouleau et le Châtaignier, ainsi que de quelques bosquets de pins sylvestres. Elle revêt ici une grande importance pour les oiseaux nicheurs comme le Héron cendré (30 couples au moins) ou le Milan royal.

Le Pic mar est bien présent sur ce territoire. Il dépend des vieilles forêts caducifoliées bien développées ; la destruction et la fragmentation de ces massifs forestiers sont ses principales menaces.

Le Faucon pèlerin est également reproducteur, affectionnant les affleurements rocheux qui parsèment la zone.

En ce qui concerne les amphibiens, le Crapaud accoucheur est bien représenté sur la zone, et la Grenouille agile peut être observée à l’occasion, cette dernière étant assez rare en zone de montagne. Le Crapaud calamite a été signalé dans cette zone collinéenne, isolé des populations de plaine.

En ce qui concerne les insectes, nous pouvons mentionner plusieurs espèces déterminantes : l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), une libellule protégée nationalement, le Damier de la Succise (Euphydryas aurinia), un papillon lui aussi protégé nationalement, et la Decticelle aquitaine (Zeuneriana abbreviata), une sauterelle endémique franco-espagnole.

Enfin, les cours d’eau de la zone abritent l’Anguille et très probablement le Desman des Pyrénées (un individu mort a été trouvé à Préchac dans une prise d’eau).

Sur le plan floristique, le site est riche d’une quinzaine d’espèces déterminantes. Les milieux, en soulane sur calcaire (prairies sèches, chênaies pubescentes...), sont l’habitat de nombreuses espèces thermophiles ; nous pouvons citer entre autres le Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus), le Genêt occidental (Genista hispanica subsp. occidentalis) et des orchidées comme notamment la Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum) et l’Orchis singe (Orchis simia). Dans le département des Hautes-Pyrénées, cette dernière espèce est localisée dans le secteur entre Luz-Saint-Sauveur et Lourdes. La Bruyère arborescente (Erica arborea) pousse sur les milieux siliceux, la Campanule remarquable (Campanula speciosa) est caractéristique des fissures de rochers calcaires, l’Hélianthème tacheté (Xolantha guttata) et la Cotonnière de France (Logfia gallica) poussent quant à elles sur les terrains sablonneux. Dans les milieux plus humides est mentionnée la Laîche à deux nervures (Carex binervis), assez rare pour la région. Enfin, nous citerons la Bartsie en épi (Nothobartsia spicata), une espèce calcicole endémique des Pyrénées centrales et occidentales, qui bénéficie d’une protection nationale.

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Les contours du site sont basés sur la répartition des habitats naturels intéressants en tant que tels et en tant qu’habitats d’espèces déterminantes : les landes et pelouses hébergent des phanérogames et insectes déterminants, et les zones forestières sont d’une grande importance pour les oiseaux nicheurs. Au-delà des limites de la zone, les milieux sont davantage artificialisés, et les enjeux naturels identifiés se raréfient.